11 mars, 2008

L'histoire de Nicole Devichi


     

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Aujourd’hui j’ai 45 ans.
Des fragments de ma vie..

Les autobiographies sont généralement des récits sérieux et complexes qui exposent en général ce que l’on pourrait appeler les complications de la vie d’une personne.

Première partie.

Je suis née le mardi 29 Août 1961 à Quatre Bornes à la rue Balgobin quand Jean avait un peu plus d'un an. La maison construite en béton, située non loin du Collège saint Esprit, avait l’aspect rustique, et un confort relatif.
La naissance se passa très bien, la sage femme était Marguerite Dada, une habituée de la famille de Denise.
Il y avait curieusement pléthore de gens le jour de ma naissance Irénée, ma grand mère maternelle, Laine, Maud, et quelques visiteurs amis, Cyril et Lizzy, et enfin, Edley et Jacqueline Mackey, des amis de la famille. Beaucoup de monde pour l’occasion.
Dernière née, mon père m’avait donné tôt le sobriquet de Colo. Dès ma naissance, j’étais plus menue que les autres enfants à leur naissance. J’ai été baptisée en l'église de Notre Dame du Rosaire à Quatre Bornes. Ma tante Maisie a été ma marraine, et Gaby Édouard Betsy, mon parrain. Ma marraine est très attachée à sa famille. Sans trop chercher à accentuer ses relations avec moi elle me montre son affection et est même venue me visiter en Corse. Mon parrain par contre n’a jamais eu des relations soit religieuses soit affective avec moi.
Je me demande si mon père qui a toujours refusé d’être parrain n’a pas raison quand il dit »Si c’est pour être parrain que de nom c’est inutile. Je crois que le terme parrain implique des responsabilités considérables mais que les parents du filleul rechigneront pour me donner mon rôle. » Pompeux ou simplement franc et lucide ?

On me trouvait de petite taille avec un faciès de gnome.
Quand je suis née il semble que personne ne m’avait encore catalogué parmi les petits. Mais à partir d’un an, on me déclara définitive petite. J’étais bien entendu la plus petite de notre famille. Les enfants n’étaient pas très grands pourtant Ils se disaient normaux. J’étais dans leur idée au dessous de la normale.
Dans notre culture familiale, accoutumée à des silhouettes géantes et grosses, la très petite taille est une anomalie. Ma mère fait1mètre 60 Mon père 1m 73
Marie France 1 m 65
Mon beau frère Jacques trop grand 1 m 87 et selon mon appréciation, il a des problèmes de muscles à cause de sa taille
Je n’ai jamais souffert de L'anorexie mentale, de boulimie et l'obésité comme ma sœur Marie France.
Moi un gnome ? Ne dites pas de sottises. Je fais 1m 59. On a trouvé plus petits que moi
Je cite : Eva Gabor 1m 57.
Bette Davis 1m 57.
Balzac 1m 57. Combien de grands personnages étaient petits, de Bonaparte le petit Corse général et empereur à Aznavour le grand chanteur et Louis de Funès le comique. Comme moi les petits, n’avaient pas de complexes
Si on admire de grandes vedettes juteuses de petit calibre, on trouve aussi des Leslie Caron
Et Nathalie Wood 1 m 52.
J’ai fait mes recherches. Jeanne d’Arc n’avait que 1m 50. Donc pas de sottises sur ma taille.

Une année seulement après ma naissance, mes parents qui avaient la bougeotte comme on dit, ont déménagé pour aller à Belle-Rose, Avenue Ollier. Une année plus tard,, j’avais deux ans quand ils ont encore déménagé pour aller à Beau Bassin. Je suis entrée en marchant dans cette demeure. Mon père et ma mère se préparaient à accomplir leur premier voyage en Europe. Mon père avait eu 6 mois de congé et les passages payés par l’état mais ses salaires étaient si dérisoires qu’il fallait vraiment du courage ou de l’inconscience pour entreprendre un tel voyage.
Ils n’avaient d’autres ressources q’un maigre salaire de MRs 800 au service du gouvernement

Mon père avait alors 38 ans, et ma maman 33. Voulant enfin accomplir le rêve de voyager et ayant hésité pendant des années avant de mettre le projet en exécution.
Les enfants ont été en pension chez les tantes. Marie France chez Maisie, Jean et Jacqueline chez Maud et moi chez Lily. Une vraie distribution de gosses.
A cet âge on n’a pas généralement de souvenirs précis mais je me souviens quand même d’avoir eu peur du beau frère de ma tante Lily qui se nommait Willy Poisson, un pharmacien. Cela l’amusait de taquiner les fillettes de deux ans !

En Angleterre mes parents ont tenu deux mois mais ont du travailler pour survivre et payer le loyer. Ils ont donc pris du travail manuel dans une petite entreprise de sacs à main au nord de Londres à Highbury près du stade d’Arsenal. C’est depuis cette époque que mon père est devenu fan de l’équipe de foot D’Arsenal ayant sans doute bien fréquenté le stade. Ma mère aussi allait aux rencontres de football. Cet engouement pour Arsenal a été passé par mon père à son fils et son petit fils et même à mon fils Michael. Une vraie contagion. Du virus Arsenal. Après un mois, ma mère qui n’avait jamais auparavant travaillé et qui se passait difficilement de ses enfants, s’adaptait mal, a souffert d’une dépression nerveuse. Elle a démissionné de son travail et s’était enfermé dans la chambre d’hôtel pendant que mon père travaillait encore pendant quelque temps.

Ma mère retrouva enfin ses enfants avec soulagement, mais retint toutefois des séquelles de sa dépression. Elle n’avait plus tout à fait le même caractère et pour la première fois depuis son mariage, elle prit du poids.
Nous étions de retour dans la vieille maison familiale de la rue Téléphone à Beau Bassin mais bien vite mes parents ont émigré vers une autre maison à la rue Brodie à Beau Bassin. C’était une vieille maison en béton mais avec des portes en bois mal lambrissé. Il n’existait pas d’antivols, ce qui nous a valu un jour la visite d’un cambrioleur, probablement asthmatique. Il réveilla Jacqueline en passant près de sa chambre avec sa respiration haletante Il réussit à enjamber la fenêtre, quand, réveillé, mon père s’est mis à le poursuivre en l’invectivant de forte manière. Il réussit à emporter une belle pendule murale et à donner une grande frayeur à Jacqueline.
En 1967, j’avais six ans et mes souvenirs à partir de cette période restent vifs. Nous avons logé ensuite a la rue Stevenson à Quatre Bornes. Elle appartenait à une haute personnalité de la politique. On pouvait accéder à une terrasse se trouvant en haut de la maison par un escalier externe. Il fallait surveiller Cyril, le frère de Denise, quand il prenait cet escalier après avoir bu une demi bouteille de rhum. Il y avait un vaste terrain à l’entrée de la maison ce qui faisaient nos délices. Il fallait me surveiller pour que je ne m’échappe pas. C’était bien entendu le boulot de ma grande sœur Jacqueline qui ouvrait l’œil.. Elle semblait aimer bien son rôle de geôlier. Elle surveillait Jean qui avait 8 ans et aussi le petit « raté » que j’étais. Mes grandes sœurs ne prenaient manifestement pas grand cas de moi et ma mère me regardait avec air mi admiratif mi curiosité. Comme on contemple un bibelot original peu commun.
Seul mon père semblait me trouver intéressante, malgré mon équilibre précaire et mes pas incertains.
En fait dans mon esprit de petite bonne femme je considérais ce monde peu constitué pour un bon déplacement. C’était plus pratique pour moi de voyager en voiture.
J’avais bien vite compris que j’appartenais à une famille qui aime les grands changements.
Dans la maison c’était coutumier de voir mes parents déplacer les meubles des chambres. Tout virevoltait, même les tableaux avec photographies géantes en noir et blanc n’avaient pas le droit de demeurer en un site définitif. Cette habitude de tout chambarder dans une maison est devenue permanente pour moi car mon mari a la même tendance. Il est grand adepte du déménagement « sur place »
Un jour en rentrant de mon boulot je risque de ne pas reconnaître ma propre chambre ou ma cuisine.
Mon père a vendu sa voiture en 1968, quand il a fait un autre voyage dans un pays étranger, cette fois à Madagascar
Jean et moi-même, on allait à l’école de la famille Lafraisière . La rue ‘Téléphone ‘se dotait d’un côté d’un canal que je jugeais alors comme étant très profond.
Je me suis délivré un jour de la pesante tutelle de Jacqueline en lâchant ses mains pour jouir d’une liberté nouvelle. Je me suis mis à courir et suis tombé dans le canal. Blessé j’en suis sorti ensanglanté ayant perdu deux dents. Je n’ai eu la satisfaction que de voir Jacqueline recevoir une réprimande de maman.
Mon père pratique et philosophe se contentait de dire « Heureusement que c’est des dents de lait On doit de toute façon les perdre. »

En 1969, j’avais 8 ans et avait pris le goût de bien m’habiller avec de belles robes fabriquées maison quand nous avons été habiter à Cascade Road, Beau Bassin, dans la maison du ministre Bussier. C’était une maison assez confortable du style jumelé. La famille s’est bien adaptée dans cette nouvelle maison, car il y avait de la place pour jouer et plusieurs amis. Nous avions un eu un chien de chasse Je l’aimais bien mais avait un peu peur de sa taille et sa vitesse N’ayant aucune possibilité de chasser il se défoulait en parcourant les pelouses d’une grande vitesse. Nous avons été peinés quand il mourut empoissonné.
Nous avions un garage, qui quand il était inoccupé, il servait de piste pour le petit train que mon père avait ramené d’Angleterre pour Jean et qu’il aimait bien jouer lui même Un voleur nous a soustrait les rails de ce train en laissant la locomotive et les wagons. Tant pis, le garage fut bientôt occupé par la voiture K 216, une Austin de couleur verte. Cette voiture nous a permis de faire de longues randonnées et des piques nique avec des amis.
Mon père recevait beaucoup d’amis des jeunes des collègues mais aussi des vieux comme Fils Terrière, un petit gros bedonnant avec un ait comique et ressemblait selon moi à Coluche. C’est à cette période que j’ai assisté mon premier mariage celui de la fille Dulaurent, un autre voisin, qui s’était marié à un français
Quoique les connaissant à peine mon père a prononcé le discours et j’aie pris l’habitude de le voir parler pour les grandes occasions On les sollicitait pour les discours qu’il délivrait pourtant médiocrement. C’est étrange car il n’était pas orateur. Il était simplement bon jaseur comme on dit. Bon pour les farces. Il devait simplement être moins con que les autres hommes que nous avons connus.
En 1971, j’avais 10 ans quand mon père a acheté sa première voiture neuve quand il a rejoint la MSIRI, Nous avons alors bénéficié de bons pics niques le dimanche.
Bussier voulant vendre sa maison, il nous a fallu encore partir, et on déménagea, cette fois pour aller à Rose Hill au No.6 Rue Lamartine, une maison appartenant à un chinois. C’était une assez grande maison moins confortable sans doute que la précédente, mais on aimait cette localité en raison je pense de la proximité au Plaza, à Rose Hill.
C’est à partir de ce moment que nous avons eu l’habitude de voir notre père, malade, parfois gravement, fréquenter les cliniques. Il subit l’opération d’appendicite et eut d’autres problèmes. Les hommes apparemment passent par cette période de problèmes et souvent en meurent prématurément. Mon père apparemment d’une autre trempe résiste encore avec obstination. Il va avoir cette année 81 ans.

