22 mai, 2009

Raoul Rivet.





Raoul Rivet.

Louis Raoul Rivet est né le 8 Juin 1896 à Rose Hill.
Il avait deux frères, Louis Francois Joseph Rivet né lé 10 Mai 1894 à Rose Hill. Très connu et aimé à Beau Bassin, il était le père de Pierre Rivet, un ancien collègue, qui a travaillé comme Secrétaire à la MSIRI, et dont un fils est prêtre.
Le deuxième frère, Louis Edwin Harold Rivet né le 16 Mars 1898 à Rose Hill. Il avait plusieurs enfants. Un de ses fils, Raymond a été politicien et maire de Beau Bassin Rose Hill. Nous avons été bons amis au Collège Royal de Curepipe dans les années 40.
Raoul River avait aussi deux sœur : Léonie Marie Rivet né le 18 Juin 1900 à Rose Hill et Louise Lucciani Rivet née le 2 Juin 1898

Raoul Rivet et son ami Edgar Laurent arrivent sur la scène politique en 1920. Ils vont jouer
un rôle prépondérant au conseil municipal de Port-Louis.
Ils ne se sont pas ménagés pour mettre en exergue les doléances, les revendications des
personnes de couleur, les créoles.
En 1920 il n’y avait pas de voitures On circulait par carriole et train. Le collège Royal de Curepipe était les seul collège.
Rivet Et Laurent ont demandé de créer une autre école à Port Louis. En 1930. Raoul Rivet et Sir Edgar Laurent présentèrent une motion au Conseil législative qui fut adoptée avec l’appui de Morgan Phillips, recteur du collège Royal de Curepipe. Cette école s’appela Royal College School, une succursale du Collège Royal de Curepipe.

Dans son livre sur la littérature de langue française à Maurice, Wasley Ithier a écrit : Raoul Rivet s’est imposé à l’ attention du public mauricien par sa composition facile et son style pur et bien français. Il a piblié un recueil de poèmes ou se révèle une âme tendre et passionnée. Une nature chaude et généreuse. Il débuta comme cler d’avoué et bientôt, mis en évidence par des articles de journaux, il s’adonna aux Lettres.
Pour la clarté du style, la vigueur de l’expression et surtout la sincérité des idées, il rappelle Léoville l’Homme, mais un L’Homme plus ardent, plus frondeur, plus indépendant. La politique aujourd’hui l’absorbe presque complètement. Démocrate avant tout il appuie les revendications des mauriciens instruits, quel que soit leur classe et préconise la formation d’une élite d’où qu’elle vienne, qui travaillerait à l’amélioration du sort commun et sauvegarderait les droits et les privilèges des mauriciens. Trop indépenfdant pour se plier à des louches combinaisons, il préfère dénoncer les abus et et flétrir les injustices. Ses articles écrits avzc conviction ont plus d’une fois faut reculer l’arbitraire et le despotisme.

Un poème de Raoul Rivet

Le Foyer

L’hiver je serai seul et morne cette année
Sans rien que les regrets ou s’éteindront mes soirs
Et je devrais garder en mon âme médusée
Le silence pieux hantant les reposoirs.
J’irai dans l’ombre errante de la Destinée
Fidèle au souvenir de mon sublime espoir
Et n’attendant que vienne en ma vie obstinée
Le lumineux instinct de l’immortel revoir !
Au soir d’hiver, bien dur quand les longues pensées
Assiégeront mon cœur de leur ailes pressée.
Au soirs de lourd frissons et de tremblants efforts.
Je n’airai qu’a penser à mes amours prochaines
Pour que ma voix brûlant d’ineffable haleines
Comme un encens divin ranime mes sens froids !

Cinq sonnets sur Paul et Virginie
I. Le passage du Torrent.
II. Le Bain.
III. Le soir de l’Adieu
IV. Le Naufrage.
V. Le Tombeaun lui valurent le Prix du concours de 1919 du Cercle littéraire de Port Louis. Ces poèmes sont publiés dans l’Essor le 16 Dec 1919.

Elégie de Raoul Rivet.

Ce soir je n’entends pas la voix de mon désir
Crier l’appel ardent dont la candeur s ’effare.
Demeure près de moi. Je veux que mon plaisir
Soit de goûter la joie inattendue et rare
De l’amour sans baiser, sans honte, sans rancœur.
L’amour vaut mieux ainsi quand son ivresse est telle
Que l’on sent plus rien de ce monde en son coeur
Lorsque la vie a pris cette forme immortelle
Du rêve qui l’a fait être on reflet des cieux.

Raoul Rivet a été l’acteur principal d’un d'un groupe de presse. Ses locaux sont situés au numéro 8 de la rue Saint Georges à Port-Louis.
Fondé en 1908 par Eugène Henry, Le Mauricien est le plus ancien journal du pays depuis la disparition du Cernéen.
Raoul Rivet, poète et polémiste de talent se joint au journal en 1918. Plusieurs fois maire et député de Port-Louis, il prend la direction du journal en 1922 et s'en rend acquéreur en 1925.
Eugène Henry avait décider de quillier le journa. Il fit ses adieux le 31 Janvier 1922.
Dans les bureaux du Mauricien
Présents Dr Reynolds Rohan, Anhony Ferrière, Maxime de Sornay, Marc Chaillet, M. Ramsley
Raoul Peromblon, Raoul Rochecouste, Prosper Forget, Maître René Maigrot Notaire prit acte des déclarations de l’acte compétitif. Le journal appellerait Le Mauricien et le capital fut de Rs 30000, divisé en 60 actions de Rs 500. La direction serait constitué ainsi : Dr Arthur Rohan, Raoul Peromblon, Lamberty, Raoul Rochecouste et Raoul Rivet. A la rédaction, furent nommés : Peromblon, Larche, Chaillet et Rivet.
En politique Rivet a façonné, selon ses idées et convictions, la municipalité de Port Louis et est devenu député au Conseil législatif. Il a été fait CMG, Commandeur de l’ordre de l’empire Britannique.
Les habitants de Port Louis s’intéressaient alors beaucoup à la politique et à la Municipalité. Le poste de maire était envié.
Rivet était un membre influent de son parti L’Union Mauricienne.
Plus tard, un regroupement des partis eut lieu, l’Union Mauricienne fur remplacé par un groupement de douze.
Furcy Adele
Mamode Hassen Affahul
Goolam Mohamed Dawjee Atchia
Mamode Ismael Ganty
Philippe Antelme
Samuel Fouquereau
Dr Edgar Laurent
Gabriel Martial
Maurice Poupart
Dr Seewoosagur Ramgoolam
Raoul Rivet
Philippe Rousset
Les adversaires dont Abdul Rajak Mohamed, entre autres.
Rivet pensait que l’élection de Ramgoolam s’était faite au détriment des musulmans.

