17 janvier, 2009

L’histoire de Fernand Blanchard, Victime de contrainte au travail


L’histoire de Fernand Blanchard, Victime de contrainte au travail
Cette histoire nous a été révélée récemment, après la mort de la femme de Fernand Blanchard. Il aura quitté plusieurs cahiers écrits à la main qui ont été épargnés de la destruction par Jacques et Marie-France Koerkel. J'ai pu prendre connaissance de ces textes à Taverny en France en 2006.J'ai tenu à éditer ces testes et d'y adjoindre des notes d'édition et des informations pour les jeunes qui ne connaissent rien de cette période douloureuse de la France.
A Monsieur Blanchard Fernand 32 Place Carnot Déols.
Objet. Avis qualité personne contrainte au travail. Monsieur,
J’ai l’honneur de vous faire connaître, qu’après avis des Commissions Compétentes, Monsieur le Ministre des Anciens Combattants Victimes de la guerre vous a reconnu le bénéfice du statut prévu par la loi du 14 mai 1951 ; Secrétaire Général de l’Offoce Départemental.
Première partie.
Autobiographie. 1. Ma famille.
Je suis né le 10 juin 1922 à quatre heures à Le Bethenoux, département de l’Indre Arrondissement de la Châtie. Mes parents étaient cultivateurs. Mon père Emile Blanchard est né le 13 mai 1885 à La Barhenoux. Il est décédé le dimanche 30 mars 1969. Ma mère Marie Louise Blanchard née Larien le 14 mai 1888 à Nohan-Vicq (Indre)Elle est décédée le mardi 13 janvier 1970.
Ma sœur aînée Louise est née le 11 Juin 1913 à La Berthenoux. Elle est décéde le samedi 8 avril 1995. Elle avait épousé Ernst Gauthier. Et avait eu deux fils, Jean né le 6 juillet 1636 est décédé le mardi 16 mai 1982. De sa femme Madeleine Desbois, il a eu deux enfants Francette née le 5 septembre 1963 et Bernard né le 2 juin 1966/ Mon grand frère Emile est né le 27 Novembre 1914 de sa femme Elaine Souvras, il a eu deux filles, Christiane né le 21 janvier 1942 et a épousé Daniel Briseux. Ils ont eu trois enfants Christophe, né le 5 novembre 1946, Agnès, né le 23 janvier 1968 et Philippe, né le 9 novembre 1969. La deuxième fille Annie est née le 25 septembre 1944, son mari Jean Baptiste Pinon /Ils ont eu un fils Stéphane ne le 11 novembre 1973.
Ma sœur cadette Mauricette est né le 31 avril 1927. Elle a épousé Raymond Pelletier et a eu trois enfants, Jean Pierre Christiane et Philippe.
2. Enfance et adolescence.
J’ai été baptisé le 2 juillet 1922(Acte No 14.) J’ai été à l’école maternelle de Mademoiselle Solange Michelou, Au cours Moyen sous Madame Jule Colmar et au cours supérieurde Monsier Alfred Commar, Secrétaire de mairoie/
J’ai obtenu mon certificat d’études primaires C .E P. le 17 juin 1935à l’Académie de Poitiers. Tout jeune j’avais comme amie Odette Levasseur dite « Dédette’pupile de l’assistante publique Elle a été élevée chez la mère Picon dite ‘La Pichoune ».qui était proche de mes parents. Je n’allais jamaix à l’école sans ma ‘déette’
J’ai fait le catéchisme à l’église de la Berthenoux au Diocèse de Bourges ; sous l’abbé Saulier.
J’ai fait la communion solennelle le 15 juin 1933pendant l’Année Sainte. Ma confirmation eut lieu le 20 juin 1932.
Mon parrain était Gabriel Gauthier Marie Louise Mijoui née Quérault. Je me souviens de la première séparation de la famille. J’étais à l’école communale de Berthenoux ’quand j’ai été désigné avec Madeleine Plisson ett Roger Michaud parmi les plus nécessiteux pour un séjour de ‘cure d’air’à la mer. C’était en septembre en période de vacances Nous avons été à l’île d’Oléron sur la côte atlantique au large de La Rochelle. Je portais mon béret orange et le séjour a duré plusieurs semaines. C’est dans la voiture de l’instituteur que nous avons regagné la gare de Châteauroux ; accompagnés de nos mamans ; On a rejoint d’autres enfants. A la Rochelle nous avons pris le bateau Le Beaugarville. Nous sommes arrivées à « la maison heureuse’ de la ville de Boyardville sous la direction de madame Vincent. Ma chambre était au deuxième pavillon au premier étage et notre surveillante était demoiselle Marcelle ; Notre moniteur de groupe se nommait Monsieur Fernand.
Septembre est un mois plein de vie au bord de mer avec les jeux, les promenades, et les bains que je trouvais pénibles ; Après trente jours, nous sommes revenus par le port de Rochefort. En gare de Châteauroux ce sont les retrouvailles avec les mamans et les parents. Je pense que cette tournée était bien méritée mais je trouvais le séjour un peu long. En 1934, c’est la fin des études Après le CE F ce sont les grandes vacances.
Une nouvelle année à l’école était obligatoire. En 1936, l’école est bien finie J’étais content. J’entrais dans les plus grandes vacances que j’ai connue. J’avais quatorze ans.
A partie de cette période, j’ai aidé mes parents aux travaux de la culture. Ce n’était pas mon idéal car je voulais d’un métier et quitter la campagne ou la vie était très pénible. Il me fallait trouver du travail dans la ville.
Il fallait patienter. En 1939, chez Mr Blanchard de Bertheroux, on m’a offert une place comme apprenti boulanger dans la commune voisine de Chevet Saint Julien ; chez Robert Olaphilippe. C’est une boulangerie de campagne. Chaque jour, on portait le pain par carriole poussée par un cheval. C’était une longue route, mais j’avais l’habitude de la campagne et jetais heureux d’avoir pu quitter les travaux de ferme. Je trouvais ce métier assez agréable quoique très dur. Il fallait parfois se rendre à la forêt et ramener le bois pour le chauffage du four de boulangerie ; Il fallait se lever tôt et coucher tard. Ce qui me paraissait dur c’est qu’il fallait être présent le dimanche soir pour préparer le levain du lendemain. IL fallait aussi ramasser le foin dans les prés.
Cevet Saint Julien n’est qu’a cinq kilomètres de chez mes parents. On se sentait proche et je n’étais nullement dépaysé. Après trois ans, j’avais pris du métier
En 1939, j’avais 17 ans, Il y a des rumeurs de bruits de guerre en septembre. Nous sommes loin des lieux de décision et on ne comprens que partiellement ce qui se passe. Le conflit entre la France et l’Allemagne éclate. En ce qui me concerne je constate que mles départs pour le front vont bon train. Le maire de Bethenous et celui de Thévet se sont arrangés pour que je sois temporairement exempté en raison du métier de boulanger. C’est refusé car la police vient me remettre. un ordre de réquisition pour Châteauroux ou le boulanger qui fournissait l’hôpital de la ville avait été appelé à rejoindre son régiment.
Le 5 septembre, je dois rejoindre le boulanger Fernand Patrigeon pour travailler en sa compagnie. La famille est consternée La nouvelle boulangerie est à36 kilomètres et j’allais me sentir perdu loin de chez moi. Mon collègue n’a qu’un an de plus que moi, mais le travail est différent A minuit nous sommes déjà dans ‘le pétrin’ Il fallait 18 heures de boulot par jour. Nous étions loin de la petite boulangerie de campagne. La patronne est pourtant gentille ainsi que ses deux enfants Huguette et Lionel. J’allias faire de la boulangerie pendant encore quinze ans. Et chaque année, je voyais venir un nouveau boulanger apprenti. Mon séjour sera entrecoupé s’ub stage obligatoire à 20 ans aux Chantiers de la jeunesse ; Française qui à remplacera le service obligatoire en France libre en février 1943.
Réquisition par la préfecture au « Service de travail obligatoire en Allemagne nazie. Le 7 Juillet 1942, j’avais 22 ans c’était le départ pour ‘Le chantier de la jeunesse française.’ C.J.F.à Messeix. Groupement No 22 dans le Puy de Dôme. Devise ; Joffre.
Dans la gare de Sievenne je prenais contant avec d’autres jeunes. Après plusieurs kilomètres de marche nous avons été à l’infirmerie dans un château J’étais incorporé au groupe No 10, près du village Les Gannes. Au début, nous allons travaillera dans la forêt Puis et je serai employé à cuire le pain du groupe dans une boulangerie de Gannes. Chez Monsieur Bascourler. Je devais retourner au groupe à 19 heures. Plus tard, j’ai été muté à la cuisine puis en octobre j’ai occupé le poste d’ordonnance des chefs. Le 26 octobre 1942 c’est le retour vers la forêt. Je dois m’occuper de la fabrication du pain pour pour les groupes 6 et 7 environ 3.00 personnes J’avais l’aide de deux jeunes. Un four de fortune a été construit au flanc de la montagne. Pour moi c’était un travail de misère. Fornil création comme on le disait.
Je suis enfin libéré par anticipation ; et j’ai pu regagner la boulangerie Patrigeon de Déols. Sous peu une mauvaise nouvelle m’attend Il fait partir pour le Service de travail obligatoire en Allemagne. Nazie S.T.O. Je quitte la boulangerie et fait mes adieux à mes parents et mes anciens employeurs.
13 mars 1943.
Le train est en retard et ce n’est que le lendemain matin que nous roulons vers Paris, dans la capitale. il faut encore beaucoup patienter avent d’avoir une chambre à l’hôtel Château de l’eau ,près de la gare de l’Est. A 20 heures, je me trouve à la gare de Châteauroux, avec mes bagages. C’est là qu’aura lieu le contrôle par les Allemands et le lieu de rendez vous ; On est sur le quai en attente du convois en provenance de Toulouse ;
Paris 15 mars 1943. De la gare de l’Est le No 18 part pour Vienne en Autriche. Les allemands font retentir plusieurs fois la sonnette d’alarme. On doit encore attendre beaucoup. On entend les jurons et des invectives anti-nazi les plus durs. Les mitrailleuses se font entendre. Pourtant on se calme et le convoi se dirige vers l’est vers ce que je croyais être mon des tin. A la frontière allemande nous avons un passeport après inscription officielle. Notre passeport à croix gammée nazie avec nom photos valables deux ans.
On roule cette fois vers l’inconnu. ON s’arrête dans la banlieue de Wien Stalag XVII A. C’est le dépôt. In camp immense. C’est là que le choix des usines allemandes vont se faire. La main d’œuvre bon marché obligatoire française. Après quelques jours, je suis avec un groupe qui part pour Osterrich. Au bas Danube. On passe une nuit à Wiener –Nestadt et a une quinzaine de kilomètres c’est le terminus. Ternitz ADSB au contrefort du Tyrol à 60 kilomètres de Vienne. – au pied du Flatzerwand. Une aciérie dresse ses douze cheminées vers le ciel et c’est un bruit de machines et de hauts fourneaux. . On apprend qu’il y a treize mille ouvriers répartis en trois équipes de 8 heures de travail chaque couvrent les 24 heures. Travail de jour et de nuit.