En 1973, j’avais 12 ans quand nous sommes retournés dans la bonne vieille maison de Beau Bassin. Mon père devait partir en mission Europe en mission et en congé.

Le voyage devait durer environ 3 mois. Après un séjour en France.
J’allais à la petite école avec Jean chez la famille Lafraisière.
Une fois mes parents rentrés en 1974, nous avons quitté la maison de Beau Bassin pour prendre hâtivement une mauvaise demeure à la Rue Blondeau, Rose Hill. Puis on alla s’installer a Belle Rose près de l’église St Jean dans une bonne maison appartenant à un officier de police. Celui-ci, fort aimable au début, devint plus tard agressif et nous dégoûta mes parents d’habiter sa maison. J’appris quelques années plus tard qu’il s’était pendu.
Nous avons passé de belles années dans cette maison et on y a même fêté les 25 ans de mariage de mes parents. La messe dite par le père Lajoie a été chantée par Jean Luc Renker qui devait plus tard se faire prêtre. On avait invité avec toute la famille, Pierre et Roger Crouche ainsi que Bernadette Moutia.
Mon père toujours gaillard et joyeux invitait plus d’amis que jamais. Une vraie foire de visiteurs. Il tapait son whisky, toujours de la marque ‘Ushers’, hors de ses moyens, et qui a coulé librement en écoutant de la musique classique sur une chaîne toute neuve avec tourne disque du style ancien qui existait alors. On allait souvent faire des séjours au bord de la mer surtout dans le campement Didier à Poste Lafayette. C’est lors d’un de ces séjours avec Eugène et Maud qui était à Maurice que Jacqueline eut à son tour une dépression.. Elle souffrait d’une nervosité extrême avec des angoisses. Cet état dépressif dura plusieurs années, les plus belles de sa vie et petit à petit elle redevint normale mais avec des séquelles de nervosité. Je crois qu mes parents ont alors pris un coup de vieux surtout le bonhomme comme on avait commencé à l’appeler.

Pour le quinzième anniversaire de Jean, j’étais plus qu’une fillette Une petite bonne femme bien décidée de faire mon chemin dans ce monde. Mes parents comme de coutume ont organisé une petite fête en compagnie de Roland. Celui-ci conduisit la Simca pour la randonnée traditionnelle à Rivière des Anguilles, chez les tantes de Denise et la famille Comty. Il perdit contrôle de la voiture à Britannia et on se retrouva dans un canal assez profond. J’avais l’impression que l’état de la voiture intéressait plus que l’effet de ce choc sur une fillette mal balancée sur ses jambes. Enfin j’ai appris qu’il fallait tout endurer en silence en ce monde.

Le 29 Décembre 1975, mon père acheta une autre voiture neuve, la Renault At 804. Il allait depuis conserver la même voiture qui est demeurée en sa possession pendant 22 ans. Il l’a vendue en Décembre 1998.

En 1977, retour encore dans la maison de ma grand-mère paternel à Beau Bassin ou Maud vivait. Mes parents ont entrepris un autre voyage en Europe pour le mariage de Marie France. Celle-ci avait connu un militaire français, Jacques Koerkel par correspondance et l’ayant rencontré lors d’un précédent voyage avait décidé de l’épouser.

La « bougeotte » familiale recommença de plus belle. On allait être catapulté à à la rue Brodie, Beau Bassin. C’était une demeure modeste en partie en bois appartenant à une chinoise qui possédait une boutique à Rose Hill. Nous avons reçu dans cette maison la visite d’un voleur qui n’a heureusement rien pu emporter.

En 1979, j’avais 18 ans, mon père passa 12 jours aux Philippines. En mission Nous sommes restées avec ma mère. Il nous a expédié des lettres et catres postales et nous écrivait comme des grands. On avait pris du galon.
A son retour nouveau voyage de mes parents à la Réunion ou Marie France se trouvait pour 2 ans. Marie France et Jacques ainsi que Carine qui était toute mignonne, habitaient à Saint Denis dans les casernes réservées aux français sur la colline.


Deuxième partie.

Mon histoire quoique autobiographique est plutôt une présentation de quelques fragments de ma vie et de mes opinions sur les parents, mes amis ma propre famille et moi-même.

Je vais commencer par ma propre famille. Les Félix.
J’ai un frère et deux sœurs. L’aînée Marie France a aujourd’hui 53 ans, L’autre sœur Jacqueline 52 Mon frère Jean a peine plus âgé que moi a étrenné ses 46 ans. Avec mes 45 je fais donc figure de benjamine.
Quand j’étais petite on me prenait pour approximativement un simple bibelot presque inutile. On ne me demandait jamais mon opinion. D’ailleurs il semblait connu et approuvé par tous que je n’avais pas d’opinion. Ce que je pensais des autres n’avait aucune importance.
Les tous petits doivent se taire.
Pour ma mère et mon père je suis le dernier enfant.
Suis-je tombé sur la terre par mégarde ou pas accident ?
Comme tous les parents, pourtant, ils ont une considération spéciale pour le dernier enfant. On aurait préféré un garçon mais les vieux s’en accommodent.
Quand j’étais encore enfant, ma mère m’a trouvé un peu petite Quelques centimètres de hauteur aurait mieux fait l’affaire. Toutefois elle ne rechignait pas trop. Elle m’a trouvé cocasse, avec ma frimousse de gnome. Mon père c’est autre chose. Pour lui, il a engendré des génies. De Marie France la grande, le bonhomme disait qu’elle allait se faire docteur. Jacqueline selon lui pouvait tout faire à la maison. Elle semble avoir été ‘ downgraded’ On parlait d’infirmière plutôt que docteur pour son avenir. Jean allait bien sur être docteur, chirurgien célèbre. Obligatoire. Quand à moi il me voyait aussi médecin spécialiste ou super ingénieur voire même astrophysicien. Je nageais dans son système avec les Einstein. Je pense que c’est le métier qu’il pensait le convenir. Il est hélas devenu que simple petit biologiste sans célébrité et sans prétention tout comme son fils Jean
Pour les autres, tout s’est aussi passé autrement que rêvé. Aucun docteur. Maif, secrétaire, est experte en Loto et en bricoles, Jacqueline est modestement, laborantine. Jean, devenu par accident son patron n’est pas si mal doté en manager de laboratoire. Quand à moi j’ai échoué comme informaticienne à tout faire au Sitec.

Marie France a trois filles. Pas de garçon. Elle semble s’en balancer avec son caractère porté pour une indifférence généralisée. Jacqueline célibataire a bien ce qu’elle appelle un ami. Elle dit qu’il est trop noir pour être fréquenté par ses parents. Ce qui pourrait selon moi être tout juste dans les limites de la possibilité.
Jean, ayant épousé une fille Olla, a deux enfants Une fille et un garçon L’un très grand, l’autre très petite. Il a je suis convaincu énormément de boulot pour ‘Cope’ comme on dit à Maurice.
J’ai épousé Devichi et a un fils et une fille. A 45 ans, donc à partir de ce jour, je vais devoir moi aussi peiner pour ‘Cope’.
Donnez moi le temps de bien fixer le profil de mes parents ensuite je passerai à mon cher époux, ses parents et mes enfants.
J’ai du pain sur la planche.

Ma maman.
Claire Marie Denise Félix est né Crouche. C’était des gens du Sud, des campagnards. Ils vivaient en société comme des abeilles Tous groupés. Mon grand-père Anatole mort bien avant mon ère d’un excès d’alcool et de pneumonie était comptable sur la ‘propriété’ St Félix. Un nom prédestiné pour ma mère. A Maurice on dit propriété pour une entreprise sucrière.
Ma grand mère Irénee, je l’ai assez bien connue. Elle prononçait « Icole » pour Nicole et pensait ouvertement que je ne faisais pas de poids à côté de son fils Roland qui très gros, très grand m’aurait fait peur s’il n’était pas doux comme un éléphant apprivoisé.

Pour mon père, qui n’a jamais cessé de s’amuser des caractéristiques de la famille Crouche, ils avaient un caractère commun. Ils avaient le don d’avoir les mêmes penchants et les bonnes vieilles idées désuètes. Vieille tantes et autres se plaisaient à vivre dans leur cuisine assis sur des petits bancs rustiques, le plus communément sans dossier. C’était pour ainsi dire un ornement sans doute indispensable pour ces familles. Il s’en trouvait invariablement dans toutes les cuisines. Le meuble primordial !
Chez nous on a appelé tous les Crouche des « Ti bancs. » C’est possiblement Jacqueline qui a trouvé ce nom car c’est elle qui distribue sans vergogne des sobriquets aux gens. Mon père s’est empressé d’adopter ce sobriquet et a été suivi part tous. Le terme Ti banc englobait tout : Opinions, manies ; raisonnement etc. Pour mon père prononcer le mot Ti banc c’était tout dire de chaque membre de la famille Crouche, petits et grands.
Je pense toutefois que ma mère est le moins Ti banc de tous els Ti bancs.
Quand j’étais jeune je pensais qu’elle était vraiment très jolie. C’était l’opinion bien sur de mon père et de bien des gens. On a trouvé qu’elle ressemble à la Reine Elizabeth II d’Angleterre. Elle a eu droit a des photographies exagérément agrandis que la famille a exhibé en permanence sur les murs de toutes les maisons pendant des décennies. Il s’en trouve encore de nos jours. Je vois mon père qui triqueballe des cadres gigantesques des photos de son conjoint, comme un totem.
Ella avait d’abord jouie d’une réputation de femme douce et attentionnée. Elle ne perlait pas beaucoup. Comment le ferait-elle quand son conjoint parlait tout le temps. Elle se faisait donc passer pour une créature d’une patience angélique pouvant supporter bien des sévices.
En réfléchissant je ne me souviens pas de sévices. Elle semblait être entourée d’une considération et d’une protection admirables.
Elle a accompli un voyage en Angleterre quand j’avais deux ans, pendant six mois, en quittant ses quatre enfants. Apparemment cela l’a très affectée, Elle a souffert de dépressions probablement graves Le fait est qu’elle nous est revenue différente.
J’étais trop petite pour en juger mais ma soeur aîné Marie France est catégorique ; C’étai sa mère sans être sa mère. C’est probablement exact.
Une arrière grand-mère de maman est née De Fribourg de Damagé. La vraie noblesse ! Ce qui a permis a tout le clan Crouche de se tenir d’un air altier et fier sans modestie.
Ma mère a donc légué de petites parcelles de noblesse à ses enfants et petits enfants. Il s’en trouve aussi quelques granules, je pense chez Axelle.