En 1923, il y avait 1164 votants River va appuyer Laurent et Jérôme Tranqille.
Au cours d’un meeting au Théatre de Port Louis avec Laurent et Martial, une liste fut dormée avec Furcy Adele
Sukalilngim Apassamy
Nemours Decotter,
Victor Ducasse,
Harold Glover,
Dr Edgar Laurent,
Dr Edouard Laurent,
Gabriel Martial.
Félix Laventure.
Maurice Poupart.
Raoul Rivet et
Deeraljal Seetulsing.
Le Dr Laurent regretta qu’aucun musulman ne s’était joint au mouvement.
Gabriel Martial dit qu’il faut que la politique soit une lutte d’idée et non d’intrigues. Martial déclare que les adversaires du mouvement libéral avaient des menées extrémiste, séparatiste et de nationaliste.
Le nombre d’inscrit comme électeur inscrits à la municipalité à été de 2870 inscrits.
Elus dans l’ordre
Dr Edgar Laurent,
Paul Furcy Adele
Raoul Rivet,
Gabrei Martial;
Samuel Fouquereau,
Philippe Antelme,
Fernand Espitalier Noel,
Dr Edgar Millien,
Philippe Rousset,
Guy Forget,
Maurice Poupard,
Dr Sewxoosagur Ramgoilmam.

Théatre .
Raoul Rivet était un fervent du théâtre et allait souvent voir des pièces d’opéra ou de musique. Il s’y rendait avec un groupe de mélomanes dont faisait partie ma tante Janine Félix, institutrice.

En 1923, Rivet voulait obtenir un emprunt de Rs3000 du gouvernement afin de réparer le théâtre.

Rivet a œuvré pour rendre à l’édilité le caractère respectable.
Il a toujours défendu la communauté créole et avait été un des promoteurs du mouvement de rétrocession de l'île à la France.
Raoul Rivet a aussi défendu la liberté de la presse

En 1937, à l'item motions privées des membres, Raoul Rivet veut que "le Conseil regrette que le gouvernement n'ait pas saisi l'occasion qui lui était donnée pour désavouer le commissaire de police dans sa décision de ne plus communiquer des informations à un certain journal".

Le lieutenant-colonel R. Deane contents de certains propos publiés par Le Cernaient, a donné l'ordre à ses subordonnés de ne plus recevoir son représentant pour recueillir des informations policières. La décision de Deane, constituait une atteinte délibérée contre la libre expression.
Rivet au Conseil se met à défendre le Cernéen.

"M. le Président, il était naturel que cette motion, après les faits que l'on sait, fut présentée par moi, parce que je suis journaliste, mais je dois dire que les occasions, ou les prétextes, de découragement ne m'ont pas manqué. Parmi mes propres amis, il en est qui m'ont tenu à peu près ce langage: "Pourquoi vous mêlez-vous de cette affaire ? Il s'agit du Cernéen, qui est un journal représentant des opinions politiques différentes des vôtres, un journal qui compte de nombreux amis au Conseil du Gouvernement; que ce soit donc un de ceux-là qui prenne l'initiative d'une telle motion. Pourquoi essayer de faire le Don Quichotte et vous mettre peut-être en fâcheuse posture vis-à-vis du Gouvernement ?" J'ai répondu à cela: "Je fais mon devoir comme journaliste. Seul journaliste siégeant à ce Conseil, je me devais de prendre cette initiative pour défendre ce que j'estime être les droits, la dignité, la liberté de la presse. Mais je n'aurais pas été un journaliste, que je l'aurais prise, parce que je considère qu'une telle question est un critère pour l'esprit public Mauricien".
"M. le Président, c'est la dernière séance du Conseil à laquelle vous aurez présidé, du moins pour votre administration actuelle. Vous avez connu des moments difficiles, vécu bien des jours d'anxiété. Je me serais certainement gardé d'y ajouter le moindre ennui, le moindre désagrément, si votre attitude ne m'y avait absolument contraint. À vous aussi, M. le Président, il n'eût pas été difficile de régler cette affaire à l'amiable. Vous ne l'avez pas voulu, et, si je le regrette, ce n'est pas pour moi. Mais je tiens à vous dire que seul le souci de mon devoir, j'ajouterai, de ma dignité, m'a amené à venir aujourd'hui proposer un blâme contre votre administration, un blâme contre vous-même, parce que vous n'avez pas eu le courage de désapprouver une décision qui n'était qu'un acte d'insipide courtisanerie à votre endroit, mais qui était une grave atteinte à la liberté de la presse; un blâme contre vous, M. le Président, parce que, après n'avoir pas eu le courage de désapprouver le courtisan, vous avez eu le courage d'approuver l'inconvenance que constituent les réponses du gouvernement à mes interpellations."

A l'exception de Raoul Rivet lui-même, de Dr E. Laurent, et des membres nommés Goolam Mamode Dawjee Atchia, Alfred Gellé et R. Gujadhur, tous les autres huit députés étaient issus de la communauté blanche. Le Cernéen avait au sein de ce Conseil des amis sur qui pouvoir compter pour le défendre. Mais, comble de l'ironie, ce fut le député Hugnin, le plus gros actionnaire du Cernéen, qui choisit de donner la réplique à la motion de Raoul Rivet.
Curieusement, P. Hugnin dit que le junior member de Port-Louis avait eu le mauvais goût d'attaquer de cette façon le représentant de la reine lui-même. "Je ne dirais certainement pas que le commissaire de police a été correct en pénalisant un journal local en lui privant d'information lors des derniers troubles survenus dans cette île, mais d'autre part, je peux réaliser dans quel état d'esprit et dans quelle humeur il se trouvait au moment précis où il a eu à prendre sa décision".

Lors de son intervention, P. Hugnin devait confesser que le commissaire Deane était son voisin de quartier et qu'il était aussi son meilleur ami dans la vie. Hugnin devait même aller jusqu'à féliciter son meilleur ami pour avoir fait preuve de compétence dans son administration de la police durant les troubles.

La motion de Raoul Rivet fut mise aux voix. Six députés votèrent pour : A Gellé, G.Atchia, A.L. Nairac, S. Fouquereaux, Dr E. Laurent et Rivet. Mais, ils furent 19 à s'y opposer, tous les fonctionnaires anglais nominés siégeant au Conseil et les députés A. Raffray, P. Adam, T. Mallac, P. Raffray et P. Hugnin.

Raoul Rivet avait une forte personnalité.
Je le vois encore, une masse imposante de cheveux au vent.
Energique, il était respecté pour sa plume acérée et ses polémiques.

Rivet était un fervent turfiste et participait activement dans deux écuries successives. Il participa à l’écurie Larché et son cheval Enigmatique un vrai crack emporta plusieurs courses. J’étais au Champ de Mars quand il a raté de peu le Maiden. Son cheval Enigmatique n’a pas pu rattraper Sepoy un autre crack et a été battu d’un nez. Je le vois encore assis sur une banquette au paddock laissant paraître son dépit.