Deuxième partie du récit.
Notre camp se situe à 2 kilomètres sur la colline de Rohrbach vers Neunkirchen
l’usine. ( Note de l’éditeur ; Neunkirchen est une ville située en Sarre sur la Blies. Avec environ 50.000 habitants, elle est la deuxième ville du Land après Sarrebruck (située à 20 km au sud-ouest Le déclin des industries sidérurgiques a sévèrement touché Neunkirchen : en 1968, la dernière mine de charbon fut fermée et, en 1982, les hauts fourneaux fermèrent, à l'exception du laminoir ; Quelques parties des hauts fourneaux ont été préservées en tant que monument industriel).
Avec quelques français, je me retrouve dans les laminoirs à tiges J’ai une place aux petits Laminoirs.
( Note de l’éditeur : Les Laminoirs
Le laminage a pour but de modifier la forme des produits sidérurgiques. Cette transformation résulte de passages successifs du lingot ou du demi-produit entre deux cylindres tournant en sens inverse l'un de l'autre et dont l'action entraîne la barre en même temps qu'elle lui imprime augmentation de longueur et réduction et modification de section. Les trains de laminoirs comprennent: des moteurs qui fournissent la puissance, des pignons qui transmettent le mouvement et des cylindres qui le reçoivent. Dans le cas d'une usine à barres comme Rombas, les cylindres présentent des cannelures adaptées aux profils à obtenir.
Les lingots provenant de l'aciérie sont réchauffés dans des fours Pits.)
Nous travaillons sur des lingots qui ne dépassent pas 120 Kilos. Au début je m’occupe de l’entretien des machines-Le graissage et l’écoulement des eaux sur les cylindres ; Puis je sous aussi un ouvrier des Laminoirs .de 500 Kilos. Là, j’actionne un pont roulant avec des leviers à main qui précipitent les lingots dans les machoirs des divers cylindres de dimensions variables.
Ce travail infernal durera deux années. Au début de notre séjour à Rohrbach nous logeront dans une baraque près du camp des russes polonais,des déportés des pays de l’est, occupés par les Allemands. Plus tard, un camp nouveau sera construit pour les travailleurs français. Nous avons toute liberté de mouvement, mais il nous fallait aller prendre notre ravitaillement au camp russe.
A l’usine le travail s’était ralenti. Les bombardements devenant de plus en plus fréquents. Les alertes se succèdent. Parfois il faut aller dans les abris pendant plusieurs heures ou se cacher dans une forêt qui était toute proche.
Autriche Mars 1945. La situation de détériore rapidement. Les évènements se précipitent. Certains allemands révèlent que le front s’approche. L’armée rouge est en Hongrie et les américains sont à l’ouest de Wien.
Fin Mars 1945.
Les troupes soviétiques occupent le bas Danube de l’Autriche. Le bruit des canins est intense. L’usine a fermé ses portes, et les travailleurs étrangers sont consignés dans leur camp ; en attendant des ordres nouveaux. L’armée allemande en déroute, s’est repliée et regroupée- Le front est tout proche de nous. Nous pensons qu’il faut décider de prendre une initiative quelconque. Le chef du camp nous donne un peu de nourriture. Très peu, car il ne reste pratiquement rien dans le magasins. Nous avons aussi droit à une couverture.
Nous sommes libres. Nos bagages sont prêts ; Au camp français, avec quelques déportés grecs, nous prenons la décision d’aller nous réfugier sur la montagne proche, le Flatzerward. Distant de cinq kilomètres seulement. . Nous avons récupéré quelques chariots sur les quels nous avons entassé quelques articles de nécessité. Dans la vallée, l’armée libératrice s’est installée. Des soldats de l’armée rouge avec le brassard rouge occupent les villes de Ternitz- Neunkirchen. Nous tentons un retour prudent dans notre camp en espérant un accueil favorable de nos libérateurs.
Tout se passe pour le mieux. La ville est soumise au pillage car une partie de la population s’est enfui. Nous sommes obligés d’entrer en compétition avec les soldats pour nous ravitailler. Nous manquons de tout.
La vie est désorganisée.
Les sacs de sucre des mottes de beurre et on peut trouver des fûts de bière. Beaucoup de marchandises vont cependant arriver au camp. Même des Tv et des transistors. Le vin est toutefois rare. Parfois l’occupant vient nous rendre visite. Les soldats recherchent les femmes, mais elles sont introuvables car nous les avons aidés à se cacher. Nadia, une jeune déportée russe est déguisée en homme. Nos deux jeunes filles grecques se sont réfugiés sous l’estrade de l’orchestre et se blottissent en se cachant. Avec la consommation accrue dz boissons alcooliques, la vie devient difficile. Nous allons connaître une période dangereuse face à des soldats russes exigeants.
Nous décidons alors, après quelques jours de partir à l’aventure. Nous faisions un groupe de 115 déportés. Nous savons que le retour des allemands pourrait être dangereux quand ils se rendront compte des pillages. En effet c’est partout, le désordre, une désorganisation étrangère au système allemand bien réglé. Nous marchons vers la Hongrie un pays conquis avec nos chariots et nos sacs tyroliens sur le dos.
Nous allons parcourir 100 kilomètres à pied pendant plusieurs jours, souvent à travers le front, sous l’œil indifférent de l’armée rouge Nous pensons aller à Budapest.
Un peu plus tard, un soldat russe à cheval, nous prend en charge. Il a reconnu le drapeau tricolore qui ne nous a pas quitté pour bien nous identifier. Après quelques étapes nous sommes arrivés à Veszprém en Hongrie.(Note de l’éditeur : La ville attrayante de Veszprém est bâtie sur cinq collines et rappelle,avec ses bâtiments baroques,ses ruelles étroites,ses ponts et quelques moulins,des époques depuis longtemps révolues. Au moins cent bâtiments ont été classés. Veszprém est la plus grande ville dans la forêt de Bakony, qui touche au lac Balaton A quelques kilomètres du lac Balaton.) C’est là ou nous nous sommes regroupés. Des milliers de déportés attendaient patiemment. Nous avons logé à l’Archevêché, ensuite dans des villas proches d’une caserne. C’est dans cette ville que les russes ont ordonné un convoi par train. Tout était parfaitement organisé pour un long voyage avec les approvisionnements.
On nous a appris que nous allions vers Odessa. Nous arrivons à Subotica en Yougoslavie
( Note de l’éditeur Subotica qui veut dire samedi est la cinquième plus grande ville de Yougoslavie)
Mai 1948 Yougoslavie et Roumanie
Timisoara est la première ville Roumaine.(Note de l’éditeur ( Timisoara fut la premiere ville d'Europe aux rues éclairees a l'électricité). Nous restons plusieurs jours dans les wagons à Dalati, sous les bords du Danube, car il n’y avait plus de locomotive ; Depuis quelques jours la nourriture nous à fait défaut. Nous avons faim, il nous faut errer dans la ville et échanger des vêtements contre ‘Lei’, argent Roumain.
On nous fait bon accueil cependant et on arrive à se comprendre malgré les langues qui nous sont étrangères. On nous a signalé un centre culturel français, ou nous sommes accueillis chaleureusement par des sœurs françaises, natives du centre de la France.
Nous repartons enfin, cette fois à à Bessarabie, province Roumaine, annexée parles Russes.
(Note de l’éditeur ; Bessarabie. Aujourd’hui République de Moldavie)
Là, c’est un grand contrôle des rapatriés qui a lieu. Le russe sont méfiants. Nous sommes soumisç des règles srictes et on compte et recompte le nombre de réfugiés. Nous sommes dans un camp entouré de barbelés ; Nous repartons. Les soldats sont sur les toits des wagons avec leurs mitrailettes. Nous constatons qu’enUnion Soviétique rie n’est facile.
Nous quittons nos wagons à bestiaux à Odessa. Sur les bords de la Mer Noire.
Un grand sanatorium nous accueille au bord On s’organise le mieux dans un bon climat. Pour rendre un bain dela mer, il faut se grouper à l’aller comme au retour. Les contrevenants ont droit à la prison. Nous nous demandons quel genre de liberté nous avons. Comme nourriture nous sommes alloées un seau de blé, un seau de millet, une pincée de tabac, une tranche de pain noir et une cuillère de sucre par jour. Maigre pitance !
A Odessa, nous sommes 5200 rapatriés qui doivent retourner dans leur pays ; Une mission anglaise va un jour nous distribuer quelques colis. C’est un feu de joie parmi nous. Les russes nous donnent également des chaussures et quelques vêtements de grande nécessité. Venant de l’armée rouge , mais qu’il, faudra rendre en partant sous peine de prison. Il y a des malades parmi nous. Certains, gravement atteints, ne retrouveront pas la France. Quelle tristesse !. Dans les premiers jours d’août une rumeur se répand que nous allons partir pour notre pays ; Je suis soulagé d’être dans le troisième convoi.
Le jour de départ est enfin arrivé. C’est le retour dans ls wagons de bestiaux. Après un appel nominatif, on va parir avec un mince ravitaillement et les quelques bagages qui nous restent. Nous allons traverser l’Ukraine, puis la Pologne dans l’inconfort. On s’arrête à Kattowitz.
(Note de l’éditeur : Katowice à prononcer « Katovitsè » est la dixième plus grande ville de Pologne ainsi que le chef-lieu de la voïvodie de Silésie. La ville est l'un des principaux centres industriels de Pologne et est également la plus importante ville de la Zone Industrielle de Haute Silésie,)
C’est ensuite notre arrivée en Tchécoslovaquie. A Pilsen, enfin les russes nous remettent aux officiers américains.
(Note de l’éditeur (Plzeň (Pilsen en allemand) est la capitale de la région de Plzeň en République tchèque)
Cette fois nous nous sentons vraiment libérés.
Nous avons le plaisir de recevoir quelqus paquets de cigarettes et du chocolat. Le ravitaillement est certes saisfaisant, mais hélas au deçà de nos espérances.
Nous allons retrouver l’Allemagne. A Breslau, nous changeons de wagon.
(Note de l’éditeur : Breslau, une grande ville industrielle située sur l'Oder. Avant la Seconde Guerre mondiale, la communauté juive de Breslau était la troisième plus importante d'Allemagne.)
Nous partons définitivement pour la France. A la frontière française, les militaires français nous accueillent. En musique. En gare de Metz nous avons les honneurs de la France.