Quand ma mère est revenue de son voyage en Angleterre où elle avait eu une dépression, son caractère avait commencé à s’effriter quelque peu vers une légère confrontation. Je m’exprime peut être mal. Elle semblait bien moins effacé et ne se gênais plus pour arguer. et montrer son désaccord. Ne croyait pas qu’elle devenait marâtre. Loin de là, elle avait encore la douceur Irénéenne issue de ma grand-mère.
Je sentais toutefois que dans son intérieur une certaine cassure lui faisait considérer son mari comme quelqu’un qui était dévalorisé. Est ce le bon terme ? Mon père a-t-il eu un choc. Je le doute. Imperturbable pour lui rien ne s’était passé de grave. Je dois vous dire que pour mon père rien n’est important sous la voûte du ciel Comme dit la chanson Pour lui « L’important c’est la rose »
Avec les années, le nouveau caractère de ma mère s’est affermi. Et a pris du muscle comme on dit.
Elle va même si j’en crois ma sœur Jacqueline avoir une agressivité pour ’Rode la guerre’
J’aime bien ma mère et malgré tous ces racontars je la vois gardant toujours une bonne relation avec ses enfants. C’est un genre de douceur bien à elle. Elle donne l’impression de considérer son mari comme un personnage utile mais bizarre. Le type de mari qu’elle n’avait pas pour ainsi dire dans son carnet. Comme c’est son unique mari et qu’ils ont vécu ensemble pendant 55 ans; elle semble bien le tolérer.
Elle n’a pas de préférences ostentatoires pour un enfant un autre. Mais Maif a toujours sa position de Pole. L’aînée. Puis Jacqueline qui elle aussi dépressive doit être choyé. Jean le fils est le bon gars plein d’attention. C’est lui qui laisse voir une sorte de vénération filiale que nous les filles n’avons pas. Il doit donc être bien placé dans le coeur de ma mère. Quand à moi, je suis trop petite encore. Elle ne me voit pas tout à fait adulte encore, ou elle feigne de ne pas le voir.

Mon Père.
On le nomme Tono et cela ne le trouble aucunement Il s’en fout de tout.
On répète souvent que je suis bien la fille de mon père. De l’avoir fourré dans l’informatique et poussé au point de l’en rendre fada n’a rien arrangé. Donc je sui un dingue comme lui.

Un singulier personnage ! Quand j’étais enfant et même adolescente je me souviens de lui comme un genre de boute entrain toujours prêt pour tous les festins et recevant très souvent des invités Ces fêtes étaient l’occasion de boire pas mal d’alcool Whisky et vins. Il absorbait pas mal d’alcool avec les frères de Denise qui étaient de véritables champions. Je crois qu’ils étaient un peu alcooliques. Bouteille après bouteille ! Tout disparaissait. Plus rusé que les autres, mon père diminuait sa consommation avec l’âge pendant que les autres faisait le contraire. Il est donc bien vivant et encore vert. Les oncles ont disparu après de graves maladies. Roland diabétique avait eu une jambe coupée.
Comme le souligne souvent ma mère ; mon père était à trente ans que modérément religieux et donnait même l’impression d’être un peu tiède et assez anticlérical sur les bords. Il est devenu en vieillissant très pieux et a écrit avec l’aide de l’ordinateur une bible complète ainsi que de nombreux travaux religieux dont un Pater, un Jésus et une œuvre majeure sur la Vierge Marie et les Apparitions. Férue de biographie il en a aussi écrit un certain nombre. Il a composé des autobiographies de maman et de Lily qu’il a écrit sans vergogne à leur place, les faisant donner leur propre opinion et même, pour son amusement leur critique sur les autres et plus cruellement sur lui-même. Heureusement que j‘ai échappé à cette tendance qui semble bien lui plaire, et que je peux moi même composer mon histoire et me passer de son humour sadique. Pas l’humour Tono. Ce que vous lisez est essentiellement de mon cru.
J’ai eu vent d’une rumeur qu’il prépare un gros bouquin de Maif par Maif pour ses 55 ans. Il veut en faire son chef d’œuvre. Il ne mentionne pas d’autobiographie ayant réservé j’en suis convaincu pour sa cadette une autre formule bien à lui.
Encyclopédiste dans son genre, il a aussi fabriqué des CD sur une variété de sujets de l’Astronomie, les Plantes, Les Animaux, Recettes de Cuisine, dictionnaire Créole français et chose inouïe un genre de fresque sur l’Homme, dite vous bien, en cinq volumes. Il se prend pour Victor Hugo.
Très prolifique il écrit, imprime lui-même et fait relier ses livres.
Il n’a rien publié de ces bouquins qui ornent simplement les étagères. Comme Teilhard de Chardin il va disparaître sans avoir rien pu publier en librairie. Avec la parution des blogues, il va sans doute tout publier sur Internet.
Il n’est connu que de lui-même car je n’ai pas l’impression d’avoir vu sa femme ou un enfant le lire. Lui et ma mère se targuent d’un coffret, chacun, fait Mimiche avec du bon bois recherché, ou est confiné leur trésor : Livres et CD . Mon père dit qu’il est confiant que ses héritiers ne mettront pas des chaussures ou des mouchoirs dans son coffret, car il a tout prévu. Un livre sur Dieu ou sur Jésus ça ne se détruit pas.
J’ai bien l’intention de piquer ce coffre quand ils seront plus vieux, ce qui ne saurait tarder.
Mon père qui connaît bien sa religion trouve que les prêtres qui prêchent disent parfois des sottises, prenant généralement les ouailles pour des imbéciles. Ij se passe donc des sermons et il va donc à la messe que pour les sacrements. Il quitte la maison à 7 heures pour la messe de 6 heures 30. Il fait le trajet vers l’église tous les dimanches très tôt et se met malgré son retard ostensiblement à sa place sans voir ni l’officiant ni les fidèles.
Il revient lentement chez lui en marmottant comme le font tous les petits vieux.
Ma mère trouve qu’il voit mal et entend mal. Erreur, je pense plutôt q’il ne fait que semblant Il feint de ni voir ni entendre quand cela l’arrange. Il dit lui même que c’est un don du saint Esprit.
Étonnamment, il semble pourtant avoir bien eu un don de la Sainte Vierge. Une photo miraculeuse le jour de l’Assomption à Lourdes de la Vierge transparente qui laisse voir le pape Jean Paul II.
Il me semble qu’il est le seul à paraître à l’aise avec sa photo qui est un grave sujet de perplexité pour les autres.
A quatre-vingts, il va prendre des bains de mer trois fois par semaine. Deux fois avec son cousin Mimiche Ithier qui lui a 90 ans. Il a enseigné à Mimiche l’informatique et le cousin germain lui a enseigné la menuiserie. Triste constatation : Mimiche est aussi nul en informatique que mon père l’est en menuiserie. Chacun conserve son propre talent.
Ma mère va aussi par le bus à Flic en Flac mais ne prend pas de bains. Elle se mouille quelquefois les pieds tout en ne quittant pas des yeux ses vieux pour voir s‘ils ne se noient pas.
Mon père a fait une innovation en proclamant les mercredis, Mercredi-dimanche. Un dimanche pour festoyer cela ne suffit pas. Donc chaque mercredi après le bain de mer c’est le grand déjeuner habituel avec trois ou quatre mets bien assaisonnés.
Vous avez compris que mon père est loin d’être le type conventionnel. Ma sœur Jacqueline qui vit pour ainsi dire avec les deux vieux, trouve qu’il n’existe au monde qu’un seul exemplaire de l’acabit de Tono.
Exact. Figurez vous que bon cuisinier si on le croit, il vous tape quatre plats qu’il conserve au congélateur en l’étiquetant pas exemple : Lot de la Pentecôte ou lot Anniversaire Colo.
Il s’habille confortablement dans des pyjamas- shorts et aime particulièrement ceux qui sont usés et affectionne on l’aurait cru ceux ornés des taches de peinture.
Vraiment original mon père. Je scrute parfois mes propres enfants pour voir ce qu’ils pourraient avoir hérité génétiquement de l’individualisme outrancier de leur grand père.
Ma soeur Marie France.

Maif comme on l’appelle fait valoir son droit d’aînesse. Révéré par mes parents elle affiche un embonpoint qui résulte de son gros appétit. Ce qu’elle mange est soigneusement, emmagasiné en évidence sur les jambes, la cuisse, le bras ou le ventre. Comme la plupart de gros elle est souvent de bonne humeur Elle est invariablement très accommodante et n’a aucun problème de communication. C’est le type populaire.