Raoul Rivet est connu comme un polémiste acharné. Il a eu entre autres combat d’idées une courte polémique avec Jay Narain Roy.
Ils sont devenus ensuite de bons amis. Roy devait être le fondateur d’Advance. Roy cessa d’écrire à Advance quand il se rendit compte que le journal faisait de la politique.
Il en fit apparemment de même avec Janata qui était un journal de la même compagnie.
Rivet lui a ouvert sin journal et il a contribué à de nombreux articles.
En 1984, Roy déclara que cela ne valait pas la peine de lire Advance.
Il écrivait régulièrement à “Le Mauricien” et “L’Express”.
Il devait se joindre à
Anquetil, son ami, pour la lutte envers la justice sociale. Il créera in syndicat avec Anquetil
Roy est devenu Membre du parti travailliste et député comme membre Indépendant de Grand Port-Savanne en aôut 1948. Raoul Rivet avait appuyé sa candidature dans son journal.
Guy Rozemont a aussi été élu.
Le Conseil legislative comprenait alors 31 membre dont 19 seulement étaient elus. Les autres étaient nommés par le gouverneur. Le gouverneur le Secrétaire Colonial le Secrétaire des finances y siégeait aussi comme ex-officio

Je me souviens d’un des derniers meeting publique de Raoul Rivet à Beau Bassin au cinéma Roxy. Il était avec Gaétan Duval mais a été le principal orateur. Beau Bassin était son fief et il y avait alors de farouches partisans de Rivet dans cette ville.
La politique avait pris un nouveau tournant, et Rivet fut difficilement élu. Il allait bientôt quitter la scène politique.

Rivet était membre fondateur du Cercle littéraire de Port Louis et du Cercle de Rose Hill.
Ses interventions lors des banquets étaient toujours fortement appréciées. Ses nombreux amis le considérait comme un bon vivant.
Il est mort des suites d’un cancer des os, le 9 Novembre 1947. Il est enterré au cimetière de l’Ouest, Port Louis.
Rivet avait ét fait Chevalier de la Légion d’honneur par la France qu’il avait tant aimé.

12 mai, 2009

Rémy Ollier



Rémy Ollier.


----Ma plume est un fouet à mille branche----
Rémy Ollier
Né le 6 octobre 1816, à Grand-Port, Rémy Ollier, est le fils de Bénoît Ollier, un capitaine français qui s'était établi vers 1799, à Beau-Vallon.
Benoit Ollier épouse Julie Guillemeau, une esclave affranchie.. et ils ont cinq enfants? Comme les autres colons, y compris des riches créoles , il possédaient des esclaves. L'année de la naissance de Remy Ollier c'est Georges IV qui est roi d'Angleterre. A maurice un grand incendie a détriuit une partie de Port Louis.
Ollier est contemporain de Brown Sequard. Il a six ans quand Ratsitatane est exécuté à Port Louis. Le chef malgache avait dirigé un soulèvement des esclaves malgaches. Remy a dix ans lors du recensement des esclaves.
IL a 16 ans quand Adrien d'Epinay fonde la banque de Maurice et le Cernéen . La même année John Jeremy, l'abolitioniste débarque et on tente de l'assassiner . II y a une révolte des esclaves sur plusieurs propriétés.
Jeremy est proclamé procureur, mais les négociants anglais et blancs réclamenr sa démission. Un vent de violence souffle sur Maurice. On arrête des gens pour pôssession d'armes. Jeremy et contraint au départ et les colons blancs envoient Adrien d' Epinay à Londres pour témoigner contre Jeremy.
Il n'y avait pas alors à Maurice de liberté de presse et même le Cerneen sera poursuivi pour sédition. Son éditeur est condamné à sis mois de prison.
Jeremy retourne dans l'île et va défier ses adversaires . II fait appel contre la décision du conseil du gouvernement de le blamer.
Il est acquitté à la grande joie des habitants de l'île. Sous la psssion de l'oligarchie; il sera toutefois destitué. La mêmeannée , c'est le retour d'Adrien d'Epinay qui a obtenu des compenations à Londres pour accepter l'abolition de l'esclavage. C'est le 1er Février1836 , jour de l'émancipation des esclaves, Remy Ollier a alors 20 ans.
La même année, il y a un ordre du conseil pour l'importation des laboureure indiens. 300 laboureurs indiens débarquent Ils ont le choléra.
Le 1er Novembre Georges IV étant décédé, la reine Victoria est la souveraine de l'Angleterre.
Le 14 septemnre 1841 le père Laval arrive à Maurice. Ollier a 25 ans. Le 1er serptembre Chaarles Baudelaire est à Maurice. Il y passera 17 jours.
En 1843 , les colons blancs réclament des laboureurs pour développer l'industrie suctrière. Le gouverneur Anderson part pour l'Inde pour s'occuper du dossier de l'immigration indienne à Maurice.
Moise Bruls crée le journal --L'esprit public-- le 22 septembre 1844. Le 26 janvier1845 Remy Ollier meurt à Port Louis
Rémy Ollier fut parmi les premiers à demander à ce que les hommes de couleur fussent représentés au Conseil législatif, et se déclarait pour les institutions électives.
Selon Marcel Cabon qui a ecrit une biograohie d'ollier, il était « grand, mince, élancé, le teint pâli par les veilles, il est bien de son époque »,. Il est aussi élégant, le buste bien pris dans sa redingote boutonnée sur le blanc gilet. Ollier fut parmi les premiers à demander la création d'une municipalité à Port-Louis, et était contre la peine de mort.
Pendant sa courte vie il a combattu l'injuste monopole du collège Royal et obtint que la bourse d'Angleterre soit ouverte aux Non-Blancs également. Ollier fut parmi les premiers à vouloir l'application stricte de la loi sur la liberté de la presse. Quand il mourut à 28 ans, de nombreux procès l'attendaient en cour. Il était instituteur, ouvrant une école à la rue Saint-Georges, puis à la rue Citerne des Créoles.
En 1839, il fait partie de la Société d'émulation intellectuelle, présidée par Evenor Hitié. Il se mariera en 1838 à 22 ans à Louise Adrienne Ferret,19 ans. Ils auront deux enfants, , et Sidonie, une fille.
Rémy Ollier a marqué son époque
A la l'abolition en 1832 de la censure des journaux, Le Cernéen devient l'organe des franco-mauriciens.
Un homme de couleur, Berquin, sera le fondateur du journal La Balance paru deux mois après la création du Cernéen par Adrien d'Epinay en 1832. Il sera épaulé par Evenor Hitié et Lisis Letord, qui furent secrétaires de Jérémie, celui qui fut chargé par la Couronne de faire abolir l'esclavage à l'Isle de France. André Maure, qui travailla à La Balance, a publié Souvenirs d'un vieux colon(1840) des témoignages de première main, notamment sur la période révolutionnaire.. La Balance qui avait des collaborateurs créoles disparaît en 1835.
Le Cernéen deient le seul organe autorisé du pays.
Un autre journal , Le Mauricien, fondé en 1833 par Eugène Leclezio continue de paraître jusqu'en 1863. C'est suite à la représentation d''Antony', une pièce d'Alexandre Dumas père, lui-même homme de couleur, un dénommé Désiré Bernard s'étonna dans Le Mauricien « que la censure ait pu autoriser la représentation de l'œuvre d'un nègre ». Evenor Hitié et Ollier envoient donc une mise au point à l'insolent mais Le Cernéen et Le Mauricien refusent de la publier. Les Mauriciens de culture littéraire et les poçtes écrivaient dans les journaux,mais aussi dans des publications de genre magazine. Le Bengali (1841), L'Arlequin(1853).
Pour contrer le monopole du Cernéen Ollier va créer le journal La Sentinelle en1843 . pour défendre la "population de couleur". quelques années après l'abolition de l'esclavage à Maurice
L'imprimerie est à la jonction des rues Moka et Jemmapes. Le prix de l'abonnement au journal était quatre piastres pour six mois,. Ollier rappelle que les hommes de couleur « ne veulent pas se blanchir, car nous sommes les égaux des Blancs ». Ollier écrivait que c'est "un pays de préjugés monstrueux, pays d'un orgueil basé sur une origine souvent suspecte, et surtout sur la couleur de la peau ». Dans son journal du 4 juin 1844, il raconte comment les esclaves libérés erraient dans l'île, « livrés au plus monstrueux désarroi ».Je suis Anglais. Nous sommes les égaux des blancs par nos droits. Si Maurice fermait l'oreille à nos réclamations,Lonfres les entendrait. Il revendique pour les hommes de couleur des sièges au Conseil Législatif. A partir du 7 octobre, La Sentinelle parait trois fois par semaine. On cherche par tous les moyens de faire disparaitre ce touble fête qui était le jeune Ollier IL fut poursuivi plusieurs fois pour diffamation, et a chaque fois, il fut acquitté . Un de ses collaborateuts, Bruils, se brouilla avec lui et alla fonder un autre journal.
Avec Evenor Hitié au Progrès colonial ( 1863-1895), le combat politique va s'anime à partir de 1882 sur le thème de la représentation des créoles à la législature coloniale.
Ollier mourut le 26 Janvier 1845.
Le jugement de A Magny sur l'oeuvre accomplie par Ollier écrira Waslay Ithier :
Depuis la dissolution du Conseil des Communes par les Anglais, en 1820, la revendication de recouvrer une institution administrative pour Port-Louis commençait à poindre ouvertement. Cette requête figurait d’ailleurs comme l’une des exigences majeures des missions d’Adrien d’Epinay à Londres. Après sa mort, Rémy Ollier continua cette campagne dans son journal «La Sentinelle
N’oublions pas que ces mêmes missions d’Epinay avaient essentiellement pour but de négocier une «compensation» des planteurs résultant d’une abolition désormais considérée comme inévitable, «compensation» qui sera d’ailleurs scandaleusement obtenue sur le dos des esclaves voire même de certains récents affranchis qu’on libéra plus officiellement en obtenant quelque rémunération certainement plus lucrative qu’un simple affranchissement précédent …
Depuis 1810, l’île Maurice avait connu vingt gouverneurs, La population dans son ensemble commençait en fait à se rendre compte des manquements flagrants du pouvoir colonial à son égard. Comment ne pas voir dès lors, que le Conseil de la Colonie n’était constitué que de fonctionnaires de l’administration anglaise ne tenant aucun compte des intérêts des habitants? Les quelques membres inofficiels du même Conseil, désignés par le Gouverneur, ne recevant aucun mandat de la population
Rémy Ollier repose au cimetière de l'Ouest. Il serait mort empoisonné, et avait été été agressé par des hommes de main selon certaines sources,
En janvier 1845, il tombe malade et meurt le 26 janvier 1845, à huit heures du matin. C'est chez les Sapet, à la rue Caudan, que son corps fut exposé. Mais à part La Sentinelle, aucun journal ne parle de sa mort.
Le cortège est composé de 10 000 hommes de couleur. Le récit de la mort d'Ollier était très répandue à Maurice et mes parents n'ont pas manqué d'y faire réference aux enfants. Ils étaient persuadés que l'on avait conspiré pour l'abattre. Mon père disait même que Remy Ollier aurait bu un verre d'eau qui était amère.
Les récits de la mort d'Ollier ont certainement été exagérés par des créoles et autres partisans décus. En ces temps lointains on soignait mal certaines maladies et il n'était pas rare de voir des jeunes gens mourir dans la fleur de l'êge par une simple pneumonie.
Adrien d' Espinay (1795 - 1839) qui fut à la fois le chef de file des colons français a été le créateur de la banque de Maurice fit plus tard remplacée par la Mauritius Commercial Bank.
Pour remplacer les esclaves enfin libérés, mais qui ne veulent plus travailler la terre, les planteurs entreprennent, en 1835, d’employer sous contrat des "coolies" de Bombay, Calcutta et Madras. Les confitions de vie de ces immigrés ne sont pas beaucoup mieux que celles des anciens esclaves. Sur 450,000 "coolies" arrivés à l’île Maurice entre 1835 et 1909, seulement 150,000 sont retourbés en Inde.
Les hindous seront rapidement plus nombreux que les Européens et les autres communautés réunis. Il ne restait plus aux dirigeants indiens éduqués en Angleterre que de réclamer l'indépendance. C'est ce qui fut faoit avec habileté par Seewoosagur Ramgoollam et ses amis.
Né en 1795 à l'île De Guernesey, John Jeremie fit des études de droit à Dijon, en France, De retour en Angleterre, en 1828, il adhère à l'Anti-Slavery Society de William Wilberforce. Quand il vient à Maurice comme Procureur général, au moment ou Le Cernéen menait vihoureusementampagne contre un Ordre en Conseil britannique pour l'émancipation des esclaves.

