08 août, 2009

Hippolyte Lemière



Peinture de Charles Alfred Avice du Buisson.


Joseph Hippolyte Lemière


Hippolyte Lemière né en 1817, a été le premier créole a être nommé Maire de Port Louis.

Fils de François Lemière et de Lolotte Pancique, il a vécu dans le milieu traditionnel du petit créole de l’époque.

Son père commerçant, l’a formé très tôt dans le métier. François Lemière s’était associé à la famille Gouges qui avait son commerce rue de la Chaussée. Des familles Lemière et Gouges existent encore de nos jours à Maurice.

Hippolyte Lemaire devait plus tard ouvrir son propre commerce à la rue de l’Eglise. Le commerce marcha si bien qu’il obtient une place enviable dans la société.

Il a l’honneur de devenir le premier homme de couleur à être nommé au Conseil du Gouvernement, en 1846. Il est nommé ensuite comme conseiller à la mairie de Port Louis pendant que Louis Léchelle était maire.

Devenu assez riche, Il a été lié à chambre d’Agriculture en 1853 ; car il avait des intérêts dans l’industrie sucrière.

Il était aussi membre de la chambre de commerce.

Cet homme ambitieux va devenir maire de Port Louis en 1856. Comme François il avait à faire face à des finances désastreuses à la mairie causée par les épidémies de cholera. Avec ses acquis de gérant financier, il réussit habilement à améliorer sensiblement les finances de la mairie. Le premier Hôtel de ville,était situé à la rue du Rempart. Il fallait un local plus spacieux. En 1964, c’est le maire Hippolyte Lemière qui va entamer des démarches qui vont aboutir à l’achat d’une propriété de Salaffa et Preaudet.

A cette période, les créoles même riches avaient à faire face à une discrimination de couleur très prononcée. Un noir pour l’oligarchie n’était qu’un noir. Ils voyaient donc avec consternation que cet homme noir avait atteint le niveau de maire.

Les blancs se moquaient donc de Lemière dans leur société fermée. Pour les jeunes blancs pleins d’eux même ; c’était inacceptable.

Ces jeunes loups arrogants trouvèrent moyen de ternir selon eux la réputation du maire.

Ils imaginèrent donc de faire entrer un ivrogne noir dans la loge du maire au théâtre de Port Louis pendant la pièce « Le Pré Aux Clercs »,. C’était en mars 1857.

Cet affront allait faire aggraver la situation raciale dans l’île. Si quelques familles blanches étaient honteuses, d’autres applaudissaient le geste qui les déshonorait.

La population créole qui par nature réagissait calment contre les discriminations va montrer cette fois sa révolte. Quelques bagarres ont éclaté et les autorités ont du intervenir. Un jeune blanc nommé Herchenroder, avait été soupçonné à tort d'être l'un des instigateurs de l’acte stupide pour humilier le maire avait été frappé . Il s’est rendu alors près du le maire pour lui demander son assistance. Des créoles en colère s’en prirent même à la police à la place qui se trouve devant le théatre et qui s »’appelait alors ‘Place de la comédie’ comme à Montpellier.

Le Cernéen écrit "Une foule considérable qui s'était assemblée aux abords du théâtre, de groupes qui s'y étaient formés, d'hommes armés de bâtons qui y circulaient le visage sombre et l'œil menaçant. On gesticulait, on pérorait et on prononçait avec accompagnement d'insultes les noms des jeunes gens accusés »

Il y eu une rude polémique entre les journaux à vocation blanche : Le Cernéen, la Commercial Gazette et Le Mauricien ‘pas celui de nos jours) et le journal des créoles, La Sentinelle de Rémy Ollier.

Une enquête a établie que les deux jeunes blancs, Alfred Lavoquer et Prosper d’Epinay, avaient eu cette idée d’ivrogne noire pour humilier le maire de couleur. Lavoquer devait lui même devenir maire. Je ne sais si la rue Lavoquer de Beau Bassin ou j’ai jadis habité porte son nom.

Lemaire est réélu maire en 1863 et on lui doit l’éclairage par gaz de Port Louis. Il signa un contrat avec la maison Hanna, Donald et Wilson pour l'éclairage au gaz de la ville.