Paris 18 août 1945. Ainsi d’achève 58 mois de déportation. Nous voyons la capitale très belle. Nous avons pris un bu spour nous emmener au collège Michelet.
On nous distribue des sandwich, mais aussi nous retrouvons, avec l’administration de France, des formulaire et questionnaires pour obtenir une carte de rapatrié. Nous pouvons échanger nos quelques Marks et aller chez un coiffeur. Nous passons enfin une vraie bonne nuit. Le lendemain 19 août nous allons en gare d’Austerlitz. Le train de Paris /Toulouse s’arrête à Châteauroux. Le long périple obligatoire s’est achevé.
Les officiels nous accueillent à l’hôtel le Faisan. Face à la gare. Il y aura encore quelques interrogatoires polis et d’autres renseignements à fournir. Nous pouvons téléphoner à nos familles. Le frère d’un ami de la Châtie,vient nous prendre en voiture. Nous étions trois Jacques Darchy, Abel Foirré et moi-même. Nous avions partagé l’exil ensemble. En chemin nous revoyons le château La Vallée Noire, Puis à 15 kilomètres le Berteueux et fonamement la Bretagne chez nos parents.
Je suis accueilli par toute ma famille ; On s’embrasse et on trinque en riant. Mes deux amis repartent chez eux. Désormais la vie va reprendre. La déportation n’est plus qu’un mauvais souvenir. C’est ce que nous pensons. Enfin, je me souviendrai toujours de ces deux années sous la botte des allemands. Ma sœur et mon frère étaient présents à mon arrivée J’ai l’apparence un peu d’un vagabond avec mes cheveux longs de cinq mois, et aussi une barbe. Mon frère s’occupe de moi et je retrouve tant soit peu mon aspect habituel. Je n’avaos plus à avoir honte de mon apparence hirsute
Après quelques jours de repos, je pense à reprendre mon métier. Mon travail m’attend toujours à Déols. A la boulangerie Patrigeon, le patron a été démobilisé/. Il va moderniser sa fabrication en prenant moins d’ouvriers. En ce qui me concerne le travail devenait plus facile à accomplir. Il nous faut comme par le passé fournir le pain à l’hôpital de Châteauroux et à l’orphelinat de Deols. Comme d’habitude, il faut toutefois se lever tôt, A minuit et demi il faut être présent.
1946 La boulangerie et Jeannette.
En février on installe le chauffage au mazout. C’est une petite révolution qui nous fait bien plaisir et nous soulage. L a famille Patignon s’agrandit avec la naissance de Danielle. Je fais la connaissance d’une petite brune midinette nommée Jeannette et en tombe amoureux. Elle est couturière à Bersac au Limousin Nous sommes inséparable et faisons la connaissance de nos parents respectifs. Nous avions l’habitude de passer un dimanche à Bersac et le suivant chez mes parents. C’est une période agréable de ma vie après tant de vicissitudes.
Note de l’éditeur. ( Fernand Blanchard , avec son caractère doux et son humilité, a du subir bien des sévices en Allemagne. Il était assez petit, maigre et même un peu osseux. Il donnait un air de fragilité. C’est peut- être en raison de plusieurs années de privation. C’est un homme qui n’a pas eu tellement de chance dans sa vie. C’est un homme sui a souffert et a eu faim. Remarquez qu’il ne parle jamais de Hitler ni du régime Nazi dans son autobiographie. Il se contente de dire ‘les Allemands’,
Il n’a pas épousé Jeannette. A 60 ans il a épousé une mauricienne, Ghislaine Crouche, qu’il avait connu par correspondance. Il devait mourir accidentellement à Londres, le crâne fracassé contre un mur, dans des circonstances inhabituelles.
Il a beaucoup écrit sur ses voyages. Ses récits, toujours d’une grande précision sont des modèles de documentation des sites de son temps.
Les déportés français de la guerre 1939-1945.
Juin 1940 ! Les armées allemandes occupent la France, l'Armistice est signée par le gouvernement Pétain qui est allé serrer la main d'Hitler à Montoire.
Le gouvernement Pétain collabore volontiers avec les allemands. Depuis 1938, les nazis ont défini “l'Arbeitseinsatzpolitik” qu'Hitler réaffirmera dans son discours du 9 novembre 1941 : “Dans les territoires occupés que nous contrôlons, nous ferons travailler jusqu'au dernier pour nous”.
A la fin de l'année 1942, Hitler mène une guerre totale qui engage l'ensemble de l'économie Allemande, transformée en économie de guerre. Les usines d'armement fonctionnent 24h/24h et ont besoin de beaucoup de main d'oeuvre. Dans un premier temps cette main d'oeuvre sera constituée par des Polonais, des Russes et des Tchèques. En 1941 se met en place en Norvège une forme de travail obligatoire. En 1942 les nazis réclament à la Belgique et à la France des ouvriers qualifiés. En mars 1942, Fritz Sauckel, qui est alors un important représentant nazi est nommé responsable du recrutement et de l'emploi de la main d'oeuvre. Après avoir imposé à la France une forte contribution de guerre destinée aux troupes d'occupation, et une réquisition de la majeure partie de sa production industrielle et agricole, les nazis réclament désormais une force de travail. Dans un premier temps cette main d'oeuvre est constituée de prisonniers de guerre, puis de volontaires, auxquels les services de propagande proposent de bons salaires et une bonne nourriture. La majeure partie des Français connaissent alors des restrictions alimentaires. En juin 1942, Sauckel se rend à Vichy et impose à Laval le recrutement forcé de 350 000 travailleurs. A la fin du mois de juin est annoncée à la radio la création de la “relève”. Pour trois volontaires envoyés dans les usines Allemandes, les autorités nazies libéreront un prisonnier de guerre. Le premier train de “relevés” est accueilli le 11 août 1942 par Laval.
Service du travail obligatoire Durant l'occupation de la France par l'Allemagne nazie, le service du travail obligatoire (STO) consista en réquisitions et transfert contre leur gré vers l'Allemagne de centaines de milliers de travailleurs français pour l'effort de guerre allemand (usines, agriculture, chemins de fer, etc.) dans des camps de travailleurs sur le sol allemand.
Avec la complicité active du gouvernement de Vichy (les travailleurs forcés français sont les seuls d'Europe à avoir été requis par les lois de leur propre État, et non pas par une ordonnance allemande), l'Allemagne nazie imposa la mise en place du STO pour compenser le manque de main-d'œuvre dû à l'envoi de ses soldats sur le front.Ce n'est pas que 60 ans après qu'on est en droit s'interroger sur comment il fut possible en France d'en arriver à simplement s'interroger sur la légitimité morale ou non du travail forcé dans les usines de guerre du Führer, contre son propre pays de surcroît.
Le gauleiter Fritz Sauckel, surnommé le “négrier de l'Europe”, fut chargé le 21 mars 1942 d'amener la main-d'œuvre de toute l'Europe par tous les moyens. Il s'intéressa particulièrement à la France. Il trouva à la tête du régime de Vichy des interlocuteurs prêts à lui donner satisfaction en mobilisant la législation française et les forces de l'ordre au profit du recrutement forcé, en particulier Pierre Laval. Un total de 600.000 à 650.000 travailleurs français sont acheminés vers l'Allemagne entre juin 1942 et juillet 1944. La France fut le troisième fournisseur de main-d'œuvre forcée du Reich après l'URSS et la Pologne, et le pays qui lui donna le plus d'ouvriers qualifiés. Jusqu'en septembre 1943, le plénipotentiaire de Fritz Sauckel en France était le général Julius Ritter, exécuté par le groupe Manouchian le 23 septembre.
Selon la Fédération Nationale des Déportés du Travail, fondée en 1945 et devenue en 1979 Fédération Nationale des Victimes et Rescapés des Camps nazis du Travail Forcé, 60 000 moururent en Allemagne et 15 000 furent fusillés, pendus ou décapités pour “actes de résistance”. Les historiens jugent aujourd'hui ces chiffres excessifs, et estiment qu'entre 25.000 et 35.000 STO ont néanmoins perdu la vie en Allemagne. Leur emploi dans des usines de guerre bombardées, souvent dans de mauvaises conditions et sous la surveillance fréquente de la Gestapo, rendait en tout cas leur taux de mortalité supérieur à celui des prisonniers de guerre. L'exploitation de la main d'œuvre française par le IIIème Reich a concerné des travailleurs obligatoires (« les requis du STO »), mais on vit aussi partir en Allemagne des travailleurs volontaires attirés par la rémunération, ou voulant faire revenir un parent proche. Ces derniers ne furent ni mieux ni moins bien traités que les requis, mais contribuèrent dans l'opinion, après la guerre, à un amalgame fréquent et injustifié entre requis du STO et volontaires. 250.000 prisonniers de guerre durent également travailler pour le Reich à partir de 1943 après avoir été “transformés” de gré ou de force en travailleurs civils.
Bien que le Parlement français ne se soit jamais prononcé définitivement sur la qualification à donner aux requis du STO, la dénomination officielle de “déporté du travail” a été interdite aux associations de victimes du STO par la justice française (1992), au nom du risque de confusion entre la déportation vers la mort des résistants et des Juifs, et l'envoi au travail obligatoire.
Le département de la Gironde, grâce au préfet régional Sabatier et à son secrétaire général Maurice Papon, fut félicité par Pierre Laval pour avoir un des seuls fournis plus que le quota fixé, aussi tard qu'à l'automne 1943. Le STO provoqua le départ dans la clandestinité de près de 200 000 réfractaires, dont environ un quart gagnèrent les maquis en pleine formation. Le STO accentua la rupture de l'opinion avec le régime de Vichy, et constitua un apport considérable pour la Résistance. Mails la plaça aussi dans l'immédiat devant une tâche inédite, d'une ampleur non moins considérable (manque d'argent, de vivres, d'armes etc. pour des milliers de maquisards soudain afflués). Les réfractaires au STO forment également le premier groupe au sein des 35 000 évadés de France qui gagnèrent l'Espagne puis l'Afrique du Nord et s'engagèrent dans la France libre. Faute de filière, de place dans le maquis ou de désir de se battre, de nombreux réfractaires se contentèrent toutefois de se cacher à domicile ou de s'embaucher dans des fermes isolées où ils servirent de main-d'œuvre à des paysans complices.
D'autres Français échappèrent au STO en Allemagne en s'embauchant dans la police et les pompiers, voire dans la Milice. Après l'automne 1943, ils furent nombreux à rejoindre un vaste secteur industriel protégé mis en place par l'occupant, et travaillant exclusivement pour son compte.
Usines allemandes ayant utilisé de la main-d'œuvre STO :