Le gouverneur Colville, foit sous la preesion de colons et des directeurs d'entreproses anglaises le 9 juillet 1832, de dema,der au Secrétaire d'État aux colonies, le rappel en Angleterre de Jeremie.. La Anti-Slavery Society à Londres, et dess députés anglais vont demander le retour de Jeremie à l'île Maurice pour rendre libres les esclaves.
Remy Ollier dans La Sentinelle de l'île Mauricea fustigé les gouverneurs bien timorés, "Jeremie était disponible en 1832 et c'était l'homme qu'il fallait pour libérer les esclaves comme le souhaitait le gouvernement de Londres".
Pour Adrien D'Epinay, "la conduite des colons n'avait rien de répréhensible. Ils ont craint pour leurs propriétés.
Jeremy qui avait écit "Four Essays on Slavery" a lui aussi marqué notre histoire et mérite notre reconnaissance.

Remy Ollier n'était pas que prosateur. Ce journaliste doué était aussi un homme sensible , un poète.
Wasley Ithier avait choisi de présenter une de ses poésies.

Poesie de Remy Ollier.
Mon Réveil
De ma tremblante main, allait tomber ma lyre
Mon aêâme murmurait un éternel adieu
Plus d'inspiration, plus de noble délire
Et des vers pour toijours, je maudissait le dieu/
..............................

Quel Ange du Très Haut de sa main bienheureuse
Vient ranimer soudain, mes esprits abattus
Jeséphine, c'est vous émeraude africaine
Vous fleur de mon pays, vous mon aimable soeur
Vous réchausséez mes sens, nvous endormez ma peine
Vous me faites revivre à l'espoir du bonheur!
Eh! quoi, mes faibles vers auraient l'art de vous plaire?
..............
Oh! Je veux seconder les accords de la lyre
Laissez moi révoquer un imprudent adieu
C'est l'ionspiration, c'est le noble délice.
Oui, des vers pour toujours , je servirai le Dieu.