Hippolyte Lemière avait un intérêt pour l'archipel des Chagos, à tel point que la reine Victoria lui a apparemmenbt octroya, le quelques unes des îles que compte cet archipel. Un de ses descendants revendique ces îles de nos jours.

Membre des associations religieuses de l’époque, Hippolyte Lemière s’est occupé des Filles de Marie. Il proposa que l’on construise coulait un monument pour honorer le Père Laval. Le 20 septembre 1864, Les travaux furent achevés en 1870 et le cercueil du Père Laval fut déposé dans un sarcophage en pierre sur lequel repose un gisant du Bienheureux Père Laval.

On lui doit aussi l'érection d'une statue de Sir William Newton

En 1874, il abandonne la politique et se consacrer au métier de courtier juré.

Son fils, le magistrat Alcide Hippolyte Lemière né en 1846 a été lauréat du Collège Royal de Curepipe.

Hippolyte Lemière est mort en 1885.

07 août, 2009

Marcel Cabon


Marcel Cabon

Marcel Cabon, homme de lettres et poète mauricien est né le29 Février 1912 à Curepipe. Il est mort le 31 janvier 1972.

IL a été aussi un journaliste de métier.

De famille modeste, il a vécu dans son adolescence dans le village de Petite Rivière qu’il ;avait nommé Brunepaille dans ses livres. Cabon etait sacristain. Il avait été accusé d'avoir puisé dans le tronc de l'église Sainte-Anne, à Petite Rivière. Il était certes pauvre mais honnête dans l’âme Il en parle dans 'Rémy Ollier', "L'église n'était pas construite, ni la fontaine où, avant de servir la messe, j'allais puiser l'eau de la journée. . . "

Orphelin de père, il a travaillé comme laboureur et débardeur dans le port. A petie Rivière raconte-t-il "Je passais mes samedis à battre la campagne, trempant mes culottes dans les ruisseaux, grimpant aux arbres, passant au travers des haies, me déchirant à tous les buissons". … "Dans la maison Vally dont les ruines disparaissaient sous l'aloès et le jamblonnier, passer sous ces lafouches, sous ces manguiers, contempler la montagne Jacquelin, les pentes herbues de la Petite-Rivière. . . "

L’Essor, le magazine du Cercle littéraire de Port Louis, publie ses premiers vers en 1931. Les mauriciens se souviennent bien de lui lors de ses apparitions à la radio comme présentateur Sa voix chaude et son accent délibérément cadencé était cependant apprécié. La presse l’accueillit de nouveau et il devait devenir à la fin de sa carrière rédacteur en chef du Mauricien en 1956. Ses articles ont parfois le pseudonyme, Jacques Marsèle.

IL est nommé ensuite rédacteur en chef du quotidien Advance ou il était plus à l’aise étant un partisan travailliste. Comme journaliste il se rendit 0 Madagascar en 1946 mais fut déporté. Il avait eu des démenés avec d’autres journalistes. Cabon était un petit homme nerveux ayant une grande discipline. Il a écrit le roman Namasté qui a assuré à Maurice sa réputation d’écrivain. « Un jeune Indo-Mauricien, Ram, vivant sur un lopin de terre dont il a hérité. encourage les habitants à s'entraider, à construire routes et école. Sa femme meurt, pendant un cyclone, et Ram devient fou. . Namasté a éré inscrit au programme des études primaires. En 1978, Cabon quitta Advance pour devenir le Chef du Service de l'Information de la Radio-Télévision Mauricienne

Parmi ses œuvres :

Namasté, roman 1965. Port-Louis: Eds. de l'Océan Indien, 1981.

Brasse au vent, roman (1968). Port-Louis: Eds. de l'Océan Indien, 1989.

Malika et le mendiant'

Les Contes de l’Enfant Bihari

Kélibé-Kéliba. Marcel Cabon, lui chante dans Kélibé-Kéliba l'envoutement à travers les rythmes de l'Afrique,

Beau-Bassin, petite ville de Marcel Cabon et Pierre Renaud.

Marcel Cabon, autodidacte authentique a été à l’école jusqu'à la sixième. IL n'a jamais connu le secondaire et l'université. Il était un socialiste de conviction et a adhéré au parti Travailliste de Seewoosagur Ramgoolam.