Curieusement, mon père semble très fier de l’embonpoint de sa fille. Je crois que pour rien au monde il ne voudrait la faire perdre des kilos.
Ma mère au contraire rêve de voir Marie France retrouver sa silhouette de jeunesse. Elle lui recommande des régimes qu’elle est incapable de suivre elle-même.
Marie France a épousé un genre de géant cerbère qui est de type criard. Querelleur à souhait il a des opinions bien arrêtes sur tout et comme beaucoup de français très râleur. Ils auraient eu des problèmes de couple si Marie France n’avait hérité le calme je- m’en-foutisme de son père.
Ils ont trois filles et en ont perdu une quatrième.
Carine l’aînée, fort jolie, a un caractère agréable. Je sais qu’elle tient la grande côte dans l’estime de mes parents surtout mon père. Elle est venue avec sa famille à Maurice et mes parents ont eu le plaisir de voir Axelle, leur arrière petite fille et de constater son individualisme étonnant. Un vrai numéro. Ayant bien vite compris, à quatre ans que Jacqueline pouvait être déboussolée si on la taquinait elle saisit l’occasion pour lui dire Zéro je te donne Zéro. Très volontaire et têtue elle fonctionne bien q’avec des baffles.
Stéphanie la cadette moins jolie a cependant du charme et ausi l’individualisme du grand père. C’est une forte tête.
Marie Claire la dernière incarne la nouvelle vague La génération mal comprise par les parents. C’est ‘gagné’ qu’elle va faire des vagues dans cette famille une fois adulte.
Les Koerkel avaient un chien Balou, gigantesque et paresseux qui prenait dans se gêner toute la place dans les chambres et ils en ont un autre maintenant qui a un tic désagréable à mon avis. En remuant sa queue avec force, il peut vous lettre KO.
Marie France aime le Loto comme une religion et fréquente aussi les brocantes pour acheter surtout ce qu’elle n’a aucunement besoin. Elle va souvent à Maurice seule ou accompagné par un ou deux enfants, jamais avec son mari. Une fois à Maurice son statut s’élève. C’est le retour de l’aînée avec les avantages que cela comporte.
Ayant apprécié qualitativement et quantitativement les lots « Spécial Marie France » de mon père, elle revient en France avec des kilos additionnels. Elle va alors taper un chocolat en disant : demain je commence un régime. Mon père trouve qu’elle pourrait alors perdre 10 grammes et que c’est un bon début d’amaigrissement.

Jacqueline.

La cadette de notre famille a la réputation d’être très serviable et d’avoir bon caractère. Serviable dans ma famille veut surtout dire que l’on est disposé de laver une grosse accumulation de vaisselle après festins. Pas étonnant puisque mon père suivant sa maman insiste pour un service de table complet avec deux assiettes par personnes. Encore la noblesse quoi !
Elle a son appartement particulier ce qui semble étrange car elle est trois fois par semaine, chez les parents et y vient tous les jours pour leur fournir pains journaux légumes, saucissons et miel. Mon père aurait préféré faire lui même des emplettes mais pratique, il apprécie les subsides. Elle travaille comme laborantine avec son frère Jean avec qui elle s’entend très bien. Par contre elle n’aime pas ses jeunes collègues disant qu’ils la prennent pour la vieille branche. .Il faut entendre ses remarques sur les vêtements modernes de ses « Zimages’ comme se surnommes les filles. Elle trouve que les collègues ne parent que de maris et chuchotent en travaillant des propos innommables.
Vous ne me croirez pas mais c’est un rare cas d’une salariée qui attend sa retraite avec impatience. Pas nécessairement pour la retraite mais pour ne pas avoir à rencontrer ses collègues.
Patience ma sœur, cela viendra plus tôt que tu ne le penses.

Jean.

Jean mon grand frère a atteint ses 46 ans. On pensait pourtant qu’il n’allait pas grandir. On le voit toujours comme s’il était petit.
C’est le genre inoffensif. Il parle, plaisante, rigole, modérément. Il va même se fâcher modérément Il a découvert du berceau la norme balance. C’est le cerveau bien balancé. IL a un génie de communication et comme le dit mon père, il met tout le monde dans sa poche.
C’est plus difficile avec moi car je le connais mieux que quiconque.
Nous avons fait un long cheminement ensemble. Enfance, adolescence, études à Maurice et à l’université en France avent de nous séparer pour aller faire face à notre destin.
De notre enfance il me reste quelques vestiges d’une assez bonne convivialité familiale. Mes parents s’approvisionnaient chaque mois chez le boutiquier de Beau Bassin et venaient déposer sur la table les rations du mois. Les deux bouteilles de whisky et ce qu’il fallait pour la cuisine et invariablement deux grosses boites de beurre pistache. Faute d’autre chose nous avons considéré le pain fourré de beurre pistache comme si c’était du Caviar. Le ‘parfait’ Jean voulait parfois parfaire à ses repas bien règlementés par ma mère selon l’occasion. Prudent, il attendait que les parents soient au cinéma ou occupés ailleurs pour se hisser au niveau du meuble ou les victuailles en usage étaient conservées. Il se tapait sans se hâter selon son habitude un gros pain dit maison qu’il tapissait d’une bonne couche de beurre pistache.
Il avait d’abord bien pris soin de voir si personne ne le voyait mais je le guettais, tapis dans un coin presque invisible.

- ‘Mo pou dire’
Jean étonné ne dit rien, éxtirpait en soupirant un tiers de son pain et me l’offrait. C’était suffisant pour mon appétit. J’allais me taire, car cela faisait aussi une bonne affaire pour moi. Le principal c’était que Jacqueline, la cerbère ne soit pas là.
Jacqueline était selon nous l’espion de nos parents. C’est elle qui s’occupait de nous et était chargé ou se chargeait de voir si on prenait convenablement notre bain. Je me demande si Jean a conservé cette habitude de corrompre les gens quand c’est nécessaire pour lui.
Je dois ajouter pour être juste que Marie France, la grande, était au dessus de ces mesquineries et ne s’intéressait alors qu’au chocolat.

Jean a eu, il fait l’admettre un bon destin.
Il s’accommode à sa femme qui pourtant appartient à une famille résolument anti-Félix dans tous les domaines. Aucun problème cependant pour lui.
Il aime bien ses enfants, le costaud Laurent qui pourrait être adepte de Maif, et qui est gros mangeur de pâtes. C’est un bon sportif. Christine très petite comme moi est différente Elle aime chanter, danser et semble être une tête dure Type Félix Ithier. Comme Carine elle est serviable et affectueuse.
Comme mon père, Jean a des ambitions pour sa progéniture mais va plus loin, il impose des leçons de ballet, de nage de musique, de chant, de peinture.
Jean a beaucoup d’amis et a une popularité grandissante. Ce n’est pas étonnant qu’il a du succès et a un bon boulot bien rémunéré. Ne suivant pas la voie des Félix, il a le don de bien gérer ses finances et a pu acquérir deux maisons. Chose étrange, car les Félix en général n’arrivent pas à avoir une seule maison.
Je le vois donc assez bien parti dans ce monde. Il n’en fait apparemment pas grand cas étant aussi réservé et modeste.
Inutile de vous dire que mes parents pleins d’admiration le trouvent parfait.’
‘Pas touche garçon mamma’ prévient Jacqueline critique. ;
Comme mon père c’est un fada du foot Arsenal boy. Sportif, par nécessité, car il a hérité l’amour de bons repas et de la bonne cuisine, il joue au tennis, fait de la bicyclette de haute gamme etc. Parfait il est parfait mon frère. Attendons comment les années à venir vont se développer. Pieux comme mon père, il ne rate pas ses obligations Il aide même dans la direction de a paroisse.
Jacqueline prétend quand même qu’il a hérité les tactiques de son grand père paternel Maxime qui lui aussi mettait tout le monde dans sa poche comme on dit et trop pris avec ses nombreux amis et son programme chargé sportif ne passait que peu de temps chez lui. Le minimum pour ne pas envenimer les relations conjugales.
Bien rusé mon frère Jean.

Ma nouvelle famille.

J’ai épousé Claude Devichi. Nous l’avion connu quand il est venu à Maurice pendant deux ans, comme conseiller artistique parmi les français qui venaient faire leur service militaire autrement. On les appelait Maurice des co- opérants. Ils aidaient dans les ministères selon leurs capacités et leurs diplômes. Ils avaient avec tort ou raison un statut d’intellectuels ou de spécialistes.
C’est en collaborant à leur manière qu’ils ont fabriqué une cassette musique et paroles pour présenter la paroisse de St Jean, selon le complexe et disparate scénario combiné de mon père et de Jacqueline.
Mon père insistait pour que des fragments du Concerto d’orgue et d’orchestre de Haendel soit enregistré et mis en exergue comme il se doit selon ses propres critères. Claude et son ami Malbéto, accommodants, lui ont servi à souhait ce qu’il voulait en ajoutant bien sur, beaucoup de leur propre cru. Cette cassette joué en présence du cardinal Évêque aurait a eu du succès selon le curé et les paroissiens de St Jean et en particulier l’entourage bigot de la direction laïque dont faisait partie ma soeur aînée.
Je pende que c’est depuis l’histoire de la cassette que les liens entre notre famille et le groupe français de l’ambassade de France et en particulier Claude Devichi, s’étaient développés.
Jacqueline et moi même avons donc plus souvent revu ces garçons Claude était marié à une américaine mais devait divorcer.
Nous avons eu quelques fêtes et quelques repas à la maison. Mon père n’avait pas encore inventé les lots.
Nous habitions à la Rue Talipot à Quatre Bornes. Un jour Claude est venu dire à mon père, avec son entrain habituel, q’il voulait m’épouser. Le bonhomme étonné lui a vertement éconduit lui disant que sa fille avait d’abord à faire ses études avant de songer au mariage. Il n’avait jamais abandonné l’idée que je me fasse docteur ou chirurgien. Il s’était incrusté à son idée comme des bigorneaux sur les rochers
Claude n’est pas le type querelleur mais aussi obstiné que mon père avec son sang Corse dans les veines. Il se dit « Patience tu changeras bien d’idée, mon bonhomme » D’ailleurs j’allais prendre moi-même les choses en main. Ma mère n’ayant pas eu le temps de dire un mot, me donna l’impression de nous laisser faire. Je crois qu’elle aimait bien la politesse et le sérieux de Claude. Il faisait éduqué. Un intellectuel raffiné quoi ! Elle tiens encore à son opinion à la manière des Ti bans’

En 1983, j’avais 21 ans quand avec mon frère Jean et nous avons été admis à l’université de Montpellier en France. Les revenus des pensions et les salaires de mon père ont permis à mes de faire face aux dépenses mensuelles pour leurs études. Nous avons donc du nous débrouiller avec une maigre pitance.
En France, Marie-France et Jacques avaient entrepris la construction de leur maison à Wassy. C’est un petit patelin à côté de grandes forêts, réputé pour avoir été le cadre des débuts de guerres de religion du temps du Duc de Guise. On visite encore le lieu des massacres des protestants, appelé ‘grange du massacre’.