Le successeur de Ollier à la Sentinelle a été Henry Leal qui a écrit sur Grand Port.
Henri Saneque succéda à Leal à la Senrtinelle. Cet écrivain intelligent donna un nouvel essor au journal. Il a aussi composé de belles poesies.
En 1851 sept journaux étaient publiés dans la colonie.
Le journal "Le Progressiste" était rédigé par E Vanmeerbeck. Dans "Remy Ollier et son époque", il retrace la carrière de Remy Ollier et en particulier l'émancipation de la population créole.
En 1872, il écrit "La critique de la politique actuelle sur les bases de la philosophie"
En 1874 dans "Les plaies du pays", il passe en revue les maux dont souffre l'île. Il a critique notre système d'agriculture et prophétise que l'immigration indienne déverseraitt sur l'île Maurice un flot d'Aiatiques et c'était il le pensait une menace pour l'avenir.
A la mort du fondateur de La Sentinelle, la succession fut assurée par son ami, Emile Vaudagne.
Ardent anglophile, c’est lui qui lança une pétition en faveur de la suppression du français dans les tribunaux. Il insista également pour obtenir la nomination d’un homme de couleur au Conseil du Gouvernement, demande acceptée en mai 1846 par la nomination d’Hippolyte Lemière. A noter aussi que La Sentinelle et tous les édiles se rattachant à ce mouvement d’idées, se prononcèrent régulièrement contre l’immigration massive des laboureurs indiens, qui, selon eux, portait préjudice à la main d’ œuvre créole libre.
E. Vaudagne mourut de la variole en e 1856. Jusqu’en 1863, La Sentinelle allait disparaître. Deux dirigeants créomes de valeur , Hippolyte Lemière et Eliacin François, qui devait devenir des maires de Port ont crée une société par actions afin d’acquérir le journal qui devient alors un quotidien.
La Sentinelle cessa de paraître en 1888. Les planteurs blancs de l'oligarchie troucèrent vite leur avantage , avec la protection du au colonialisme anglais.
Eliacin François l’un des porte-parole de la communauté des Créoles, successeu était actif au journal La Sentinelle. Il fut élu , maire de la capitale, Il allait réclamer des changement dans le système électoral qui avait été longtemps en faveur de l’oligarchie blanches des gros propriétaires sucriers. Il voyait cependant non sans crainte pour l'avenir des créoles, cette présence massive des descendants de laboureurs indiens venus des regions rurales .
La période de Remy Ollier a été jonchée d'oeuvres de valeur par des journalistes et écrivains de grands calibres. Charles l'Homme; père de Leoville l'Homme qui collaborait aussi à La Sentinelle a écrit en 1883 "La femme, ses droits et ses devoirs." On peut regetter cette période lointaine , quand on lit la phraséologie creuse et les fadaises ressassées qui font la une de nos journaux actuels. ”
Remy Ollier a été un talentueux écrivan, un poète, un jornalsite actif de son temps, un militant politique convaincu qui a défendu les créoles comme lui tout en oeuvrant pour l'unité nationale. Il est mort trop jeune.
Références .

Remy ollier et son epoque. Courte notice geographique sur Sir John Jeremie
Vanmeerbek. E/ 1865
1 copie à Libraire Carnégie Curepipe
Remy Ollier, son enfance et son adolescence
Letord, Leses
1 copie à Libraire Carnégie Curepipe
Remy Ollier et son epoque : Courte notice biographique sur Sir John Jeremie
E.Vanmeerbeck
Sentinelle de Maurice (La)
1 copie au National Library of Mauritius
Precurseur de Rémy Ollier / L. Jacmin
Jacmin, L.
1 copie au National Library of Mauritius
Rémy Ollier
Cabon, Marcel. 1963
1 copie au National Library of Mauritius

Le centenaire de Rémy Ollier 1816-1916
Bijoux, J.O.1917
1 copie au National Library of Mauritius
Memorial Rémy Ollier : 150e anniversaire de la mort de Rémy Ollier 1845-1995
Prosper, Jean-Georges 1995
1 copie au National Library of Mauritius
Une statue de Remy Ollier se trouve au jardin de la compagnie, Port Louis. Il y a une rue Remy Ollier à Port Louis et Quatre Bornes, entre autres. Une ècole Remy Ollier à Vacoas

07 mai, 2009

Félix Laventure

Laventure tel que je rapelle de lui.












Félix Laventure.

Félix Laventure était un homme distingué très populaire dans plusieurs milieux avait été un membre du Cercle littéraire de Port Louis et a œuvré avec ses amis.
Il a composé des poèmes.
Félix Laventure est mort au Canada ou il avait émigré après la guerre. Il avait une fille Jacqueline que ma famille connaissait bien et qui avait participée à nos réunions mondaines, et un fils Félix comme lui.
Félix Laventure a publié un recuiel de poésies.
--Laventure F. Premières poésies Ile Maurice. General Printing and Stationery, Port Louis.--
La poesie d'Henri de Reigner se retrouve dans ses oeuvres et il a même fait une conférence ou il parle avec enthousuasme de Reigner.
(Henri-François-Joseph de Régnier, né à Honfleur (Calvados) le 28 décembre 1864 et mort le 23 mai 1936, est un écrivain, romancier et poète français proche du symbolisme. Guyaume Appolinairecet Charles beaudelaire étauent les symnolistes précurseurs )

Laventure écrit : La poesie de Le secret de la poesie Renienne; réside dans cet appel de tendresse vers la femme et cette infinie douceur de tout ce qui émane d'elle. Régnier se complait d'ordinaire dans des sortes de melancholie passionnée comme disait Charles Guerin. Son thème favori est la triustesse. Mais elle ne lui est pas particulière et elle est aussi la grande inspiration de ses contemporaints à qui comme à lui même elle prête sa grace et son charme
Le souvenir sera le dernier refuge du poete. Il s'y ceamponne avec me désespoir des naufragés.

Wasley Ithier dira de lui dans son livre ...La littérature de langue française à l'île Maurice.... : Tendre et passionné à la manière de Robert Edward Hart, Laventure est peut être aussi pessimiste que ce dernier et aussi mélancholique bien qu"il n"a pas atteint l'âge de la désillusuin
Ses poesies sont très appréciés à la Reunion, à Madagascar et même en France .
Le Mercire de Fance du 1er aout 1927, au sujet de la poesie de Laventure:
" Il a la souvenance de ses lectures . Il évoque les ombres bienfaisantes et tristes de Verlaine, de Malarmé, de Marceline Desborders Valmode. Il est un poete dèja formé dont les dons, les ardeurs et les regrets se précisent, dont la forme s'assure et se conquiert sur les incertitiudes d'un trop jeune âge.
C'est un poete.
Laventure est après Hart le meilleur représentant de l'école symbboliste à Maurice. Sa nature ardente souffre et se raidit contre le sort implacanle. Il laisse l'impression d'etre à la recherche d'un ideal vaguement apercu à travers les ténèbres des passions, et qu'il devra réaliser lorsque appuyé sur une philosophie calme et toute faite de résignation. Il atteidra l'âge de la sévérité loin des fougues de la jeunesse. Dans Vaines Offrandes, Résolution, J'ai tant aimé, Songes douloureux et autres poésies on retrouve l'influence directe des symbolistes.