"Mauricianiste !" il s’est servi de ce mot pour décrire ses idées politiques. Il était un ami intime du poète Lucien Lebret , de Jean-René Noyau, de Pierre Renaud Georges Télescourt et et le poète André Legallant. Legallant était mon instituteur à l’école Gustave Colin de Beau Bassin. Renaud et Telescourt étaient mes contemporains au collège Royal de Curepipe . Ils parlaient avec enthousiasme de littérature et de Cabon dans le train qui nous emmenait à Curepipe

Il a aussi écrit des biographies de Sir Seewoosagur Ramgoolam et de Rémi Ollier,

06 août, 2009

Seewoosagur Ramgoolam.




Seewoosagur Ramgoolam.

Sir Seewoosagur Ramgoolam

Kewal Ramgoolam est né le 18 septembre 1900, à de Belle Rive. Son père, Moheeth Ramgoolam était un laboureur émigrant indien.

Il fréquente le Bel Air Government School. Puis le Curepipe Boys’ Government school.
Il part étudier en Angleterre à L’University College de Londres. Il va demeurer environ 15 ans en Angleterre.
Il va connaître les milieux la Fabian Society où il rencontre le célèbre Bernard Shaw. Il va aussi rencontrer rencontrera Gandhi, Nehru et le grand poète indien Tagore.
Ramgoolam forme partie de la branche londonienne de l'Indian National Congress et en sera le président en 1924.
Devenu médecin avec le diplôme LRCP, MRCS, (Eng), il retourne à Maurice au bon moment car Maurice Curé venait de créer le Parti Travailliste.
Ramgoolam qui était un politicien né, n’a aucune peine pour s’installer dans le cadre politique de Maurice.
Il va rejoindre le mouvement Arya Samaj. En politique il suivra comme Curé la lutte de la libération des laboureurs et travailleurs mauriciens de l’Industrie Sucrière.
Homme intelligent, calme, pondéré et respectueux . Il se fait beaucoup d’amis dans toutes les sphères de la nation mauricienne.
Il s’établit rapidement comme un politicien ambitieux mais patient.
Ses partisans vont être organisés selon les méthodes britanniques plutôt qu’indiennes : « Diviser pour régner » !
Je me souviens qu’un jour il avait reçu Cyril Gassin et moi même dans son bureau pour nous convaincre jeunes syndicalistes inexpérimentés que nous étions alors d’être patients et ne pas réclamer ce que le pays ne pouvait pas encore s’offrir.
En le quittant Il nous tenait avec douceur par la main et ce geste très connu du bonhomme avait un effet presque hypnotique..

En 1939, il épouse Sushil avec qui il aura deux enfants, Navin et Sunita.Le premier qui passera beaucoup d’années een Angleterre sera m_decin et prlier ministre de Maurice indépendante.
Le 23 Fevrier 1936 le Mauritius Labour Party voit le jour le Dr Maurice Curé, Pandit Sahadeo et Emmanuel Anquetil. Puiis Guy Rozemont va les joidre. C’est Rozemont qui recommandera que Ramgoolam fasse partie du nouveau parti. On pense qu’Emmanuel Anquetil n’était pas de son avis pour des raisons que nous ignorons. Curé trouvait de son côté que le jeune Ramgooilam si intelligent était une bonne recrue. Ramgoolam, fonde avec Jaynarain Roy en septembre 1940, le journal 'Advance' et écrira des articles politiques réclamant l droit de vote pour tous. Il avait déjà compris que la masse indienne allait peser lourdement dans les élections les enjeux futurs de l’île Maurice politique. Il lui a fallu contrecarrer des militants hindous en particulier certains gradués indo mauriciens de la Grande Bretagne qui n’avaient pas sa patience et voulaient rapidement le pouvoir.
Il est élu au Conseil de l'Union Mauricienne, à Port-Louis, est élu conseiller puis maire de Port Louis en 1958.
En 1940, grâce aux recommandations de Mohabeer Burrunchobay, le gouverneur Sir Bede Clifford nomme le Dr Ramgoolam au Legislative Council. Après la mort de Curé d’Anquetil et de Rozemont qui était son ami, il devient l’incontournable dirigeant du parti Travailliste. IL est soutenu pat des éléments progressistes avec Seeneevassen et autres.