En 1985 ; mes parents ont accompli un nouveau voyage en Europe, pour fêter les 60 ans du bonhomme. Il devait se rendre aux Etats Unis en mission à Hawaii. Ils sont venus à Marseille. Nous avions alors un appartement à la Juliette, non loin des bureaux de la SNCM où Claude travaillait.
Les vieux allaient à pied à la Cathédrale de Marseille. Et j’ai pu constater leur engouement pour les grandes églises. Nous avons pu constater dans certains quartiers, une présence tapageuse d’Arabes et autres Nord Africains. La Parti National n’existait as encore, mais il y avait déjà constater l’hostilité des français qui avaient la conviction, non sans raison, d’être envahis par des étrangers qui ne s’adapta,t pas condervaient intactes leurtrs habitudes. J’ai accompagné les parents à Montpellier pour rejoindre Jean et Patricia. Jean habitait toujours un appartement au dernier étage d’un vieil édifice assez central, comme on en trouve souvent dans les grandes villes. Il avait comme voisin un commerçant ‘Chez Bedos’. Dans la même rue, on pouvait voir une voiture rouge encastrée dans le mur d’un bâtiment. C’est une curiosité assez rare .Non loin se trouvait la Place de la Comédie, et en face, un bloc d’appartements dont celui occupé par Chantal Serpillon, qui était une de mes copines pendant mes années d’étudue à Montpellier avec Jean. .Elle était déjà venue en vacances à Maurice et nous avait proposé de passer sa chambre à mes parents. . C’était une fille gentille et fort intelligente qui nous avait semblé souffrir de boulimie, ayant un appétit hors du commun. Les parents de bons moments à Montpellier, profitant du bus rouge gratuit pour sillonner la ville. C’est à Montpellier que nous avons appris le 8 Janvier, la mort d’Irénée, la maman de Denise. Elle avait eu une vieillesse pénible, ayant souffert semble-t-il de la maladie d’Alzheimer. Une agressivité étonnante avait submergé sa douceur naturelle.

A 24 ans, je terminais mes études et avec mon diplôme tout neuf de Deug en Informatique je devins bien sur chômeur, comme c’est indiqué.
En Novembre 1985 Marie France m’avait invité avec Jean pour passer la Noël. Il neigeait. Je me disais alors qu’il fallait chercher du travail mais cela ne me tourmentait guère outre mesure.
J’ai enfin été avec Claude en Corse, en 1985, pour une semaine. Nous avons fait de grandes ballades tous les jours visitant les belle plages et je prenais au moins deux bains de mer par jour

En 1981, mon père a pris sa retraite à la MSIRI pour prendre de l’emploi dans la grande entreprise de fleurs d’Anthurium ou on pensait pouvoir compter sur lui pour tout faire et mettre sur la bonne voie les entreprises et la culure horticole Il s’en est apparemment bien tiré.

Le 18 mai 1989, nous retournions en Corse. Cette fois sur le Casanova 2. Le commandant que Claude connaissait nous souhaite la bienvenue.
En 1986 je n’étais pas trop bien et avait des poussées de tension j’ai donc été encore en visite chez Marie France à Wassy en juin.

Le 29 août 1991 j’avais 30 ans
Pour l’occasion nous avons été à Filitosa
C’était il y a a 15 ans déjà.
Je suis venue me marier religieusement à Maurice le 29 Décembre 1986. Nous avions déjà eu un mariage civil célébré avec faste à Marseille et Gladys, Max, Laine, Fernand et la famille Maulguet sont venus rejoindre toute la famille Devichi, Raymond ; mon beau père et ses enfants.
A Maurice, c’est le père Etienne de la paroisse Saint Jean de Quatre Bornes qui a célébré le mariage. On avait invité le résidu de la famille qui n’avait pas émigré en Australie ou en Europe, mais Claude avait insisté pour inviter les parents du chanteur Caramédon. Nous avions profité pour inviter mon cousin Françou qui était à Maurice avec sa femme Jacqueline que je connaissais de longue date, ainsi que son frère Mimiche. Nous avons reçu les invités dans un nouvel hôtel de Quatre Bornes. Les amis de mon père à la MSIRI avaient aussi été invités et Pépé Ferré a prononcé le discours. Il s’était souvenu que mon père rempli le même rôle lors de ses propres noces. Le lendemain, nous avons été dans un campement à Baie du Tombeau. Claude voulait que les parents profitent de la mer et les a invités. Nous avons pu manger des langoustes que l’on vendait encore à la criée dans les rues. En raison de la forte chaleur qui nous incommodait, nous sommes retournés à Quatre Bornes, prématurément.
Mes parents en voyage pour les 70 ans
de mon père en 1995.
Nous les avons fait la surprise de les faire visiter Florence et Pise. A Florence ils on t logé à l’hôtel Duomo, situé au Piazza Duomo, devant la grande cathédrale. Claude voulait ; je pense les épater et a bien réussi. Le lendemain, jeudi 27, nous avons été visiter la célèbre ville, en passant par Ste Marie des Fleurs, la cathédrale, puis St- Laurent. En sortant de St- Laurent mon père se fait enlever le porte feuille par une troupe de gitans. Une vieille femme était entourée de quelques gamines. Une fillette lui a tiré par la manche de mon veston pendant que les autres s’arrangent pour le voler. Du travail propre, professionnel.

« Grâce à toi une nichée de gitans vont pouvoir manger pendant un mois ! » lui disait Claude en guise de consolation. Et comme il lisait le doute et l’incrédulité sur le visage de mon père, il a ajouté. « C’est de l’aumône obligatoire! »
A Livourne nous avons passé la nuit dans un beau paquebot de croisière italien. Assis sur un tabouret je m’amusaient à voir les deux vieux qui dansant Le lendemain le bateau est parti pour Bastia. Nous avons accosté le port de Bastia le vendredi 28 Avril. Raymond et Nicole Lacube sont venus nous accueillir à l'arrivée. Le temps était maussade, et la température assez fraîche.

Le Samedi 29 Avril, nous avons tous été à St. Florentin. De Bastia, la route serpente vers un col et redescend vers la mer de l’autre côté de l’île.
Le 30 Avril , c’était une authentique réunion familiale, avec le couple Malbétos, les Devichi, Raymond, Nicole Lacube.
Après la messe et les baptêmes à Notre Dame des Victoires ; j’ai emmené mes parents visiter la foire aux Fleurs et une exposition de voitures antiques à Bastia. Le 1er Mai, pour l’anniversaire de Laura ( 5 ans.) nous avons organisé une fête, avec un excellent déjeuner en famille. Maman a participé en préparant son plat de crevettes.

Menu 1 Mai 1995.

Salade garnie et Nimbe.
Crevettes sauce rouge.
Gigot d'Agneau et pomme sautée.
Dessert. Gâteau d'anniversaire.
Champagne.
Vins Blanc Bordeaux Rouge Vins Corse.

Dans l’après-midi, nous avons tous été en promenade à l'étang de Biguglia, et visité l’ancienne capitale de la Corse Pisane avec ses ruines antiques Romaines. Au village de Furiani sur les hauteurs, j’ao montré à mon père le célèbre stade de football qui avait été le site d’un drame affreux après l’écroulement d’une partie des loges. C’était pour une rencontre contre Marseille. Il y eut plusieurs morts et aussi des sportifs grièvement blessés dont plusieurs sont demeurés estropiés.

Le lendemain, mardi 2 Mai, on a visité la montagne pour voir Bastia du relais de télévision.

Le mercredi 3 Mai, j’avais organisé une fête d'enfants pour les 5 ans de Laura. Mon père était émerveille de voir sa petite fille dans sa ans sa belle robe de fée.
Inutile de souligner qu’il fallait visiter toutes les cathédrales et les chapelles.
Claude qui es féru de l’histoire Corse a raconté à mes parents que, par les pécheurs Camugli et Giulani de Terra-Vecchia avaient trouvé ine croix en 1428. ‘U Christo Negru’ est devenu Le Crucifix des Miracles.

Le jeudi 4 mai, Raymond est reparti sur le paquebot ‘Napoléon’. Il nous avait conduit à Bastia dans sa camionnette emménagée en caravane pour se coucher. Mon père disait que c’était la première fois qu’il avait pu voir ce genre de bricolage.
Le samedi 6, nous avons accompli le long trajet vers le Cap Corse. En visitant d’abord l’église Lavasina, ou avait eu lieu un miracle de guérison de la Sainte Vierge.

Tout près de notre appartement, on pouvait encore visiter St Antoine de Padoue. Il y avait alors dans l'église, une exposition des reliques du saint.

Le Dimanche 7, c’était les élections présidentielles. Chirac devait en sortir victorieux. Nous avons été le même jour en Pic Nique à Biguglia. Le bain de mer était plutôt glacial.

Le mardi 9, nous avons été dîner chez un ami, André Seta, un pharmacie. Les Parents d'Aidée, la femme d'André habitent à la Réunion. Seta a étonné tout le monde en me demandant si j’étais un malabar. Il prenait la plupart des mauriciens de couleur brune pour des malabars. Mon père imperturbable laissait passer la remarque, mais j’ai tenu sur un ton de protestation de donner une autre version au pharmacien. Cette histoire de malabar ne nous a pas empêché d’apprécier le fameux carri poule massalé de la Réunionnaise.

Nous avons aussi été visiter l’Inra et rencontrer l'Agronome Jean-Pierre Phermoz, un ami de Claude qui avait épousé une gentille femme d’origine malgache. .

Le Jeudi suivant nous avons été visiter l’ile Rousse et Calvi. Au retour je les ai fait visiter fameuse foire de la Fouille. Le soir nous avons dîné avec Claudia, une mauricienne ayant épousé le facteur français André Saint Jour.
Le Dimanche 21, après un long trajet en voiture, nous avons été à Bonifacio, qui serait comme un lieu saint pour mon père. La vue des falaises blanches l’avait marqué.
Bonifacio est ville féerique et le site des falaises blanches en face de la Sardaigne est inoubliable. Sur la route du retour vers Bastia par Porte Vecchio, nous nous sommes rendus à Ghisonascia chez le facteur Saint Jour.

Mon père grand amateur de saucissons mangeait plus que la ration normale de charcuterie Corse et française et s’est fait une crise de goutte.