Volkswagen (Wolfsbourg) Daimler-Benz
IG Farben Messerschmitt
Siemens BMW
Célébrités françaises ex-STO.
André Bergeron Antoine Blondin
Auguste Boncors Jean Boudou
Georges Brassens José Cabanis
François Cavanna Arthur Conte
Raymond Devos Michel Galabru
Stéphane Just Boby Lapointe
Claude Ollier Alain Robbe-Grillet
André Tissier
Marcel Callo, un requis du STO déporté et mort à Mauthausen pour action catholique clandestine, a été béatifié en 1987par le pape Jean Paul II. (Note de l’éditeur : En 1943, Marcel Callo est réquisitionné pour le STO (Service du Travail Obligatoire. Il accepte de partir, pour éviter des représailles sur sa famille, et dans une perspective missionnaire. Le 4 octobre 1987, le Pape Jean-Paul II prononcera sa béatification en présence de nombreux jocistes scouts et Déportés du travail venus de Francedans la Saint Pierre de Rome, archi-comble, des membres du corps diplomatique et deux ministres.
Au total, environ 650 000 travailleurs requis sont partis en Allemagne. Environ 6 à 8% y sont morts, notamment sous les bombes alliées en 1944 et surtout 1945. D'autres ont péri accidentellement, de maladie ou encore victimes de la répression nazie dans les camps de rééducation au travail ” Arbeitseriehungslager ” où les travailleurs étaient envoyés pour désobéissance. Dès 1945, les victimes de la guerre, prisonniers, déportés et anciens S.T.O se regroupent pour défendre leurs intérêts.
La fédération des déportés du Travail joue un rôle important dans la réinsertion sociale et professionnelle des S.T.O. Elle change de nom en 1979 pour prendre le nom de Fédération Nationale des Victimes des Camps Nazis du Travail forcé
Vue par GOERING, la collaboration a un sens très précis : « Je considère comme territoire conquis toute la France que nous avons occupée. Jadis, les choses n’étaient-elles pas bien plus simples ? On appelait cela le pillage. Les intéressés avaient le droit de se servir, après la conquête. De nos jours, les formes sont devenues plus humanitaires. J’ai pourtant l’intention de piller et de piller largement. A cette fin, je vais envoyer aux Pays-Bas, en Belgique et en France une série d’acheteurs disposant de pouvoirs extraordinaires, qui, avant Noël, auront le temps d’acheter à peu près tout ce qu’on trouve dans les magasins et les entrepôts. Je vais étaler tout cela dans les vitrines des boutiques allemandes, le peuple allemand pourra l’acheter. Peu m’importe ce que feront ces Françaises attifées comme des putains. Elles ne trouveront rien à acheter ? De toute façon, elles sont en un sens trop vêtues et en un autre pas assez. Je leur ferai comprendre ce que représenter les intérêts de l’Allemagne veut dire. Pour moi, la collaboration des Français n’a qu’un seul sens : s’ils fournissent tout, et de bon gré, jusqu’à ce qu’ils n’en puissent plus, alors je dirai que je collabore. S’ils bouffent tout eux-mêmes, alors ils ne collaborent pas, il faut rendre cela bien clair aux Français. »
Cité par Léon Poliakov, Le Procès de Nuremberg
Le pillage systématique ne suffit pas aux nazis : ils ont besoin de main-d’œuvre fraîche pour remplacer les Allemands enrôlés dans les armées. Ils acculent alors à la fermeture toutes les usines fabriquant des produits inutiles pour l’Allemagne, jetant des milliers d’hommes au chômage.
Puis ils tentent de flatter l’orgueil français : « En travaillant en Allemagne tu seras l’ambassadeur de la qualité française » . Mais l’opinion française ne marche pas : « Partir travailler en Allemagne, c’est s’offrir à aider Hitler » . Alors les nazis promettent de hauts salaires et de bonnes conditions de travail et une grande campagne de propagande a lieu en France en faveur du volontariat . Le gouvernement de Vichy abroge en mars 1941 les lois françaises interdisant le travail à l’étranger dans des industries de guerre.
Le ministre du Travail BELIN, adresse une circulaire aux Préfets le 21 mars 1941 : « L’Allemagne contribue à la diminution du chômage en France en donnant aux travailleurs qui y demeurent la possibilité de travailler en Allemagne… Il convient de collaborer loyalement avec les services allemands »
Tous les documents allemands reprennent le même refrain, comme cet extrait de la directive adressée le 1er novembre 1941 par la « Deutsche Krankenkasse » (caisse maladie allemande) à tous les maires de la zone occupée : « Les ouvriers et employés embauchés pour l’Allemagne dans le but de diminuer le chômage en France… » Malgré le chômage qui frappe un million de personnes, malgré la misère, cette campagne de recrutement de volontaires ne donne que de faibles résultats : 70 000 seulement le 1er juin 1942.
De même, la possibilité offerte aux prisonniers de guerre détenus en Allemagne d’être libérés contre la signature d’un contrat de travail, n’obtient guère d’effets. Les prisonniers qui acceptent de rester travailler en Allemagne sont appelés des « prisonniers transformés » . Il y en eut quelques uns à Châteaubriant.
La collaboration des autorités Vichyistes.
Fritz Sauckel. Pour trouver de la main d’œuvre à tout prix, Hitler nomme le 21 mars 1942, Fritz Sauckel, comme ‘Ministre de la main d’œuvre dans les territoires occupés.
Fritz Sauckel. « Gauleiter » (chef de district) à Thuringe, est un nazi de la première heure. Cet ancien marin, aussi brutal que borné, estime qu’il faut drainer autant d’ouvriers que possible, sans s’occuper des répercussions de réquisitions incohérentes. Nommé en mars 1942, il sera secondé efficacement au gouvernement de Vichy, par Pierre Laval, dont le Führer exige le retour au gouvernement français à partir d’avril 1942. Laval écrit à Ribbentrop le 12 mai 1942 : « Je suis prêt à mettre mon aide à votre disposition » . Par idéologie, il se pliera à toutes les exigences de Sauckel.
« Afin de protéger l’Europe d’une bolchevisation qui détruirait notre culture jusque dans ses bases, l’Allemagne s’est préparée à une lutte gigantesque - le sang de sa jeunesse va couler. Je voudrais que vous sachiez, écrit Pierre Laval, que le gouvernement français ne reste pas indifférent devant l’ampleur immense des sacrifices auxquels votre pays consent volontairement, et, dans votre malheur, je voudrais vous dire, spontanément et simplement, que la France est disposée, selon ses possibilités et sans aucun ajournement, à contribuer pour sa part à vos efforts.
L’Allemagne a mobilisé, en vue de la plus grande bataille de l’Histoire, les éléments les plus jeunes et les plus actifs de son peuple, elle a par conséquent besoin d’hommes. Je comprends ces nécessités et je suis prêt à mettre mon aide à votre disposition. J’ai le désir, en conséquence, que des Français, aussi nombreux que possible, prennent dans vos usines la place de ceux qui partent sur le front de l’Est.
Les Français sont liés à leur sol, mais je sais qu’ils seraient prêts à le quitter pour une tâche dont la signification historique et nationale leur a été exposée.
Je ferai de mon mieux dans ce sens » (Lettre de Laval à Ribbentrop)
D’abord, Sauckel fait procéder à un « peignage » : un recensement des travailleurs de la zone occupée. Toutes les entreprises sont passées au crible, même dans les petits pays. Par exemple, l’usine Huard de Châteaubriant doit fournir la liste et la qualification de chaque salarié homme. Autre exemple, la Chambre Syndicale Nationale du Commerce et de la Réparation Automobile recense les ouvriers des garages, comme le garage Renault à Châteaubriant. Tout remonte vers la mairie qui tient des listes à jour. Ensuite Sauckel obtient l’ouverture de bureaux d’embauche en Zone Libre. Il exige 350 000 travailleurs pour l’Allemagne, dont 250 000 à fournir avant la fin du mois de juillet 1942. Sur ces 250 000, il doit y avoir 150 000 spécialistes.
Quelques jeunes partent alors, sans provoquer une grosse émotion : ce ne sont « que » des ouvriers d’usine et une habile propagande fait savoir aux paysans que les « ouvriers » se la coulaient douce sous le Front Populaire « tandis que vous transpiriez à les nourrir à ne rien faire. Puis la guerre est venue et vous avez risqué votre peau loin des vôtres pendant qu’ils demeuraient chez eux : c’est à leur tour d’aller en Allemagne » .
Mais ça ne marche pas. Laval propose alors « la Relève » des prisonniers par les travailleurs. Il s’adresse même aux Français le 22 juin 1942 et réaffirme sa foi en la collaboration. « Je souhaite la victoire de l’Allemagne parce que sans elle le Bolchévisme, demain, s’installera partout » . L’opinion française, quel que soit son désir de voir revenir les prisonniers, réagit défavorablement au discours de Laval.
Celui-ci entreprend donc un intense effort de propagande, tandis que des brochures largement diffusées évoquent le haut niveau de vie de l’ouvrier allemand. Peine perdue : SAUCKEL ne compte que 14 000 départs en deux mois. Alors Hitler accepte ce qu’il a toujours refusé jusque là : le retour de 50 000 prisonniers en France, accord sur la base honteuse du retour d’un prisonnier contre le départ de trois ouvriers spécialisés. Laval claironne : « un nouvel espoir se lève pour nos prisonniers. C’est la Relève qui commence » . Les Français constatent vite la duperie : ce sont surtout les agriculteurs qui sont rentrés dans leurs foyers. Mais les tourneurs, les ajusteurs et tous les spécialistes restent en Allemagne. La « Relève » n’a pas sauvé le pays du STO.
Ce qui freine le départ en STO, ce n’est pas tant le patriotisme que les conditions d’existence des travailleurs dans le Reich. Leurs conditions, certes, ne seront jamais celles des Déportés des Camps d’Extermination, mais elles seront généralement très mauvaises. Le régime alimentaire des Allemands, même s’il comporte plus de calories que celui des Français, est plutôt rébarbatif : pommes de terre ou rutabagas, poisson salé ou fumé, charcuterie, fromage, pâtes, bière médiocre. Et il ne faut pas oublier que la « soupe » peut constituer un moyen de pression « Nix arbeit, nix essen » (pas de travail, pas de repas). Avec, de plus, des salaires faibles, des horaires lourds (en août 1942, le décret Sauckel fixe la durée hebdomadaire du travail à 54 heures. Elle sera portée à 60 heures en mars 1943 et à 72 heures en juillet 1944). Dans une usine de la région viennoise, la durée du travail atteindra même 90 heures par semaine. Tout cela, les requis du STO l’écrivent à leur famille et ça se sait vite.