Poésie de Laventure sur Baudelaire.

Les fleurs du mal.
Dans le calme des nuiits. A la lueur des lampes
O Charles ; j"ai rouvert au long retour des choses
Passées. Ton livre d'or ou ma pensée se pose.
Comme le faible oiselet. Les mains passées au tempe.
Pensif, j'ai laissé l'oeil de mon âme plaintive
Parcourir lentement les pages une à une.
Et j"ai senti près de moi dans la brume
L'âme errante et froissée de tes fleurs maladives
Alors d'extase empli, je les ai toutes prises
Tes fleurs et sur mon sein en une gerbe enclose
J'effeuillai tour à tour la violette et la rose;
Üu j'ai broyé ensemble à mes lèvres surprises
La corolle sanglante et le ombre pétale.
Et me suis endormi à leur senteut tout pâle.
Tel un enfant blessé qui agonbise et râle.

Laventure voulait honorer les célébrités du monde littéraire et avait demandé sans succès que le nom du cimetière de l'ouest soit changé en celui de Charles Beaudelaire.

Politique
Sur le fond de la politique à cette période, le parti du Dr. Eugène Laurent l’Action libérale, ne parvenaait pas à percer contre l'oligarchie lors des élections de 1911, et de 1916. La commission royale arriva à Maurice le 18 juin 1909. A Port-Louis, les partisans de l’Action libérale commencèrent à exercer des représailles, démolissant les maisons servant de siège aux deux journaux conservateurs de l’époque, le Radical et le Cernéen, Il y eut des tués et des blessés.
A cette époque, seulement deux pour cent de la population avait le droit de vote, ce qui assurait l'oligarchie blanche de voir réélire ses candidats.
Plus tard c'est Laurent et Raoul Rivet qui sont les défenseurs de la popilation créole. A la fin des années 1920, deux personnalités de couleur Edgar Laurent et Raoul Rivet
jouent un rôle préondérant au conseil municipal de Port-
Louis. Ils demande que soit reconnu légitime, les revendications des Créoles.
Le débat de 1922 autour de l'usage du créole à la municipalité de Port Louis n'a pas abouti. M. Mamode Ellam, militant précoce de la langue est apparemment le seul partisan à cette époque.,
En 1937, à l'exception de Raoul Rivet, du Dr Edgar Laurent, et des membres nommés Goolam Mamode Dawjee Atchia, Alfred Gellé et R. Gujadhur, tous les autres huit députés étaient issus de la communauté blanche.
Octobre 1937: De sérieux troubles sociaux ayant entraîné mort d'homme. Le conseil du gouvernement, débat d'une importante question qui concerne la liberté d'expression à Maurice. L'initiative en revient au à Raoul Rivet, qui est également le rédacteur en chef du quotidien Le Mauricien.

Félix Laventure a été maire de la Municipalité de Port Loiuis Comme maire il a prononcé le disours le 21 Février 1950, lors des fêtes du centenaire de la Municipalité de Port Louis
Il était à côté de Sir Hilary Blood le gouverneur.

Les menus et programmes de concert lors du Centenaire en 1950.
La Muicipalité de Port Louis du temps de Laventure.
Menu
Consommé Malartic
Camarons Mahé de Labourdonnais
Asperge Sir George Anderson
Pintade Luios Léchelle
Pomme Ile de France

Concert
Le rêve passe de Kausa
If I were King d'Adam.
Dolores de Walteufel
La Traviata de Verdi
Sgy Serenade de Mackensie
La Ferie de Lacome
Ocklahoma de Rodgers
Mignon de Thomas
Wine woman and song de Strauss
La Fiesta de Lopez
La Marseillaise
God save the King.
Laventure et Sir Hilary Blood, gouverneur de Maurice.

Un parti politique Le Ralliement Mairicien est formé.
Le 6 avril 1955 le Ralliement Mauricien donna naissance au Parti Mauricien. Les membres de ce nouveau parti politique étaient : Jules Koenig, Guy d’Arifat, Abdool Razack Mohamed, Chan Yu Tin, Paul Chasteau de Balyon, Marcel Collard, Emile Duvivier, S.J. Sheik Fareed, Marc Fok Seung, Ismaël Ghanty, L.H. Garthwaite, Raymong Hein, Paul Henri, Joseph Konfortion, Pierre Lafitte, Laï Hing Fong, Wilfrid Larché, Félix Laventure, Li Wan Po, Pierre Lozib, Gabriel Marie,
Dawood Motala, André Nicolin, Régis Paul, André Pérombelon, Robert Rey, Guy Rochecouste, Max Rohan, Maximede Sornay, Percy Taylor et H. Toorawa. Ce parti voulalait que les diverses ethnies présentes à Maurice se rapprochent afin de créer une réelle entité mauricienne, IL allait oeuvrer pour faire disparâitre les différences raciales et religieuse.
Jules Koenig prit la Présidence du Parti Mauricien et Guy d’Arifat fut quant à lui le Secrétaire Général

La fin d'une époque.
A la Municipalité de Port Louis.

Goolam Mohamed Dawjee Atxhia
Maxime de Sornay
Radamohun Gujadhur
Marcel Heeraman
Raymond Hein
Jules Koenig
Félix Laventure
Gabriel Martial
Abdool Razak Mohamed
Aboo Bakar Nahaboo
Canabady Naranayen
Mamode Nazroo
Guy Rochecouste.
André Decotter dans son livre Pour Mémoire (1995): "Avoué de profession, Félix Laventure a fini par se laisser tenter par la carrière politique, une carrière pour laquelle, de toute évidence, il n'était pas fait. Ayant échoué aus élections législatives de 1948 après s'être fait élire au Conseil Municipal de Port-Louis ou il siégea, comme maire en 1950, Laventure se vit nommer, en 1957, membre du Conseil Législatif et, deux années plus tard, accéda à des fonctions ministérielles à l'Administration Régionale. " Il abandonna pourtant la politique et émigra au Canada. Il est mort en 1995 au Canada , âgé de 93 ans.

30 avril, 2009

Dr. Maurice Curé.


Dr Maurice Curé.


Jules Maurice Curé est né le 3 Septembre1886 à Port Louis. Il est mort à Curepipe, ou il a longtemps vécu le 2 mars1977. Il a été le fondateur et le premier president du parti travailliste.

A Maurice, l’oligarchie cmposée des blancs et des riches de la haute classe moyenne considérait le Curé comme un agitateur qui montait la tête des petits travailleurs, dont les laboureurs.

Le Dr. Maurice Curé a siege au Conseil du gouvernement de 1934 à 1936.