Nous avons logé chez Gisèle à Marseille pour le retour en France.
Claude a conduit la voiture à Martigues pour voir Max et Mathé. Max, mon oncle qui est plus âgé de quatre ans que mon père est venu nous chercher dans sa propre voiture avec Marie Laure une fillette de son fils Mick qui était médecin. Nous l’avons suivi jusqu’a la mer à Martigues dans ls faubourgs de Marseille. Il logeait avec Mathé dans un petit campement appartenant à Mick. A 10 heures du matin Mathé voulait que mon père boive un whisky! Autoritaire ; elle l’a admonesté à notre grand étonnement : ‘Tu le boiras !’
Ils étaient déçus que l’on n’aille pas passer toute la journée chez eux, car Claude voulait prendre le chemin de Lourdes avant midi. Mathé était devenue toute ronde avec un embonpoint causé par sa boulimie. Max disait qu’elle mangeait beaucoup trop.
Max voulait nous offrir sa grosse voiture pour le voyage, mais Claude a préféré la sienne qu’il connaissait mieux. Nous sommes donc partis vers Lourdes où on est arrivé fatigué le soir. Nous avons pu réserver un bon hôtel non loin du sanctuaire Le soir on a été au restaurant prendre nos repas. Marie France et Jacques sont venus nous rejoindre le lendemain et après les pèlerinages nous avons un peu fait la fête au restaurant.

Mes parents nous ont quitté le Vendredi 26, pour retourner à Wassy chez Marie France dans la voiture de Jacques. Je n’ai pas pu m’empêcher de les plaindre sachant qu’ils allaient accomplir un si long voyage avec un conducteur hyper nerveux et querelleur. J’ai appris plus tard qu’il ayant tenu à faire sa vidange comme prévu selon ses horaires. Ses passagers ont du l’attendre patiemment pendant deux heures à côté d’une pompe d’essence, sur la route.
Jacqueline qui avait perdu son emploi à Auction Mart, quand l’entreprise avait fait faillite, a été employé par Microlab comme laborantine. Elle se rend chaque jour avec Jean en voiture à son lieu de travail.

Mathé qu pensait pourtant que Max était gravement malade, est morte en 1996.
Mes parents avaient eu l’envie s’installer installer à la mer pour profiter des vieux jours. Ils ont eu un bon appartement à Flic en Flac tout en conservant l’usage de la maison de Q. Bornes.
Le départ pour Flic en Flac a eu lieu Janvier 1996.
Claude et moi même avons été les premiers à les visiter en voyage alors à Maurice. Plus tard dans la même année, Max, Marie France et Stéphanie ont aussi été au campement.

Mon parrain Gaby Edouard Betsy est mort le 15 Novembre 1996. C’était le mari de Myrielle et un grand joueur de domino. Il avait travaillé dans le commerce des spiritueux.
Il avait été dans sa jeunesse, un jouer de football de la Fire Brigade, où il occupait la position de gardien de but. Lors d’une rencontre, il s’était blessé à l’arcane sourcilier et montrait avec fierté ses cicatrices. Malgré des problèmes cardiaques, il avait des méthodes peu orthodoxes pour se soigner. Il avait été admis dans une clinique et on pensait qu’il avait être rétabli quand il a fait un deuxième infarctus. Mal conseillé par un médecin, Myrielle, Dany et Gérard, ont commis l’imprudence de le transporter dans cet état en voiture. C’état fatal. Gaby est mort en route avant d’arriver à l’hôpital. Mon père a raconté qu’il était venu se recueillir sur les dépouilles du pauvre Bolo, comme on le nommait. Il l’avait jadis promis, de déposer un domino, le double six, dans son cercueil. Mon parrain avait été il faut le dire, un véritable expert de ce jeu qui l’avait passionné. Mon père a jeté plutôt une simple petite rose. Il a été enseveli dans la même tombe que Roland au cimetière de Souillac.

Fernand, le mari français de Laine est lui mort accidentellement, le 12 Août 1997.
Comme Fernand se déplaçait avec des chaussettes après un festin, il aurait glissé près de l’escalier, et aurait pu avoir dégringolé jusqu’au bas. On ignore encore toutefois comment l’accident s’est produit. Quelques années après, étant ensemble à Londres mon père et moi avons bien essayé de faire notre enquête particulière qui n’a rien donné.

L’appartement de Flic en Flac faisait toujours mon affaire de mon père, et j’avais renouvelé le contrat pour encore deux ans.- son optimisme habitue!-Malheureusement maman qui a de l’Arthrite se plaint des escaliers et en a assez des déplacements .Je crois que Jean a raison quand il dit que les ‘Ti Bancs’ ne s’adaptent pas à deux maisons. Bref ils ont quitté Flic ne Flac à la fin d’Août.

Je n’ai que rarement t’entendre parler de ma tante Lily. Elle a toujours été préoccupée par ses problèmes d’hébergement des gosses de ses enfants.
J’écris à Maurice aux parents: « Pour l'anniversaire de Laura il y avait 15 enfants à la maison, heureusement qu'il a fait beau,et ils ont joué dehors. (Je leur ai fait faire des jeux : musical chair, concours de corde à sauter. Même les mamans ont sauté ! 78 pour la vieille Nicole ! Pas mal non ! »

Un autre deuil, a affecté la famille, Cyril Crouche, le petit frère de maman, est mort en Novembre 1997. Jean et sa famille étaient alors en voyage à Melbourne. Malheureusement Jean qui est parti pour Sydney n’a pas eu l’occasion de voir son parrain en vie.
Cyril longtemps établi en Australie était venu à Maurice en en 1994 quand toute la famille Crouche s’était réunie à Maurice à l’occasion de la vente de la maison d ma grand-mère.. Il avait passé ses vacances dans un campement à Peyrébère, avec Fernand, Laine, Gaby, Myrielle, ainsi que la famille Maulguet. Cyril n’avait que peu vieilli, mais il buvait régulièrement une forte quantité de bière. Il en buvait à toute heure.
Jean devait faire le trajet de Melborne à Sydney en voiture, pour les funérailles. Nous avons appris par lui, que les moeurs australiennes permettent de faire la fête après les funérailles.
Il y eu donc, une grande assemblé de parents et d’amis, partageant les souvenirs de bons moments avec Cyril, en trinquant allégrement. Max le frère de mon père s’est fait admettre dans une maison privée pour les vieux. Il avait affreusement maigri et mes parents devaient venir le voir à Grenoble et ensuite venir en Corse.

Octobre 1998.
« La miss Laura m'a fait courir hier après-midi pour ses activités !! Elle va faire le catéchisme et de l'anglais. Par contre elle ne veut plus faire de la danse classique et préfère de la gym ! Elle va essayer la gym mercredi prochain, puis on verra. Maif m'a dit que Marie-Claire aussi boude la danse et va faire de la piscine cette année. Monsieur Michael lui mange à la cantine avec son copain Louis les Jeudis. »

En Octobre 1998, j’ai fait un voyage à Prague.»

« Je suis rentrée de Prague, mardi, un voyage très intéressant, des églises magnifiques, un pont superbe, un château également, bref quatre jours de ballade et de tourisme.
J'ai eu l'occasion d'assister à un concert dans une église, de voir un spectacle de marionnettes, de jazz et également une soirée folklorique. J'ai un peu parlé anglais. Au travail, j'ai beaucoup à faire depuis mardi et ça n'arrête pas. »

Lundi 2 Novembre 98.

Mon père m’écrit. J’ai choisi cette lettre qui vous donne un exemple concret de la vie de mes parents de Maurice. Et de l’atmosphère vu par mon père
Denise est maintenant complètement rétablie. Plus de bronchite, plus de diabète, plus de tension! Elle a opté pour 'se reposer' " Capab fronté" comme prédit Jacqueline. Hier c'était la Toussaint, le déjeuner de famille a été animé par Christine. Nous avons eu droit à un bon salmis de canard et une bouteille de Saint Emillion que Jean a ramené de la Réunion.
3 Novembre 98.
« J’ai été hier faire la visite médicale avec Michael à Marseille On est content parce qu'apparemment l'opération est bien réussie car il n'y a plus de reflux. Il a eu la cysto, puis une écographie. IL est maintenant rétabli et en forme. Il me faudra toutefois a résoudre le problème du "pipi au lit". »
L’incontinence urinaire a été fréquente chez les jeunes enfants dans la famille.

Le 11 Novembre 1988, mon père m’écrit.
« C'est la saison des mangues à Maurice. Il y en a énormément cette année, de même que les letchis qui mûrissent. (Alla Nicole vini !). Jacqueline vient souvent chez nous et elle passe deux jours au moins chaque semaine. C'est qu'il y a le marché et la foire à côté. Jean vient parfois le dimanche, mais comme il fait peindre sa maison il va rester chez lui pour quelques semaines. D'ailleurs il a encore son problème de genou, et Je viens d'apprendre qu'il lui faudra faire un scanner.
Les deux vieux sont actuellement très bien et il y a toujours le petit trajet vers Flic en Flac par le bus. Maman préfère toutefois la voiture. »

De Marie-France. 7 Decembre1998.
C’est plutôt rafraîchissant de lire Marie France. Voila des nouvelles joyeuses

« Marie-Claire est entrain d'apprendre la poésie "Maître Corbeau sur un arbre perché, tenait en son bec un fromage" etc Stéphanie lit "Les Confessions1 à IV de Rousseau. Carine et Patrick viennent de partir pour Breuil sur Marne, le village où habite Patrick. Jacques est en train de bricoler la laisse du chien Ballou, et j'espère qu'il ne va pas la casser.
J'ai encore gagné un filet garni hier au Loto mais aujourd'hui je n'ai rien gagné. J’ai eu une angine depuis le début de la semaine, mais cela va un peu mieux. »

Nous avons appris au téléphone que Marcel Poisson était mort à la clinique. Il avait été admis pour une simple bronchite, mais son cœur a fait défaut dans son sommeil. Il a été enterré dans la tombe de tante Julie Moutia, au cimetière St Jean.
Après avoir vu Max pour la dernière fois à Grenoble mes parents sont venus par train à Marseille. Claude et moi-même, nous les avons rencontrés à la gare de la gare Nous avons tout de suite pris la route vers Lourdes, et nous nous sommes arrêtés à Narbonne pour la nuit.
Mon père a bu le bu le whisky Chivas offert par son frère Max, et l’euphorie du voyage l’a fait composer un séga pour Claude ’
« Narbonne pleine line, Missié Dévichi boire civas. All la li boire. Ala la li boire encore
Na pas soul Missié Devichi. ! »
Le Samedi 29, nous avons fait le pèlerinage de Lourdes pour la dernière fois du siècle. Notre hôtel se trouvait assez proche du sanctuaire, mais il y avait un attroupement de militaires. Il y avait aussi des réunionnais en face de notre hôtel. Le Dimanche 30, la messe pour les militaires à la cathédrale souterraine a été mémorable.