Le 1er septembre 1942, seulement 17 000 départs sur les 150 000 exigés. Alors le 4 septembre 1942, SAUCKEL obtient de l’Etat Français la promulgation d’une loi sur l’utilisation et l’orientation de la main d’œuvre. Cette loi concerne tous les hommes de 18 à 50 ans et les femmes célibataires de 21 à 35 ans, qui peuvent être contraints « d’effectuer tous travaux que le gouvernement jugera utiles dans l’intérêt supérieur de la nation » . En même temps, un nouveau recensement complet des travailleurs est effectué et la chasse aux chômeurs est ouverte. Les ouvriers sont sommés de seprésenter devant une commission de l’inspection du travail, présidée par les Allemands qui leur proposent un contrat.
En cas de refus, des menaces sont proférées. Les Allemands donnent à l’inspecteur le pouvoir de signer le contrat par procuration. Forme de « volontariat » … tout à fait particulière : on désigne les volontaires malgré eux. Cependant, le recrutement tarde. Partout, rafles, bouclages se multiplient, avec menaces contre les familles de réfractaires. Une organisation implacable de l’Occupant, largement aidé par les Collaborateurs français obtient le départ, en décembre 1942, de 240 000 ouvriers vers l’Allemagne, dont 135 000 spécialistes. Sauckel a presque réussi.
Le 13 janvier 1943, Hitlerproclame la guerre totale. Le lendemain, SAUCKEL exige encore 250 000 nouveaux travailleurs. Un nouveau recensement est ordonné par LAVAL : cette fois, il concerne tous les Français et pas seulement les ouvriers, nés entre 1912 et 1921, c’est-à-dire de 22 ans à 31 ans.
Le 16 février 1943, la loi française crée le SERVICE OBLIGATOIRE DU TRAVAIL qui, effectué par tranches d’âge, doit durer deux ans. Seuls les agriculteurs sont exemptés, ainsi que les ouvriers de certaines usines classées « S-Betriebe » ou « Rü-Betriebe » (comme l’usine de machines agricoles et les fonderies de Châteaubriant), les chemins de fer, la police, les pompiers, les Eaux et Forêts. Désormais, tous les jeunes gens visés par cette loi peuvent être requis du jour au lendemain. La procédure est rapide, une semaine maximum : réquisition, visite médicale, affectation.
Avec l’effet de surprise, les jeunes gens n’auront guère le temps ou l’idée de s’échapper. Et la solution des faux papiers est difficile à mettre en œuvre.
De plus, tout Français astreint au STO doit posséder une carte de travail, exigée notamment pour la délivrance des tickets d’alimentation. Dans ces conditions, et malgré la Résistance qui s’organise, les départs sont massifs : du 1er janvier au 31 mars 1943, Sauckel obtiendra 250 000 travailleurs, dont 157 000 spécialistes.
Il constate avec satisfaction : « seule la France a rempli le programme à 100 % » . Alors, dès le 9 avril 1943, SAUCKEL formule une nouvelle demande : il lui faut 240 000 hommes d’ici le 30 juin. Le 31 mai, le gouvernement français supprime la plupart des exemptions au STO. Le 4 juin, les Préfets reçoivent tout pouvoir pour organiser la réquisition. Mais la Résistance se renforce et Sauckel n’obtient que 105 610 hommes. Le 5 août 1943, il réclame 500 000 travailleurs (300 000 hommes et 200 000 femmes). Il n’en obtient que 60 000.
Le 16 octobre 1943, Sauckel annonce à Laval qu’il ne demandera plus de travailleurs pour l’Allemagne, au titre de l’année 1943.
C’est la surprise…qui s’explique par l’énorme afflux de travailleurs étrangers dans le Reich, posant de sérieux problèmes d’encadrement, d’hébergement, de nourriture…et de surveillance. En novembre 1943, Sauckel annonce que « des facilités » sont accordées aux travailleurs du STO : « Toute personne ayant conclu un contrat de travail en Allemagne » pourra, sans quitter ni son emploi ni l’Allemagne, « contracter un mariage en France sans comparaître en personne devant l’officier de l’état-civil » .
Début 1944, Sauckel revient à la charge, il demande 500 000 hommes. Le gouvernement français promulgue une nouvelle loi étendant le STO aux hommes de 16 à 60 ans et aux femmes de 18 à 45 ans. La Milice française opère des rafles énormes, avec l’aide d’un corps de police spécial recruté parmi les partisans de Doriot. Le jour même du débarquement de juin 1944, SAUCKEL demande à Laval la mobilisation de la classe 1944 (c’est-à-dire des jeunes gens de 20 ans) et son envoi en Allemagne. Malgré tout cela, on ne compte que de 42 000 départs. Enfin le 18 juin 1944, le cauchemar cesse, tous les départs sont suspendus.
En tout, selon des chiffres cités au procès de Nuremberg, 875 952 requis du STO sont allés travailler en Allemagne, en plus des 987 687 prisonniers de guerre (dont une partie transformés en travailleurs « libres » ). Après la Libération de la France, et la victoire de 1945, le rapatriement des centaines de milliers de ces requis du STO s’est effectué très lentement. Beaucoup d’entre eux sont malades, la tuberculose frappe 60 000 personnes et l’accueil des « STO » n’est pas chaleureux, on s’en doute. Les volontaires du STO sont très minoritaires. Tous les requis du STO sont accusés d’avoir aidé l’Allemagne de leurs efforts. Mais n’est-ce pas au nom d’une loi française que des milliers de jeunes ont été contraints de partir pour le Reich ? Si beaucoup de ces hommes ont conscience de n’être pas été des héros, ils refusent la qualification de traîtres. Cette ambiguïté pèse toujours sur cette sombre période de l’histoire de la France. Les Chantiers de jeunesse sont à leur tour touchés par ces mesures. Fin juin 1943, 400.000 Français, du fait du zèle intempestif des préfets, des maires et de la police, avaient été emmenés en Allemagne, contraints et forcés. La plus grande partie issue de milieux laborieux n'avait pu, dans un état policier, sans relations, privés de cartes d'alimentation, trouver l'échappatoire.
Que ceux qui, aujourd'hui, clament “ils n'avaient qu'à pas partir” se remémore les circonstances du moment. Le logement : en baraques avec des chambrées surchargées, des paillasses, souvent sans chauffage. La nourriture : réduite au strict minimum; les soins sanitaires ridicules, les conditions d'hygiène pas même élémentaires.
Les horaires de travail :un document du 3 juillet 1945 de la sous-direction de la documentation du Ministère des Prisonniers, Déportés et Réfugiés ne laisse aucun doute sur les chiffres qui vont suivre : entre 60 et 72 heures hebdomadaires en moyenne générale avec, dans certains cas, des pointes allant jusqu'à 84 heures. Les salaires : l'équivalence avec les salaires payés aux ouvriers allemands n'était que mensonge. Non seulement ils étaient amputés de retenues pour le logement, la nourriture, les impôts, mais tout était prétexte à amendes. Oser dire que les travailleurs déportés ont gagné de l'argent est scandaleux.
Les permissions :elles furent très rapidement supprimées, leurs bénéficiaires ayant très souvent oublié de revenir. Un document du 21 septembre 1943 des archives du Commandant militaire en France précise que 48.356 n'ont pas rejoint leur camp entre le 1er mai et le 31 août 1943. Là encore, tout en insistant sur la différence entre les camps de concentration et les lager de la Déportation du travail, nous ne pouvons admettre que l'on parle de conditions de vie confortables. La non-assistance officielle de la Croix-Rouge, l'absence totale de protection des lois internationales, la non-existence d'un service de santé autonome, d'où la rareté des rapatriements sanitaires, et les difficultés qui, ultérieurement, rendront délicates la reconnaissance des maladies ou infirmités contractées en Allemagne, la suppression rapide des colis familiaux, la précarité vestimentaire et surtout le manque de nouvelles de nos familles ont laissé, chez ceux qui sont revenus, des séquelles physiques et morales indéniables.
Comment pourrait-on également ignorer l'épreuve des bombardements, des morts qu'ils entraînaient, des travaux pénibles qu'ils engendraient, des blessures morales et affectives qu'ils laissaient. Comment ne pas se souvenir des fouilles des “S.A.”, des brutalités, des arrestations.
Le Travailleur Déporté Est présumé Travailleur Déporté, le travailleur qui est parti en Allemagne après la date du 19 juin 1942, date du début de la campagne de la relève.
Les personnes du sexe masculin parties en Allemagne avant cette date, de même que celles du sexe féminin sont présumées volontaires et ne bénéficient pas des avantages attachés à la qualité de Travailleurs Déportés, sauf si elles peuvent faire la preuve qu'elles ont quitté le territoire national dans des conditions excluant toute intention réelle de coopérer à l'effort de guerre de l'ennemi, ou si elles ont effectué en Allemagne des actes de résistance caractérisés.
Les Travailleurs Déportés qui, au moment de leur libération, étaient incarcérés ou internés en territoire ennemi pour des motifs politiques seront assimilés à la catégorie des déportés politiques…
Le Premier ministre (Jean-Pierre Raffarin) a marqué, le 8 mai 2005, lors de la cérémonie du 60e anniversaire du retour des prisonniers de guerre et des requis du STO, devant l'ancienne gare d'Orsay à Paris, le respect et la reconnaissance dus par la nation devant le sacrifice forcé d'une partie de la jeunesse qui, victime de cette loi inique, a cependant su exprimer son indéfectible patriotisme par les sabotages nombreux et la résistance passive destinés à contrarier l'effort de guerre de l'ennemi.
Le régime de Vichy . Les collaborateurs qui ont fait honte à la France.
Le Régime de Vichy, également connu sous le nom d'État français fut le régime politique de la France de 1940 à 1944.Le Régime de Vichy est né de la défaite de juin 1940, pendant la Seconde Guerre mondiale. Alors que le général de Gaulle se réfugie à Londres et appelle à la Résistance, le gouvernement français demande un armistice à l'Allemagne. L'armistice prévoyait la division de la France en une zone occupée, au nord et le long de la façade atlantique, et une zone libre, dans le sud. Le gouvernement et le parlement s'installèrent à Vichy, en zone libre. La Troisième République fut abolie le 10 juillet 1940, par le parlement, réuni au casino de Vichy. Il confia les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, en lui demandant d'écrire une nouvelle constitution, assurant la défense du travail, de la famille et de la patrie. Les « actes constitutionnels », adoptés le 11 juillet 1940 par le Sénat et la Chambre des députés réunis en Assemblée nationale à Vichy, ont institué l'État français à la place de la République. Pendant cette période, le gouvernement était installé à Vichy, c'est pourquoi on parle aussi du gouvernement de Vichy. Le gouvernement eut pour chef Pierre Laval jusqu'à la fin 1940, puis l'amiral François Darlan en 1941 et 1942 et à nouveau Pierre Laval. Le maréchal Pétain voulu d'abord mener sa propre politique réactionnaire, intitulée Révolution nationale. Très vite, il s'engagea dans la collaboration avec l'Allemagne, y compris pour la persécution des Juifs. Le gouvernement de Vichy perdit le peu de pouvoir réel qui lui restait lors de l'occupation des la Zone libre par les Allemands, en novembre 1942. La mise en place du Service du travail obligatoire (STO) alimenta les rangs des maquis de la Résistance. Après le Débarquement en Normandie, le 6 juin 1944, le gouvernement fut débordé par ses soutiens plus les extrèmistes et on assista à une véritable guerre civile entre la Milice et la Résistance. Arrivé en France, le général de Gaulle rétablit la République par l'ordonnance du 9 août 1944, puis installa son gouvernement provisoire à Paris (Gouvernement provisoire de la République française), libérée le 25 août.