Pendant la deuxième guerre mondiale les trois journaux Mauricien , Cernéen et Advance coexistent. Ramgoolamà l’aise suit sa même voie politique.
Il attendra la fin de la guerre pour faire le pas décisif.
Il obtient le Consultative Constitutional Committee, en 1946-47, pour étudier les textes de la constitution après l'indépendance.. Le Parti Travailliste remporte les élections en 1948 contre Ralliement Mauricien, un parti avec les anciens dirigeants blanc et l’élite de la population créole. Le Ralliement Mauricien devient alors le Parti Mauricien conduit par Jules Koenig et Gaetan Duval. Ces derniers soutenus par des élements rétrogrades vont faire un certain désarroi du peuple en divisant les mauriciens en particulier les travailleurs. Les deux partis avaient certes des dirigeants sincères et prônaient une union nationale pendant que de éléments belliqueux menaient campagne pour les des avantages raciales.
Après les élections de 1959, la population générale marginalisée, Ramgoolam aura a faire face à des dissensions au sein de son propre groupe.
Deux partis sectaires ; le Independant Forward Bloc IFB de Bissoondoyal et le Comité d’Action Musulman CAM de Razack Mohamed vont faire surface et gêner le trazcépolitique du parti de Ramgoolam. Celui-çi devient sans problème majeur, le Premier Ministre et Ministre des finances.

Le 22 août 1967, Ramgoolam demande formellement aux anglais de proclamer l’indépendance de Maurice.
Ses efforts patients mais persistants et énergiques en face du gouvernement britannique et ses concitoyens de toutes races, rendent légitime la position de ses partisans qii l’appelant « Le père de l’indépendance de Maurice ».
L’indépendance est obtenue le 12 mars 1968

Il va alors diriger calmement le pays en essayant de regrouper tous les mauriciens. Il veut être le premier ministre de tous. Il protège même des capitalistes blancs et des fonctionnaires créoles. Il nommera des ministres issus de toutes les communautés. Il va faire face à des mécontentements chez la majorité hindoue. Il va calmer les esprits et ne touchera ni aux religions ni au service civil où travaille encore une majorité de créoles. La réduction drastique des créoles du Service Civil n’est pas plu à Ramgoolam, mais à ses acolytes racistes n’ont pas hésité pour sacrifier la compétence et l’intérêt du pays en propulsant des parents et amis pour englober tout le Sercice Civil dans leur orbite.
Le Mouvement Militant Mauricien (M.M.M.) de Paul Bérenger va être un rude opposant pour le parti Travailliste un peu usé. Il a bien compris que l’argent devient le moteur de tout dans le pays. La bourgeoisie indienne déjà riche se promène ostensiblement en voiture de luxe. Il va préconiser de changer les luttes raciales par la lutte des classes. Sa popularité ne cesse de s’accroître. Pour les élections législatives partielles de 1970 et municipales de 1971, ses candidats remportèrent la victoire. , En 1982, pour la première fois à Maurice le peuple élit une assemblée législative sans opposition, puisque les 60 sièges du Parlement reviennent à l'alliance des parties de l'oppositions de l'époque le M.M.M de Paul Bérenger et le P.S.M. d’ Anerood Jugnauth.
Ils vont curieusement se réclamer partisans de la même politique prônée jadis par Ramgoolam ,avec un nouveau slogan à la portée des petits. « un seul peuple et une seule nation! »
La nouvelle génération d'hommes politiques au pouvoir va s’user bien vite et le parti Travailliste de Ramgoolam va reprendre des forces et remporter des élections grâce à des alliances habiles, savamment orchestré par le rusé Seewoosagur Ramgoolam.
Sir Seewoosagur Ramgoolam devient le Gouverneur Général de Maurice en août 1983. A partir de ce moment, Il va aller au Château de Réduit. Il sera encore populaire et aura l’amitié de toutes les sections de la population.
C’était une fin éloquente et méritée pour le tonton « Chacha », cet homme pacifique qui a si bien défendu les descendants des laboureurs indiens et à amené le changement dans l’ordre. Il a peut été parfois dépassé par les évènements et a du résister à des ambitieux avec des idées nocives.
Il est mort le dimanche 15 décembre 1985 et a eu de fastes funérailles. Ses dépouilles se trouvent dans un monument au jardin de Pamplemousses qui porte désormais son nom.
On lui doit la gratuité des études à Mauirice, l’Université de Maurice, des hôpitaux ; la pension de vieillesse et les allocations familiales, des industries , l’aéroport qui porte son nom ; l’autoroute et la Société protectrice des animaux.