Au chemin de retour nous avons été à Montpellier ou nous avons passé la nuit. Nous avons dîné à la fameuse place de la Comédie ou nous avions jadis habité dans l’appartement de Chantal Serpillon. Nous avons également retrouvé l’appartement ou jean et moi avons occupé pendant nos études, dans une rue avoisinante. La voiture rouge encastrée dans un mur était en place. Le lundi 31, nous avons pris le bateau pour Bastia. Nous avions alors une confortable maison à Furiani, avec une grande cour avec quelques arbres fruitiers : pommiers, abricotiers, et Orangers qui rapportent.

Mon père m’avait à sa façon insidieuse harcèle pour avoir un ordinateur. Ce que je voulais éviter, étant tous les jours en train de travailler avec l’ordinateur, J’ai fait la surprise à mon père un après midi.- Allons au supermarché Géant pour acheter un ordinateur.- Ainsi, tu ne pissera pas encore, cette fois, dans un violon, comme l’avait dit Marie à son Père Danny qui refusait toujours d’acheter d’ordinateur. »

Le soir même, nous avions un ordi flambant neuf de 450 Mgz avec DVD. Il nous a pourtant fallu attendre le lendemain pour l’inauguration, car on recevait le même soir la famille d’un ami Corse de Claude, un mécano qui s’occupait de la réparation de nos voitures.
Je me souviens d’avoir passé une bonne soirée en compagnie de ces gens sympathiques, tout en appréciant les crevettes et le Riesling alsacien.

Claude qui s’y connaît pour véhiculer les touriste à conduit maman et papa au Cap Corse, et Lavasina ou ils avaient été cinq ans auparavant. Il a fait son discours habituel sur les Tour génoises.. Puis Erballunga pour voir des antiques maisons aux grandes portes antiques en bois massif,. et les petites ruelles. Ensuite les plages de Nouza ou il y avait, des années auparavant, des mines d’amiante, de nos jours obligatoirement désaffectées. Nous avons joui d’un pique-nique sous un pin maritime.

Ma mère a bien aimé Massinggio, un petit port pittoresque avec une forêt de voiliers. Loin au large, on pouvait distinguer l’ile d’Elbe et la côte d’Italie.
Les pique-niques sont vite organisés en Corse, mais il est nécessaire, quand même, de rouler beaucoup en voiture, pour trouver un bon coin,
Mes pare,ts ont bien sur accompli l’essentiel, Nous avons un jour marché le long d’une route abrupte et sinueuse pour aller au village de Furiani.. Les maisonnettes sont identiques à ceux que l’on trouve à Cardo, le patelin des Devichi. A la place de l’église, les gens se rencontrent, pour faire la conversation. Il y a un sentier au bout de la route qui va à Ste Marie où les gens vont en pèlerinage.
Michael a eu une méningite virale et on a du l’hospitaliser. Malgré l’épidémie Laura a été épargnée. Marie-France et Marie-Claire sont venues nous rejoindre en Corse pour deus semaines.

Ayant probablement encore abusé de saucisson, et de vin rouge, mon père a eu deux attaques de goutte. La deuxième fois je l’ai fait consulter mon médecin, une femme. Elle lui a administré de la colchicine, un médicament drastique qui lui a fait un peu de bien, et soulagé la douleur.

Le retour à Marseille a été agréable, Claude avait choisi le, le Napoléon et le voyage se faisait le jour. On a accompagné les parent jusqu’au train. Ils devaient aller en Angleterre, vraiment de grands voyageurs.
Je suis venu avec Laura moi aussi en Angleterre et avec mon père qui connaissait bien Londres nous a fait visiter dans tous les sites important de Londres. Nous avons donc eu un programme particulièrement harassant. Nous avons été à la messe du dimanche à la Cathédral de Westminster, puis à St Paul, à Westminster, plusieurs fois à la National Gallery, au British Museum, à la Tour de Londres au Tower Bridge, à Albert Hall,au Soho, plusieurs fois à Trafalgar square, au Buckingham Palace. J’ai eu l’impression d’avoir tout vu. Nous avons fait notre shopping à Tottenham Court Road, à Oxford Street et aussi à Wood Green. Chaque soir, Eugène nous attendait pour faire la fête. Chaque fois, il fallait boire. Je voyais les vieux se munir d’un nouveau whisky. Un soir, nous avons été invité chez Annick et Colin. Nous avons été contents de voir évoluer la petite Sophie, qui parle trois langues déjà. A mon étonnement Colin avait, tout comme Eugène le don de cuisinier. Il avait également, comme Eugène, une bonne capacité de boire plusieurs verres d’alcool. J’ai eu l’occasion de faire usage avec Colin, de l’humour britannique Nous avons entrepris en voiture, en compagnie de Joëlle, une mémorable randonnée dans la campagne britannique pour visiter Cambridge. La ville des universités est très pittoresque, avec ses vieux bâtiments et les églises datant du moyen âge.

Je devais cette année partir pour d’autres vacances au sud de la France avec mon beau père Raymond et les Devichi.

Étonnante cette missive de mon père :
‘Christine, la vieille de 3 ans, est venue manger son gâteau d’anniversaire chez nous le 1er Septembre.
"Si zotte embête moi mo prend mo gâteau mo allé !" Elle a bien du caractère, la Christine !. Laura serait-elle dépassée par le petit oisillon. Lolo c'est au fond de la bonne pâte disait aussi mon père. Quelle erreur ?.
Nous une centenaire dans la famille. En effet, Esmeralda Félix, aura 100 ans. La tante Da est la sœur de la femme de Fils Terrière. Nous avons le même arrière arrière grand père, Jean Félix. Deux autres membres de la famille ont failli devenir centenaires. Tante Janine, morte à 99 ans et Ignace Félix mort au début de 1999, après avoir étrenné ses 90 ans.

J’ai eu le plaisir d’effectuer un mémorable voyage aux USA New York, aux USA. J’ai envoyé aux parents un petit compte rendu de ce voyage. Quand je pense que les Twin Towers n’existent plus !

« Me voilà à nouveau à Bastia après ces 5 jours passés à New York, cinq jours formidable. Une ville à couper le souffle avec des buildings immenses, une vue imprenable d'en haut surtout la nuit (86ème puis 105ème étage de l'empire state building). On a vu les bâtiments principaux (Empire state building, les Twin Towers, le Chrysler etc etc....) des tours avec des magasins ou on multiplie le cadre par 10 voir même 20!
Des palmiers géants, celui des voisins multipliés par 5 à 10, dans un building tout en verre!! J'ai grimpé les 383 marches pour atteindre la coupole de la statue de la liberté. « La Jambe casse cassé après « !! Côté bouffe, on a surtout mangé chinois dans les selfs à midi, on prend ce qu'on veut et on paye au poids! Le soir on a mangé une fois cuisine du Texas, une fois cuisine turc et une fois dans la chambre avec mon amie d'Ajaccio, Christine, car on était trop fatigué pour sortir. Le dernier jour nous sommes allés à
Harlem pour un concert de Gospel. Des chanteuses ayant le gabarit de Maif, multiplié par deux, et des voix de rêve. Tu as raté ta vocation Maif. J'ai été surprise de voir un quartier d'université avec des bâtiments ressemblant étrangement à ce que l'on a vu à Cambridge. Ils ont été construits par des anglais.
Nous avons également vu de belles églises, très spacieuses, et aussi, la plus grande cathédrale du monde.
Dans la 5ème avenue il y a le plus grand magasin de jouet (Schwartz), des magasins Mickey énormes, des magasins de marques, entre autres.
Pour Noël ils ont installé près du building Rockefeller un arbre de Noël gigantesque, et juste à côte, en plein centre, une patinoire, féerique.
J'ai trouvé que les américains étaient plus aimable et serviables que les parisiens malgré leur folie de grandeur. Il n’y a pas de bousculade dans les métros.

Le 21 juillet 2000 nous avons été à à Montfaqsuin On habitait un gîte avec Raymond et la famille Devichi. Je suis allé à un concert de piano de la musique de Bach qui m’a rappelé mes dimanches avec le chef d’orchestre Tono

Claude.

Claude s’est taille une solide réputation de bon garçon. Comme Jean il a les moyens pour séduire pas mal de gens Ila cependant échoué avec ses collègues. Officier supérieur de la SNCM, son excès de diplômes lui a desservi. On l’aurait jalousé au point de le faire s’énerver et tomber malade. Victime de magouilles et de politiquen il a du abandonner sa situation et à a du prendre obligatoirement sa retraite prématurément comme beaucoup de français il a tendance à demeurer un peu amer tout en cogitant sur son sort.
Pour se remettre un peu il pratique du manuel dur. On l’a vu passer des heures dans le jardin construisant des murs éphémères. Petit caillou sur gros caillou. Petite roche sur grosse roche. C’est incroyable ce que l’on peur ainsi accomplir, si on a la patience voulue.
Il peut aussi bricoler dans la maison et se régale des déménagements.
Il a écrit de nombreux rapports et a maîtrisé suffisamment l’informatique pour faire des travaux divers, allant même a produire photographies et vidéos.
Je suis reconnaissant qu’il n’a pas eu cette funeste tendance de mon père de fouiner dans l’esprit des gens pour se mettre soi disant à leur place et taper des autobiographies postiches.
Contrairement à son père, qui directeurn ne voulait plus l’être, et frustré dans son ancien métier, il pense que cela lui conviendrait d’être un directeur. Je pense que s’il montait une affaire quelque part se servant de ses talents et connaissances, il lui serait possible de se faire appeler directeur. Cela aurait ravi tous les parents surtout les miens qui restent parfois bouche bée en l’écoutant. ‘Paroles de directeur’ !
Populaire, il est bien apprécié dans les familles et aime ses enfants. IL aurait plutôt tendance à éviter de les bousculer et me laisse volontiers le rôle ingrat. Il suit avec intérêt le progrès de Laura et Michael.
Lolo et Micka, comme il les a surnommés sont bien entendu destinés à de grandes choses. Même topo cher à Tono.
Je pense toutefois que plus pratique que mon père, il est plus intéressé à leur léguer maison et biens plutôt que de les faire se débrouiller en ayant de solides diplômes.
Pour ma part je me suis calqué sur le modèle Tono. Doctorat pour les enfants.