Le gouvernement de Vichy perdit le peu de pouvoir réel qui lui restait lors de l'occupation des la Zone libre par les Allemands, en novembre 1942. La mise en place du Service du travail obligatoire (STO) alimenta les rangs des maquis de la Résistance. Après le Débarquement en Normandie, le 6 juin 1944, le gouvernement fut débordé par ses soutiens plus les extrêmistes et on assista à une véritable guerre civile entre la Milice et la Résistance.
Arrivé en France, le général de Gaulle rétablit la République par l'ordonnance du 9 août 1944, puis installa son gouvernement provisoire à Paris (Gouvernement provisoire de la République française), libérée le 25 août.
Personnalités du Gouvernement de Vichy: Philippe Pétain
Pierre Laval François Darlan
Joseph Darnand (secrétaire général au maintien de l'ordre)
Philippe Henriot (secrétaire général à l'Information et à la Propagande) Marcel Déat (secrétaire d'État au travail)
Gabriel Jeantet François Lehideux (secrétaire d'État à la Production industrielle dans le gouvernement Darlan)
Jacques Doriot Fernand de Brinon
Pierre Laval.
Discours radiodiffusé du Maréchal Pétain (30 octobre 1940) ” J'ai rencontré jeudi dernier le chancelier du Reich. C'est librement que je me suis rendu à l'invitation du Führer Une collaboration a été envisagée entre nos deux pays. J'en ai accepté le principe.
C'est dans l'honneur et pour maintenir l'unité française que j'entre aujourd'hui dans la voie de la collaboration. “
Devant le peu d'empressement mis à répondre aux convocations, Laval durcira le ton dans un discours du 5 juin :
“Pour mettre un terme à l'arbitraire et à l'injustice, j'ai décidé d'appeler la classe 42 sans exception… il en est jusqu'à ce jour qui se sont dérobés à leur devoir… les défaillants, je tiens à le répéter, ne seront pas des profiteurs. Des instructions ont été données et des mesures rigoureuses seront prises - même contre leurs familles ou des complices - qui les mettront dans l'impossibilité de se soustraire longtemps à un devoir qui s'impose à tous”. Toujours est-il que la collaboration est un réalité : cela signifie aider l'Allemagne. Mais Vichy devance les exigences allemandes : les juifs sont persécutés (rafle du vel d'hiv en juillet 1942 organisée par la police de Vichy), une légion des volontaires français est créée et participe à la lutte contre les Soviétiques, le régime met en place le STO en 1943 en envoyant des milliers d'ouvriers français travailler dans les usines allemandes. Cette politique de collaboration se renforce à partir de novembre 1942 lorsque les Allemands envahissent la zone libre. La France devient alors un satellite du Reich. Jugé par la Haute Cour d'avril à juillet 1945, Pétain, qui ne devait prononcer qu'une courte déclaration, fut condamné (à l'âge de 90 ans) à la peine de mort, à l'indignité nationale et à la confiscation de ses biens. Gracié par de Gaulle, il fut emprisonné à l'île d'Yeu où il mourut en 1951.
Laval va pratiquer un double jeu déshonorant en devançant les désirs de l'occupant allemand pour tenter de lui arracher des concessions, par exemple sur la libération des prisonniers de guerre.
Pierre Laval est condamné à mort à la Libération. Malgré des demandes de grâce adressées au général de Gaulle par des personnalités aussi diverses que Léon Blum et François Mauriac, il est fusillé le 15 octobre 1945 à la prison de Fresnes (ayant tenté de s'empoisonner dans sa cellule, il est traîné moribond au poteau d'exécution) En 1944, lors de la Libération, les collaborateurs furent souvent tués d'une balle dans la tête, sans autre forme de procès. On estime que près de 11 000 de ces collaborateurs furent exécutés sommairement. Les collaboratrices françaises étaient souvent tondues ou humiliées en public.
C’est en 1943 qu’est créée la milice : un véritable régime de terreur naît alors. Un vrai vent de panique s’instaure car cette police pille et tue sans cesse.
La milice a été créée en 1943 par Pierre Laval. La milice est un auxiliaire docile du Gouvernement de Vichy. La milice lutta contre les Résistants au côté des Allemands. Un peu avant janvier 1943, Laval, le Premier Ministre de Pétain, avait rencontré Hitler qui lui avait demandé un renforcement de la « lutte contre le terrorisme », c’est-à-dire contre la Résistance.
Pour les Nazis, la milice est d’utilité publique.
Joseph Darnand devient le Secrétaire Général de la milice. Il est chargé du commandement de cette police, en attendant d’ordonner lui-même, quand il sera Ministre, des opérations contre le Maquis. Darnand organisa un régime de terreur. La milice a coopéré avec les SS Allemands dans l’attaque des Maquis. C’était une police très cruelle est dévastatrice. Elle établit des cours martiales dans les prisons et fusille sans jugement. Elle torture et elle assassine à la ville et à la campagne. Tous les voyous participants à la milice, couverts par l’autorité de Laval et de Pétain, pillent et assassinent à travers toute la France. Ils prouvent ainsi que la barbarie peut être Française.
Dans cette France asservie et occupée, où flotte le drapeau du Reich hitlérien, la résistance, peu à peu, se développe, mais ces Résistants sont très vite traqués par la police Allemande, aidée des miliciens. La police dite « Française » s’abaisse jusqu’à remettre à la GESTAPO des Résistants avec tous leurs dossiers. Il y aura au total 30 000 Résistants fusillés, 15 000 déportés dans des camps de concentration et 24444 FFI tués. Les hommes participants à la milice prononçaient un serment comprenant 21 points. Par exemple, l’un des points de ce serment était « Contre la lèpre juive, pour la pureté française. » A la fin de la guerre, les miliciens ont été arrêtés, jugés puis condamnés. Prenons le cas de Paul Touvier, de Joseph Darnand ainsi que de Pierre Laval.
Paul Touvier a été jugé en 1994, condamné à la réclusion perpétuelle pour crime contre l’humanité. Joseph Darnand a été arrêté en Italie en 1945, fût jugé en France puis exécuté pour trahison.
Pierre Laval a été remis à la France par les forces américaines, puis condamné à mort pour trahison et exécuté. Poinsot, Commissaire de police sous les ordres de Duchon. Il prit le parti d’obéir plus aux allemands qu’à Duchon ou au Préfet. A. Marquet avait déjà demandé sa révocation sans succès, avant l'étatisation de la police. Il livra de nombreux policiers résistants à la Gestapo, et fut exécuté à la Libération.
L’épuration extrajudiciaire entraîna la mort de 10 000 personnes, la tonte de 20 000 “horizontales”. L’épuration légale concerna plus de 300 000 dossiers, dont 127 000 entraînent des jugements, ce qui donne 97 000 condamnées. Les peines allant de 5 ans de dégradation nationale à la peine de mort. Soucieux de réduire rapidement la fracture entre les Français, le gouvernement de la République française vota trois amnisties pour les épurés, dès 1947, puis en 1951 et 1953.
Le général de Gaulle et l’épuration.
Le général voulut que l’épuration soit courte, et fit preuve d’une grande clémence que les communistes lui reprochèrent avec véhémence. Il pensait que la vengeance était contraire à la démocratie, et que les peines les plus sévères devaient être réservées à ceux qui avaient utilisé la guerre à des fins personnelles.
Le général de Gaulle justifie le procès et la condamnation des dirigeants de Vichy.
“Pour moi, la faute capitale de Pétain et de son gouvernement c'était d'avoir conclu avec l'ennemi, au nom de la France, le soi-disant “armistice”. Certes, à la date où on l'avait signé, la bataille dans la Métropole était indiscutablement perdue. Arrêter le combat entre l'Atlantique et les Alpes pour mettre un terme à la déroute, cet acte militaire et local eût été très justifié. Il appartenait au commandement des forces intéressées, - quitte à ce que la tête en fût changée, - de faire le nécessaire sur ordre du gouvernement. Celui-ci aurait gagné Alger, emportant le trésor de la souveraineté française continuait la lutte jusqu'à son terme, tenant parole aux Alliés et, en échange, exigeant leur concours. Mais, avoir retiré de la guerre l'Empire indemne, la flotte inentamée, l'aviation en grande partie intacte ; avoir manqué à nos alliances ; par-dessus tout, avoir soumis l'État à la discrétion du Reich, c'est cela qu'il fallait condamner, de telle sorte que la France fût dégagée de la flétrissure. Toutes les fautes que Vichy avait été amené à commettre ensuite : collaboration avec les envahisseurs ; lutte menée contre les Français Libres ou contre les Alliés ; combats livrés à la Résistance en liaison directe avec les polices et les troupes allemandes ; remise à Hitler de prisonniers politiques français, de juifs, d'étrangers réfugiés chez nous ; concours fourni, sous forme de main-d'oeuvre, de matières, de fabrications, de propagande, à l'appareil guerrier de l'ennemi, découlaient infailliblement de cette source empoisonnée. La condamnation de Vichy dans la personne de ses dirigeants désolidarisait la France d'une politique qui avait été celle du renoncement national.” Général de Gaulle, Mémoires de guerre, 1959, III, p. 249.
” Qui oserait parler ici de pardon ? Puisque l'esprit a enfin compris qu'il ne pouvait vaincre l'épée que par l'épée, puisqu'il a pris les armes et atteint la victoire, qui voudrait lui demander d'oublier ? Ce n'est pas la haine qui parlera demain, mais la justice elle-même, fondée sur la mémoire. Et c'est de la justice la plus éternelle et la plus sacrée que de pardonner peut-être pour tous ceux d'entre nous qui sont morts sans avoir parlé, avec la paix supérieure d'un coeur qui n'a jamais trahi, mais de frapper terriblement pour les plus courageux d'entre nous, dont on a fait des lâches en dégradant leur âme, et qui sont morts désespérés, emportant dans un coeur pour toujours ravagé leur haine des autres et leur mépris d'eux-mêmes. “
A. Camus, Combat , 30 août 1944.