Les anglais l’ont fait chevalier en 1965. Les français, Grand Officier de la Légion d'Honneur de la République Française en 1973.
Il a été aussi décoré dans plusieurs pays dont Grand Croix de L'Ordre National de la République Malagasy en 1969, Grand Croix de L'Ordre National de Lion de la République du Sénégal en 1973
Le prix des Nations Unis pour les droits humains en 1973, et la Médaillé de la Francophonie en Septembre 1975.

Léoville l' Homme

Léoville l’Homme.
Léoville l’Homme.1857-1928. Père de la poésie mauricienne.

Cet écrivain mauricien est né le 7 avril 1857 à Port-Louis.
Son père Pierre L'Homme était imprimeur et journaliste, faisait campagne dans La Sentinelle de Maurice pour la population de couleur.
Léoville L'Homme) est justement considéré comme le grand poète de l'île Maurice et le père de la Poésie mauricienne..
Le duc de Bauffremont lui a consacré une petite monographie ( Un poète de l'île Maurice, Léoville L'Homme, Paris, 1913).
« Je ne soupçonnais guère quelle riche nature s’épanouissait dans l’ancienne île de France. »
Léoville L'Homme avait une vaste culture et a été très prolifique comme écrivain à une période ou les créoles luttaient contre l'exclusion raciste Les blancs ou Franco-Mauriciens monopolisé alors le pouvoir culturel et dédaignaient la valeur des créoles. .
En 1872 Léoville L’Homme est apprenti typographe au journal de son père
Wasley Ithier a écrit de lui : « Il a chanté la beauté de nos sites, la douceur de notre climat le teint chaud et exquis de la créole. C’était un passionné de notre passé ; il avait fouillé tous les recoins de l’histoire ;ses sentiments se manifestaient loyalement et sans équivoque dès qu’il touchait à un de ces épisodes de notre histoire coloniale ou la dévotion à la France devient une religion. Protestant et grand philosophe, il savait que la véritable religion zst dans le cœur et non dans les formules plus ou moins artificielles. » « IL n’a pas connu les joies de la fortune. Mais sobre et résigné, il a supporté avec patience toutes ses épreuves. A sa mort il a laissé à sa famille que le renom d’un honnète homme.
Voici son poème Hommage de Maurice à la Reine Victoria.
Veuille que je te parle en un autre langage
Que le tien, et clémente O Reine sois aussi
Souriante à ma lèvre, ou sonne tendre et fière
La larme du pur cristal de la France, ma mère.
En 1881, publie des articles dans La Sentinelle de Maurice.
En 1883 il devient en chef de La Sentinelle de Maurice et lutte pour des changements constitutionnels.
Une pièce de théâtre Le Dernier Tribut, est jouée le au théâtre de Port-Louis. C’est un drame en vers avec des personnages de l’île de France à la période de la bataille du Vieux Grand Port.
« O folles vanités
De l’homme. Avoir lutté toute une vie
Contre le mal, déconcerté l’envie
Et fait son nom plus beau q’un astre dans la nuit
Pour aboutir au point ou me voila réduit !
De mes bonheurs passés rien de moi ne subsiste
C’est fini de l’orgueil. Désormais tout est triste. »
A la fin de la pièce »
Nous nous consolerons l’un à l’autre appuyé
Je serai le pardon. Je seras le pitié !
En 1885 il fonde e son propre journal, Le Droit (1885-1887), et écrit des éditoriaux politiques
Il revendique pour la population de couleur le droit de participer à la gestion des affaires publiques, Comme beaucoup de ses compatriotes de la population de couleur il s’inquiète de la montée des descendants des laboureurs indiens introduits en grand nombre dans le pays.
En 1887 il publie Les Poèmes païens et bibliques, Port-Louis, Nouvelle Imprimerie Dupuy. Ecrit dans son style très coloré, On y voit alors la tendresse du poète ?
Un extrait :
Des prophètes.
Ils étaient les voyants redoutables et sombres
Du ciel profond et calme, ils déchiffraient les nombres
Leurs voix faisaient frémir les monts silencieux
Farouches, ils vivaient loin des rires et des fêtes
Loin des gommes impurs. Ils étaient les Prophètes
Et les soleils futurs se levaient dans leurs yeux.
Quelque fois, dans la nuit orageuse et sinistre