En 1936, il a été battu pour les élections générales. Huit canditads de la communauté blanche ont été élus. Le nombre d’électeurs était alors restreint. Il fallait avoir un niveau de salaire ou des biens acceptable. Les pauvres étaient exclus du droit de vote.
C’est après cette election de 1936,que le Dr. Curé a formé le parti travailliste Le 20 février 1936, il écrit:
"Seul un Parti travailliste bien organisé, s'appuyant comme il se doit sur le nombre ayant des intérêts communs bien nets, peut s'opposer au parti capitaliste et obtenir de lui le respect de ses droits…Le droit de vote doit étre réorganisé pour perùmettre par l'élection de ses représentants….

Il veut s'adresser « à ceux que l'égoïsme n'aveugle pas, ceux qui ne sont pas insensible au tableau de la misère engendrée par le chomage, la maladie, et les salaires bas."

"J'ai tracé la voie du peuple. Nous sommes le nombre, donc la force. Sachons vouloir !".

Le 23 Febrier, 1936, environ 8000 travailleurs dont beauciup de laboureurs de sucreries et aussi beaucoupo de familles créoles de moyenne et petite bourgeoisie s’est réuni Champ de Mars. C’était la première manifestation des travailleurs et des pauvres.

Il avait l’appui de Villiers René et des frères Bissoondoyal.
En 1939, René dit à Basdeo Bissoondoyal

" Curé avait toujours eu une idée fixe. C'etait d'amener l'évolution sociale. Il a par tous ses moyens œuvré pour accéléré les choses. C'est Curé qui a ouvert mon esprit. On traitait les travailleurs illettrés à la compagne comme on voulait. Le Dr. Curé leur a fait connaître leur droits. Curé est le plus grand homme politique de notre temps à Maurice. "
Curé n’était pas un grand orateur comme Guy Rozemont mais il uxsudait la sincérité .

Cet homme honnète de grande valeur morale a ruiné sa carrière et a perdu beaucoiup d’argent. Il a vécu dans la pauvreté.
IL avait one fille qui avait épousé un Domingue. Il s'est attaché au devoir d'éduquer les laboureurs et artisans. IL a tenu environ 50 réunions publiques à travers le pays.

En 1937, Jean Baptiste Caromey Anquetil, connu comme Emmanuel Anquetil, est devenu à son tourmember du pati tavailliste. A Camp de Masque, Moka, il réclame le droit de vote pour les travailleurs.

Le 1er September 1938, une grève générale zt déclarée parmi les dockers du port . Cette grève est déclarée illégale. Le Governeur Sir Bede Clifford proclame alors un état d’urgence qui lui donne tous les pouvoirs. Le Dr Curé a relaté ces évènements

"A onze heures de la nuit du 7 septembre… je fus réveillé pour recevoir deux officiers de la police et un ordre du gouverneur me privant de la libertés de mes mouvements. Le lendemain je vis ma demeure entourée de policiers. Les territoriaux en armes circulaient dans les rues avoisines."

Dr. Curé a éré mis en residence surveillée à Curepipe pour 12 jours Emmanuel Anquetil est arrêté à Rose Hill. Le 8 Septembre, le Colonel Deane,un anglais, Commissire de police declare qu’Anquetil va etre déporté à Rodrigues.

Le Pandit Sahadeo est aussi en surveillance dans sa maison.
D’autre membres du parti tavailliste Assenjee, le trésorier , Marc Abel, agent, et Emile Pitchen, sont aussi en surviellance policière. Pas moins de 287 dockers ayant pris part à la grève dite illégale, sont arrêtes et mis en prison.

Curé devait préciser:

"Le gouvernement avait fait une démonstration de force, sans raison sérieuses, qui avait eu comme résultat de décourager beaucoup de nos partisans."

Le Dr Curé avait été un chaud partisan de la Rétrocession de Maurice à la France. Il semble que cette activité volontaire du tribun ait été quelque peu oblitéré pour des raisons politiques .
En 1820, le mouvement de Rétrocessions de Maurice à la France prit de l’ampleur à Maurice.Les créoles les plus instruits pour la plupart des fonctionnaires ne pouvaient ouvertement faire entendre leur voix, étant employés par le colonisateur britannique, mais des écrivains et les employés d’entreprises ont adhéré au mouvementLéoville l’Homme, Philippe Galea, Lois d’Aabaddie, le Dr Maurice Curé, le Dr Rohan, le Dr E. Laurent, le Dr A. Ménage, August Esnouf, Armand Esnouf, et autres ont mené la campagne pendant l’année qui précéda les élections législatives.Apparemment la plate forme électorale était basée sur la Rétrocession. 55 % des votants ont voté pour E Nairac, et Jérôme Tranquille contre le Docteur Laurent et Maurice Curé partisans de la Rétrocession qui furent battus.Dans la deuxième circonscription importante, celle de Plaines Wilhems, Enouf, un chaud partisan de la Rétrocession fut battu par G Antelme, anglophile. Les autres circonscriptions de l’ile ont également élu des anti –rétrocessionnaires.La cause était perdue.Le recul des temps permet de mieux analyser les causes de cette défaite de nos jours.Du point de vue électoral la composition des électeurs était nettement en faveur des anti Recessionaires. Etonnamment, la majorité de l’oligarchie blanche et les hauts et moyens cadres des sucreries qui se déclaraient français d’origine, ont voté contre le retour à la France.Il semble qu’ils se sentaient bien sous l’administration britannique. Les recettes satisfaisantes du sucre négocié avec l’Angleterre ont joué dans la balance.Quand à la majorité d’indo mauriciens en majeure privée de droit de vote elle n’avait pour ainsi dire était exclue du débat. Ils préféraient en principe la langue anglaise et trouvait le français la langue des patrons. Ils n’avaient aucune raisons de se mêler à ce débat futile pour leur état.La défaite de Maurice Curé un actif partisan de la Rétrocession aura été pourtant le déclic de leur émancipation. Car c’est du Dr Curé qu’est venu la formation de Parti Travailliste, le droit de vote des indo -mauriciens et en fin de compte l’Indépendance à travers lea adjoints du tribun, Guy Rozemont et Seewoosagur Ramgoolam.En 2008, la majorité hindoue a le pouvoir absolu. La population créole privée de nombreux membres expatriés particulièrement en Australie n’a aucune assise dans le fonctionnariat. Cette situation vient d’être condamnée par le Père Grégoire.Ce pasteur dévoué au créolisme, Il défend les classes créoles qui sont les plus pauvres.La classe moyenne créole travaille en majorité dans le secteur privé. Elle observe avec intérêt ce qui se passe à la Réunion en ce moment avec l’intégration à la France. Certains regrettent amèrement d’avoir perdu le combat pour la Rétrocession.

La lutte de Maurice Curé pour l"émancipatrion des travailleurs a été reprise des années plus tard par Paul Bérenger.

Dans les années 70, Paul Bérenger va entrerendre cette lutte pour l'émanipation des travailleurs. Un groupe de réflexion d'etudiants avec Béranger; Vidula Nababsing, Prem Nabasing, Zeel Peerun, Joonid Jeerobarkhan , et bien d'autres opposants du gouvernement . En 1969, le MMM est créee. Le nouveau parti , le Mouvement Militant mauricien va connaitre aussi des moments difficiles. Certains ont été personellement affectés par la répression dont, Bérenger lui même, Fareed Muttur, Azor Adélaide, Devanand Routhoo et Zeel Peerun.