André Moutia.




André Moutia.

André Moutia est le fils d’Oscar Moutia et de Julia née Félix. Oscar est décédé le 9 août 1922 et Julia à l'age de 84 ans.


Notre commun ancêtre, Julius Félix,
avait épousé en 1ere noces Marie Joséphine Mondore Mondore et a eu une fille Julia qui épousa Oscar Moutia, le père d’André. Julius épouse Laurétia Philogene en troisième noces . Mon père Maxime est un de ses enfants.
André Moutia est resté longtemps célibataire avant d’épouser Bernadette François qui avait une sœur Amy et un frère Fritz. Amy devait épouser tardivement Worsford, le contrôleur des Douanes. Le couple devait au fil des temps renouer des relations très intimes avec André et Bernadette.
Les deux couples allaient bénéficier des spectacles au théâtre de Port Louis et au Plaza de Rise Hill. En cette période le théâtre et la musique étaient des productions de Max Moutia, Amédée Poupard, Serge Constantin, André Decotter, Yves Forget et Lucien Pouzet. Max Moutia le célèbre ténor mauricien avait présenté avec succès le Pays du Sourire, qu'il créa au Théâtre municipal de Port-Louis en 1938. Il avait le rôle du Prince Sou Chong.
Lucien Pouzet qui avait épousé ma tante Daisy, née Ithier avait monté : Pirates of Penzance avec des chanteurs de la famille, dont Henry Wilden et Gladys Félix.
André et Bernadette sont partis en voyage assez souvent, surtout en Europe. Bernadette lui a accompagné lorsqu’il est parti en mission a été en mission en Afrique notamment à Zanzibar et au Maroc.