Sous les nuages lourds d’une couleur de bistre
Un nimbe ardent errait sur le profil des monts
Et l’in disait tout bas « Ezekiel ! Osée !
Amos. Et dans la plaine immense et reposée
Les lions retenaient leurs cis dans leurs poumons.
En 1902 il est nommé bibliothécaire à la Municipalité de Port-Louis, IL va participer activement, à la campagne de Rétrocession de Maurice à la France.
En 1908, il fonde la revue Mauritiana (1908-1911).et publie aussi dans L'Essor, revue du Cercle littéraire de Port-Louis, sous le pseudonyme de Léon Lauret.
Ses poésies ont publiés en France à la fin de sa carrière. Parmi ses ouvrages les plus connus : Pages en vers (1881), Poèmes païens et bibliques (1887), Poèmes épars (1921) et Poésies et poèmes (1926). Dans Les poèmes éparses une belle page A Leconte de Lisle ; le Réunionnais qu’il aimait beaucoup. « Entre apaisé dans ce triomphe oui rien ne meurt »
Sur son île Maurice
« Port Luis bourdonnant dans sa baie ; et là haut
Le Pieter Both, géant dont la robe se dore
Au cône altier du pouce, un rayon brille encore »
Il a aussi écrit Zozeph Zan poème inédit en créole mauricien (1917), et un poème Sita qu’il a publié dans l’Essor et où il chante la beauté inaltérable de l’Inde
La nature dans l’Inde a su rester la même
Celle des purs Vedas et du divin poème
Ganga, le bengali, le santal tout est là !
La fleur qui l’embaumait dans l’éclat de naguère s
Parle encore de ta gorge au sein des bayadères
Epouse de Rama, sœur de Sacoutala.
Il est mort le 26 mai 1828 à Rose Hill. Il a eu droit à des funérailles imposantes. Il voulait que dans sa tombe soit placée un peu de terre française.
« Je saurai que sa terre à ma cendre mêlée
Faisait comme une étreinte autour de mon cercueil
J’aurai, pour m »endormir dans son ombre étoilée
Un maternel linceul de filial orgueil »
Un buste de l’écrivain a été placée dans le Jardin de la Compagnie de Port-Louis.

05 août, 2009

John Jeremie




John Jeremie.

Abolitionniste de l’esclavage à l'île Maurice.

Sir John Jeremie (1795 –1841) est né en 1795 à Guernesey. il fit des études de droit à Dijon, en France, et devint, à 29 ans, Président de la Cour Royale de l'île de Ste. Lucie.

De retour en Angleterre, en 1828, il va adhérer à l'Anti-Slavery Society de William Wilberforce.

Nommé Procureur général à Maurice avec des directives de mettre en place l’abolition de l’esclavage qui était décidé par le gouvernement de sa Majesté britannique. Les colons luttaient désespérément alors pour combattre les abolitionnistes. Remy Ollier écrit dans La Sentinelle de l'île Maurice, "Jeremie était disponible en 1832 et c'était l'homme qu'il fallait pour libérer les esclaves comme le souhaitait le gouvernement de Londres".

La nouvelle du décret d'abolition (1794) parvient dans l'île, il fait l'objet d'une censure par l'Assemblée Coloniale.

Lorsque la nouvelle du décret d'abolition (1794) parvient à l’île Maurice l'Assemblée Coloniale refusa de la légitimer.

La traite continuait donc illégalement avec des paiement de

suvsides par le gouvernement colonial. .

Curieusement en 1832, les anglais vont calmer les colons en donnant l’assurance de compensations alléchantes à l’abolition de l’esclavage. La majorité des colons et leur journal Le Cernéen, persistent toutefois à combattre l’abolition de l’esclavage et vont bloquer l’économie. Le gouverneur va blâmer les colons et demande la reprise du travail. Les esclaves vont alors réagir et des troubles vont éclater

Quelques colons sont aussi arrêtés pour avoir acheté des armes. Le gouvernement anglais forme un corps spécial composé de fonctionnaires. Ceux-ci sont également appelés à suppléer à la manutention des marchandises dans le Port et à assurer un service de transport.

Les colons vont demander formellement que Jérémie soit destitué et renvoyé en Angleterre.