Laura.

Laura est née le 1er mai 1991 à Ajaccio Corse.. C’est le jour du travail. Son Le jour de son anniversaire sera donc toujours férie. Lolo qui a su s’élever par au top choix des parents selon Jacqueline est née à Ajaccio le 1 mai 1991.
Elle a eu 16 ans cette année Elle est plus avancée dans la vie que dans ses études selon moi. Mademoiselle est férue de société. Elle se plait particulièrement dans les sorties, danses etc. Elle tient cependant, sans grande application à ne pas rater ses études.
Dans son enfance elle été outrageusement choyé par son père. Je ne connais que peu d’enfants ayant été autant photographie et filmée. Si vous jetez un coup d’oïl sur les œuvres archives de Claude, vidéo et autres, il se trouve universellement du Lolo.
Elle n’a amis pu se faire dans les tournées de voiture ayant des nausées si le trajet était très long. Si on lui demande de nous accompagner à Bonifacio elle fait la moue. « Ouf, on fait que rouler, rouler. Dans son langage écolier elle ajoute savoureusement : « On roule à la perpette. » Si son père est fada de la roulaison et ne rechigne pas de traverser l’île de long en large elle ne se plait que dans sa chambre avec ses copines. Un faux casanier qui attend son moment pour aller ailleurs changer d’atmosphère selon elle.
Beaucoup de personnes trouvent que pour son âge elle est précoce et fait jeune fille. Il n’est guère étonnant q’elle a déjà des admirateurs masculins au point de voir son nom et sa photographie commenté par les jeunes garçons dans des magazines spécialisés.
Il se pourrait fort que son Michael et elle ne joue aucunement dans le même clavier Des caractères différents. Le foot est elle c’est incompatible. Elle le trouve un peu dingue et elle s’est mise dans la tête que l’amoureux potentiel doit obligatoirement être à l’opposé de Mika. Pas comme son père, pas comme ses grands pères, pas comme ses oncles, enfin, pas comme personne. Disons, une perle unique : beau, intelligent sans l’être trop- en tout cas pas plus qu’elle-, et modérément riche. C’est important qu’il ne se mette pas dans la tête que c’est une bonne chose de sillonner la Corse ou la France en voiture.
Dans sa tête plusieurs amoureux sur la liste seraient pratiques pour permettre un choix relativement plus aisé.

Michael.

Michael est né le 14 août 1994.
Mika, c’est le jeunot au sourire permanent. Tout comme son oncle Jean il s’est calqué au modèle de la grande popularité et de la modération calculée. Il est amateur de sports divers, foot , tennis, bains de mer, copains, de bonne cuisine et de bruit. Pour lui la bonne musique doit être du genre tapageur. .
Il s’est mis dans la tête de se mettre à étudier comment faire de bons plats Il rêve de devenir grand chef comme Guy Félix. Il va sans doute un jour adopter avec élan la très commode méthode « lot » de son grand père. Il se croit forcé par ses parents d’apprendre mathématiques et autres sujets énervants et inutiles selon lui. Il se demande avec inquiétude jusqu'à quand cela va durer. Il a vaguement entendu dire, avec inquiétude que son oncle Frédéric aurait passé des années à bouquiner dans des universités.
Il ne trouve pas amusant d’être docteur D’ailleurs on a déjà trouvé un dans la famille. Il veut simplement s’amuser et avoir de la bonne bouffe.
Il sait bien que maman Nicole va sans ménagement pousser et pousser ! Nullement sot, il sait qu’il existe de faibles chances que ses idées actuelles prévalent. Il est sous observation. C’est gênant quoi.

La famille de Claude.

Les Devichi sont de souche italiano Corse. Les grands parents de Claude que j’ai connu habitaient d’abord Cardo une annexe de Furiani puis ont été dans une belle maison à Toulot sur la colline. La maison a été achetée par Claude à la mort de sa grand-mère.
J’ai le souvenir de la grand mère de Claude en noire, stricte et autoritaire g’apparence sévère, qui n’acceptait pas de sottises. Mon père et ma mère en voyage en Europe ont été reçus par elle dans la maison de Toulon. Je crois qu’elle m’aimait bien et m’avait adopté dans sa lignée quoique je ne sois pas Corse. Jean qui a aussi été chez elle l’a bien sur mis dans sa poche et le bonne femme le trouvait elle aussi parfait.
Les autres vieux parents ont longtemps vécu à Cardo, dans une autre maison qui avec des objets antiques et les bibelots souvenirs ressemblait à un musée. Ces braves gens ont vécu longtemps mais la dernière est morte récemment.
Mon beau père Raymond, in personnage qui ne cède en rien à mon père en qualité d’originalité est toujours ^propriétaire de la maison paternelle de Cardo et l’a récemment réparé et modernisé en conservant le cachet Vieille Corse. C’est un coin fort agréable plein de souvenirs pour les enfants de Raymond
La mère de Claude divorcée de Raymond a épousé Roger Lacube et a vécu à Nice. Elle travaillait conjointement avec son mari dans un lycée de Nice et habitaient dans la cour de l’établissement. Bous avons tous été chez eux même mes parents. Le mari bien portant et haut en couleurs était unique dans son genre car il se plaisait à taper de la batterie pour accompagner en simulation de la musique moderne connue à cette époque. Quand il n’y avaot plus de classes au lycée/ Il faisait un sacré fracas. On l’entendait de loin.
Il avait pourtant malgré son apparence gaieté des tendances dépressives avec des poussées aigues. La mère de Claude une personne d’une grande douceur, patiente et compatissante à souhait le ménageait à sa manière en faisant le gros du travail. Il faut comprendre que c’est elle qui a toujours vraiment bossé.
Elle faisait son travail puis celui de son mari. Il se contentait de jouer de la batterie faire des farces et conduire la voiture. Leur fille Christiane est resté longtemps chez ses parents en s’occupant d’eux et en aidant sa mère. Fort intelligence, elle avait quand même trouvé moyen d’étudier et d’obtenir des diplômes enviables
Deus autres soeurs de Claude sont toujours rès proches de nous
GIsèle, l’aînée à longtemps vécu à Marseille Elle a gravi les échelons dans son métier d’institutrice. Elle a un excellent caractère et est très serviable et fort débrouillard. Nous avons été souvent chez elle en allant en France. C »tait une halte obligatoire pour Claude. Son mari sympathique mais d’un caractère plutôt frivole, travaillait dans une imprimerie. Le mariage s’est détérioré et ils se sont séparés Ils ont un fils qui poursuit de études en Corse en ce moment.
L’autre sœur, très intelligente a fait de hautes études comme Christine et est employée comme secrétaire de haut niveau. Elle est de petite taille comme moi. Elle a une maison à Paris ou elle nous a tous reçus Mrs parents ont habité chez elle à Paris pendant quelques jours profitant de la présence d’un métro pas loin de sa maison ; Elle est venue en voyage à Maurice lors du mariage de Jean. Mes parents parlent souvent de sa gentillesse.
Raymond s’est remarié et vit à Toulon. Il a u fils Frédérique qui est devenu médecin et pratique à Toulon.
Je disais que Raymond était un original. Connaissez vous un proviseur de lycée qui a construit lui-même son bateau ancré en bonne place dans ma rade de Toulon, et qui s’offre de tournés dans les grands canaux de France. Il n’aime voyager que dans son bateau et a toujours refusé d’aller faire un voyage par avion. Il connaît bien Maurice par les descriptions de Claude. Il connaît Port Louis, Curepipe, les plages de Maurice Tout est théorique.
Il est un amateur de pèche et parle parfois de ses captures de Loup dans la rade de Toulon.
Iù a donné l’impression de n’être parfaitement heureux que dans son bateau. Il aime bien sa famille et a un regard discret sur Claude et les enfants. Il parle peu mais a fini par tout savoir. Rien ne lui échappe malgré son air d’être désintéressé. C’est je pense une attitude conservé de son métier au lycée. IL disait toujours qu’il attendait sa retraite avec impatience. Cet intellectuel jaloux de son indépendance d’esprit se fait modestement passer pour un manuel ayant aussi le don de construire des bateaux. Il peut tout entreprendre avec ses outils. Un homme fait pour la retraite. Un peu comme mon père.
Pourtant il est un génie de bricolage, un domaine ou mon père est visiblement nul. Il a légué à son fils Claude l’amour du bricolage.
En vrai Corse il a l’amour de son pays et vient souvent dans sa maison de Cardo.
Il trouve la Corse parfaite comme elle est et ne réclame pas des autoroutes ou des gratte ciels. Conventionnel je le crois résolument conservateur. Il apprécie fort l’individualiste de mon père et le respect silencieux de ma mère, mais est perplexe de ses caractéristiques qu’il jauge embrouillés. Pour lui, Religion, Beethoven, whisky, bonne chère, farces et bougeotte sont incompatibles.
Aucune critique cependant. Il garde son attitude « Laissons les fous à leur folie ! »


Appendice.

Les maisons de la famille

1. Avenue Balgobin, Quatre Bornes 1961 -62
2. Avenue Ollier, Belle-Rose.
1962-63
3. Maison Félix 30, Sir Napier Broome Beau-Bassin.
1963-66
4. Avenue Stevenson, Quatre Bornes. 1967-68
5 Rue Louis Larcher, Beau Bassin. 1969-71
6. 6, Rue Lamartine, Quatre Bornes. 1971-72
7. 8 Rue Sir Napier Broome, Beau-Bassin. 1973-75
8. Rue Blondeau, Rose Hill.
1975
9., Route Royale, Belle Rose.
1975-77
10. Rue Sir Napier Broome, Beau-Bassin. 1977-78
11. Rue Brodie , Beau Bassin. 1978-79.
12. 1 AvenueTalipot, Quatre-Bornes 1980-92.
13. Appartement Bedos Montpelier France
14 Appartement La Joliette Marseille
15 Appartement Ajaccio
16. Appartement de Furiani montagne
17. Appartement actuel Furiani
Nous y habitons encore.

Les voitures de la famille.

1. Ford Prefect, No. B755.. 1961-63.
2. Morris No. F595.
1965-68..
3. Austin No. K 216, 1969-70.
4. Simca No.Y801, 1971-75.
5. Renault 12 No. AT 804, achetée neuve,
1975-1998.
6 Voiture Ajaccio 2 voitures
7. Voitures Bastia et Furiani. Quatre voitures