La jeunesse d’André a été comme celle de tous les enfants uniques. Son père est mort jeune et il a été élevé par sa mère. Elle recevait souvent ses parents et les cousins Félix ne se laissaient pas de taquiner le malheureux André qui aimait la solitude et avait la réputation d’être quelque peu neurasthénique. Il souffrait déjà d’un diabète qui allait le forcer de faire des piqures d’insuline journalières. Mon père racontait que ses cousins Alfred et Maurice le jouait particulièrement des tours impensables. Ils avaient même un jour uriné dans sa tasse, lui qui avec ses manies, ne buvait que dans sa tasse toute personnelle.
Après avoir décroché le certificat de la Senior Cambridge au Collège Royal, il devait alors étudier au collège d’Agriculture pour trois années ou il obtint son diplôme. Il sera alors embauché au département d’Agriculture en Entomologie sous D’Emmerez de Charmoy.
Il avait été victime du racisme qui prévalait largement en ces temps. Quand je l’ai retrouvé hors des relations familiales c’était un homme désabusé qui laissait voir qu’il n’armait nullement les blancs et anglais Je crois que sa couleur foncée et ses origines en étaient la cause. Ses assistants en faisaient les frais Il était volontairement sec et sarcastique et prenait l’habitude d’élever la voix pour réprimander les jeunes et les travailleurs subalternes que l’on nommait pions à cette période. Le pion était traité en esclave.
J’ai pris mon poste d’assistant temporaire en 1949. André Mouria avait comme assistants Mamet, France Nadeau, Luc Orieux, René Hermelin et Claude Courtois. Son planton s’appelait Keesoun. Il allait parfois chez André pour néttoyer les vitres. Je me souviens qu’André a été très en colère quand il a appris que Keesoon un alcoolique était aussi épileptique. Nous l’avions déjà vu en pleine crise au laboratoire.
Très intelligent, André Moutia devait vite devenir un excellent Entomologiste et se dévoua sans relâche pour faire de bonnes recherches. Il devait par la suite se rendre connu dans les milieux scientifiques entomologiques. Il a été l’auteur de plusieurs papiers qui font état de ses travaus dans le domaine des mouches de fruits, des termites, des borers et des charançons de la canne, et de la lutte contre les ravageurs.
On ne le nomma cependant pas Entomologiste et il a été particulièrement déçu quand on a nommé un jeune gallois Williams comme son chef.
John Williams, avec son esprit ouvert le donna alors toute latitude pour poursuivre ses travaux.
Williams devait même chercher sa collaboration comme dans le cas d’un nouvel insecte de l’Eucalyptus. Dans l’Eucalyptus, André Moutia et John Williams ont étudie les moyens de lutte biologique.
Un insecte, Shematiza cordiae a été introduite de Trinidad. L’insecte s’est adapte bien vite et a été élevé en grand nombre De multiples lâchers à travers l’ile ont donné des résultats très satisfaisants..
Williams a introduit plus tard un autres insecte pour détruire les fruits, Eurytoma attira.
S Félix. Les arbres de mon pays. 109. Herbe Condé Cordia.

J’ai travaillé sous ses ordres pendant quelques années avant d’aller dans la section de Phytopathologie ou je devais faire ma carrière.
Hors du travail nos relations familiales étaient normales. Il me recevait comme un parent et est venu à mon mariage et a même participé joyeusement à l’évènement.
En 1959, André Moutia et sa femme Bernadette, sont partis en congé pour l’Europe et nous avons logé chez eux. à la rue Volcy Goupille, Beau-Bassin. La maison d’André Moutia était une assez vieille maison, qui avait été cependant bien entretenue et aménagée pour donner un certain confort. La cour était assez vaste et la devanture faisait valoir une jolie pelouse avec un magnifique letchi à côté de la maison. Nous avions accès à son salon et sa varangue; ainsi que sa chambre et une autre grande chambre qui était réservée aux enfants.
Je me souviens des fêtes que nous avons organisées dans cette maison. On jouait de la bonne musique quand on recevait Nadeau ou Lagaité, des amis de du département d’Agriculture. Des surprises parties ont réuni pas mal d’amis. Le violent cyclone Carol s’est abattu sur nous en janvier 1960. Nous avons vraiment eu peur en subissant les menaçantes rafales. Pendant le calme qui a duré plus d’une heure, Le lendemain, c’était la désolation et il n’y avait plus de feuilles sur les arbres. Dans la cour, c’était une grande dévastation, et on ne voyait que des branches déchiquetées. Chez les voisins, c’était pire. Dans la ville de Beau Bassin tout était plus ou moins détruit.
Je suis né le 27 Décembre 1925 à La Louise, Quatre Bornes dans une petite maison en bois, située au bord de la route St. Jean. De nos jours c’est le local de General Supermarket. Mon parrain était André Moutia. C’est lui qui m’a indiqué plus tard le lieu de ma naissance. Mon père, maitre d’école travaillait à Bambous mais habitait Quatre Bornes
Jean, mon fils est né dans cette maison en Avril,1960.
Mes souvenirs d’André Moutia comme chef sont vivaces. On se rendait alors à Réduit à bicyclette. André Moutia sur son vélo Raleigh venait de Beau Bassin et Raymond Mamet de Rose Hill devenant plus rouge que jamais par l’effort. Pour ma part, je venais d’un peu plus loin dans les bas de Beau Bassin et je roulais sur le vieux vélo français hérité de mon frère. Nos salaires étaient faibles. André Moutia comme entomologiste Assistant touchait 500 roupies par mois, une somme que je trouvais conséquente.. Je touchais Rs 150. Quand je me suis marié j’étais à Rs 385 par mois A ma retraire, après 27 ans, mes salaires étaient de Rs 16000 par an. C’est ce que touche de nos jours un simple employé par mois.

C’était aussi un temps de forts préjugés. L’anglais qui dirigeait tout, n’aimait pas le blanc d’une classe sociale supérieure à lui. L’anglais n’aimait pas non plus le créole qu’il prenait pour un indigène plus rusé qu’intelligent. Il fallait le mater. Le blanc non plus se méfiait du créole. C’était un arriviste qui devrait rester à sa place de petit commis, gribouilleur de papier. Le créole blanc avait honte de côtoyer le créole noir. Quand aux autres ethnies de Maurice ils n’existaient pas,

Les papiers d’André Moutia.
André a écrit plusieurs articles dans la Revue Agricole et Sucrière de Maurice.

De ses nombreux papiers je cite :

D. d'Emmerez de Charmoy, et André Moutia. Département de l'agriculture. Ile Maurice. Méthodes de lutte contre les insectes nuisibles
Préface de H. A. T. Tempany. Édition française

Moutia, L. A.,1958. An Annotated List of Insects and Acarina of Economic importance in Mauritius - Scientific Series, Bulletin No. 29 Printed and Published by J. Eliel Felix, Acting Government Printer, Port Louis,

Moutia, L. André.
Contribution to the study of some phytophagous Acarina and their predators in Mauritius. Bulletin of Entomological Research, 49: 59-75.3..
Mauritius, 1947. In-8 broché, 43 p. Bon état. Ouvrage en anglais. - Cet ouvrage vous est proposé par la Librairie Ancienne Laurencier. Euro 15.00
Prix : 15.00 € -

Moutia (L. André) and Mamet (Raymond) - Colony of Mauritius, Department of Agriculture - An Annotated list of insect pests in Mauritius.

André Moutia.
The commoner insect pests of orchards, food crops, vegetables, flower gardens and households in Mauritius. Port Louis, Mauritius, J. Eliel Felix, Government Printer, 1955.
Mauritius. Dept. of Agriculture. Scientific series. Bulletin -- no. 91
"Third edition -- revised and enlarged."
J’ai collaboré avec lui dans cette édition en produisant des photographies d’insectes.

Moutia, L. Andre. I958. Contribution to the study of some phytophagous acariña and their predators. in Mauritius. Bull. Ent. Res. 9: 59-75.

De ses assistants et collaborateurs, en dehors de John Williams qui a fait une brillante carrière à l’Institut de Recherches, on peut citer Joseph Raymond Mamet 1912-1993.
Mamet a aussi étudié au collège d’Agriculture a travaillé comme Scientific Assistant sous André Moutia qui était Assistant Entomologiste et souvent Entomologiste temporaire.
Mamet a étudié des centaines d’espèces de cochenilles.
Mamet a eu des décorations françaises et son nom est inscrit sur la colonne Liénard au jardin de Pamplemousses André Moutia n’a pas eu ces honneurs pour des raisons que j’ignore et déplore. Une rue de Beau Bassin porte son nom.
J’ai travaillé d’abord sous André Moutia, Assistant Entomologiste, d’abord comme travailleur volontaire sans paye puis comme Technical Assistant en 1948. L’Entomologiste Donald D’emmerez de Charmoy avait pris sa retraite.
John Williams devait être nommé comme Entomologiste. Raymond Mamet était Scientific Officer. Les autres employés étaient Régnard, un aristocrate et parfait gentleman, avait de bonnes relations avec tous. René Hermelin qui devait finir sa carrière à la MSIRI comme administrateur agronomique, France Nadeau, le timide pianiste qui est mort jeune et Luc Orieux, qui comme moi a fait carrière en phytopathologie.
Orieux a pris sa retraite au département d’agriculture et je suis parti pour l’Institut de Recherches comme Pathologiste associé.
André Moutia avait la réputation d’être un homme difficile. Il l’était certainement pour nous qui avons eu à le côtoyer et travailler sous ses ordres. Sarcastique, impitoyable pour les fautifs. Il aurait été désagréable s’il n’avait pas eu un bon sens de l’humour. Il avait visiblement un complexe causé par sa couleur foncée et son diabète. C’était Raymond Mamet, le blanc qui en a faisait particulièrement les frais. André Moutia devait prendre sa retraite à 60 ans et il est mort à 63 ans, le 9 février 1967. Il est enterré au cimetière de l’Ouest, dans la tombe ou se trouve, sa femme Bernadette, son père sa mère et sa grand mère.


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