Jeremie ne cède pas alors que Procureur général alors que des émeutiers occupent la rue et s’attaquent même physiquement à sa personne. Le gouverneur Colville va céder sous la pression et va recommander au Secrétaire d'État aux colonies, de rappeler l’impopulaire Jeremie. A Maurice les esclaves qui sont du côté de l’antiesclavagiste et protecteur vont chanter la complainte créole "Missie Jeremie où allé, mé révinn viteman…"

Jeremie, va se plaindre à Londres aux membres influents membres de la Anti-Slavery Society à Londres. Le gouvernement britannique va renommer Jérémie à l'île Maurice pour achever la libération des esclaves.

Avant son arrivée en 1833, Adrien d'Epinay démissionne du Conseil de la colonie et part pour l’Angleterre pour défendre la thèse des esclavagistes. La Grande-Bretagne menace d'appliquer la loi martiale

John Jeremie devait encore être démis de ses fonctions de Procureur général, le 29 août 1834, après avoir été débouté par la Cour suprême et le Privy Council dans un procès de complot. M. Pieretti, un jeune Corse de souche italienne, avait été accusé d'avoir voulu commettre un attentat contre le Procureur.

En 1836 il est nommé juge de la cour supreme de Ceylan. Il a été honoré en 1956 par Anti-Slavery Society pour son inflexible lutte pour ses convictions dans des difficultés causes par ses ennemis et ceux qui ne voulaient pas la disparition de l’esclavage. Il est mort à Port Loko à Siéra Leone, en Afrique ou il était gouverneur depuis 1840.

John Jéremie était un visionnaire qui savait que l’abolition de l’esclavage aller faire place au préjugé de couleur à Maurice.


02 août, 2009

Arthur Martial



Arthur Martial.

Michel Arthur Martial est né le 28 septembre 1899 sur une propriété sucrière d’Alma, Arthur Martial y vécut longtemps , comme Savinien Mérédac (AugusteEsnouf ) et Clément Charoux. Les trois auteurs mauriciens ont écriot dans le style de Maupassant. Martial a critiqué dans ses écrits les relations des usiniers propriétaires terriens et les laboureurs. Il a joint très tôt le Cercle littéraire de Port-Louis et a été nommé président de ce cercle. Il animait un cercle créole dont faisait partie mon père Maxime Félix.

Il est l’un des collaborateurs de L’ Essor », organe du cercle, et écrit sous le pseudonyme de Pierre Nohel. Il était aussi un collaborateur assidu du Mauricien. Il a à son actif des critiques et opinions de valeur. Il a d’abord écrit des contes des contes, « Jean l’Aveugle » « Il était une fois Port Louis en 1925 » et « À l’ombre du vieux moulin ». Son premier roman, « La poupée de chair », sera édité en 1931 à Maurice, mais aussi chez Eugène Figuière, à Paris, en 1933. Il a été réédité à Maurice en 2002 par les éditions Finnegans dans la collection Alma de Barlen Pyamootoo.

C’est l’histoire de Liloa, jeune indienne travaillant dans une sucrerie et destinée par son frère Parsad à épouser Kisssoune le boiteux Le contremaître Jean Mariette, jeune blanc lettré attiré par les jeunes femmes indiennes, jette son dévolu sur Liloa. Mais va aussi aimer une autre indienne de la plantation. Désespérée, Liloa tente de se noyer. Pour regagner l’amour de Jean, elle accomplit une marche sur le feu ; mais sans succès. Elle finira par épouser Kissoune.

Parmi d’autres livres « Au pays de Pau

il et Virginie. Publié en France, « Grand Port » « Sphinx de bronze », et plusieurs pièces de théâtre « En un acte ». « La pénitente », « Mirages » Après sa mort, L'ESSOR publie une autre pièce de théâtre, Iscariote. . IL était un fervent partisan de la France Libre du Général de Gaulle en 1940 et a même écrit pendant la dernière guerre : Défense de la liberté en 1940 et 18 juin en 1942. La France le décore à plusieurs reprises et le fait chevalier de la Légion d'Honneur en 1950.

Arthur Martial est décédé le 4 avril 1951 à Vacoas.

Il a crée le Fonds de Retraite de l'Industrie sucrière avec le major Paul de Commarmond.