Plusieurs journalistes ont été des sympatisants et certains sont devenus memebres du MMM.
Jean Claude de l'Estrac ,Raj Meetarban Gilbert Ahnee ,Gérard Cateaux, Josie Lebrasse.

Mon ami Zeel Peerun, né en 1939 à Médine Camp de Masque a connu Béranger à l'université de Bangor, avec Jocelyn Deville. Il devait être un fidèle collaborateur de Béranger au sein du MMM, avec à ses côtés sa femme, Bety. Ildevait avoir aussi une carrière à la MSIRI comme Agronome, après avoir perdu son emploi en 1970, comme Horticulturist,au département d'agriculture pour avoir signé la pétition anti Benda. Celui çi affichait ouvertement son soutien au régime apartheid de l'Afrique du Sud et sa politique dictatoriale.

Le MMM a proné l'unité nationale, la justice sociale et la liberté. Des jeunes manifestent contre la visite de la princesse Alexandra .Douze d'entre eux, parmi, Paul Bérenger, Sushil Khushiram et Heeralall Bhugaloo, sont arrêtés.. Le premier comité exécutif national du MMM est constitué. Heeralall Bhugaloo et Paul Bérenger deviennent respectivement président et secrétaire du parti.

Une nouvelle fédération syndicale est créée, la GWF (General Workers' Federation) avec Paul Bérenger comme secrétaire. La répression s'amplifie dans le pays.

En septembre, une partielle fut organisée dans la circonscription de Pamplemousses. Pour sa première participation à un scrutin, le MMM remporte sa première victoire électorale avec Dev Virahsawmy et bat facilement une coalition Ptr/PMSD/
Le gouvernement approuve le Public Order Bill, et introduit l'état d'urgence Le MMM s'élève contre le gel des salaires des travailleurs du port. Lee MMM va cependant les élections municipales partielles à Beau Basin/Rose Hill..

En 1972, Plusieurs dirigeants du parti sont emprisonnés par le gouvernement . Ce parti, face au pouvoir et à l'argent, va graduellement subir des défections et des problèmes internes.
Le gouvernement fait voter une moi pour abolir les élections partielles après avoir renvoyé les élections générales. L'IRA (Industrial Relations Act) interdit aux travailleurs le droit de grève. Aucune grève générales n'est autorisée à Maurice.

En 1976, le MMM, devait remporter les élections générales avec 34 sièges contre 28 au Ptr et 8 au PMSD, pour sa première participation. Sir Seewoosagur Ramgoolam conclut alors une alliance avec sir Gaëtan Duval . Le MMM assuma le rôle de l'opposition parlementaire,

En 1977 les villes de Port Louis, de Beau Bassin/Rose Hill et de Vacoas/Phoenix passent sous le contrôle du MMM.

En 1981 contre le gouvernement Ptr/PMSD le MMM connaît son premier 60-0..
1983 C'est l'éclatement de l'alliance MMM-PSM.
Aneerood Jugnuth va devenir premier minisre mais sera évincé par le parti trvailliste du Dr Seewoosagur Ramgoolam .Le MMM retourne au pouvoir avec le fils de Jugnauth et béré=enger deviendra premier ministre pour environ deux ans. Navin Ramgoolam, fils de Sir Seewoosagur, reprendra le pouvoir.

Curieusement, les tribuns du parti de Navin Ramggolam ainsi que ceux du MMM se rendent chaque année, avec quelques partisans, sur les tombes de Maurice Curé , d'Emmanuel
Anquetil et de Guy Rozemont.

20 mars, 2009

Maxime Félix.










Maxime Félix.
Pierre Barnabé Maxime Félix est né le 11 juin 1891. Il est mort le 30 Mars 1937. Il n’avait que 45 ans.
Son grand père Jean Pierre Félix avait eu 8 enfants.
Le père de Maxime, Julius, était le quatrième et avait trois frères.
Ilépouse en 4e noces Lauricia Philogène (fille de Pierre Philogène et de Ophelia Berry). Ils ont 3 enfants.
I. Janine Félix. (célibataire 11.06.1891-20.08.1985) Institutrice. Morte à 99 ans.
II. Pierre Barnabé Maxime Félix (11.06.1891-20.03.1937). Maître d'école, épouse le 23.6.1915 Marie Jessy Fleurange Ithier, Institutrice.
III Benjamin Félix dit Ben. Décédé en 1938.

Maxime et Fleurange ont eu 7 enfants.
Il travaille en premier lieu comme musicien de la force policière ou il jouait de la trompette. Il se recycla ensuite dans l’enseignement .
Il épousa Fleurange Ithier à 24 ans et quelques années plus tard a été nommé Maître d’école, vers 1924. Cette même année il perd sa mère paternelle, Lauretia dite Mérette.
Il travaille alors à Bambous. Ne voulant pas habiter ce village, ils prennent une maison à La Louise Quatre Bornes au site qui se trouve en face de la police actuelle de Quatre Bornes, ou le deuxième fils , Sténio devait naitre, le 27 Décembre 1925.

En 1927 ils quittent Quatre Bornes pour Beau Bassin et se logent à la rue Henri Lemaire, Beau Bassin. Mazy, la troisième fille devait naître dans cette maison.
Deux ans plus tard c’est un nouveau déplacement vers la rue Lavoquer ou ils vont louer une vaste campagne avec une très grande cour. Cette maison avait une vue sur la route Lavoquer et l’autre sur la voie ferrée. Les enfants de Maxime et Fleurange pouvaient donc suivre le passage de tous les trains. Dans le verger, se trouvait de grands arbres fruitiers : manguiers, pamplemousses, letchi, avocatier , corossol, carambole et autres goyaviers. A l’avant de la grande varangue créole se trouvait une vaste pelouse avec des arbustes ornementales au bord. Il existait une allée bordée de Crotons, aux couleurs rutilantes et des touffes impénétrables de gros bambous où les enfants pouvait se cacher pour les jeux.
Le cyclone de triste mémoire de 1930, reconnu de nos jours pour avoir été d’une durée exceptionnelle, n’a pas fait de dégats à la maison.
Maxime n(habitait donc pas loin de l’école de la rue Gustave Colin ou il était maître d’école.
C’était un long bâtiment à une étage. Maxime avait son bureau en haut à l’extrême gauche. Les deux garçons de Maxime ainsi que les filles l’accompagnaient le matin. L’école des filles qui se trouvait alors à côté de l’école des garçons. Maxime aimait toujours la musique et avait son phonographe à cornet.
C’était un massif appareil, ayant un cornet très évasé. Il demandait à un enfant de tourner parfois la manivelle pour mettre en route le système d’horlogerie, mais les deux grandes filles, Jenny et Maud étaient seules autorisées de remplacer l’aiguille à chaque fois qu’on changeait de disque. Il aimait particulièrement une version romantique de la chanson ‘Ramona’ ainsi que des disques de Jazz.
C’est dans cette maison qu’il a appris appris plus tard la mort de sa grande tante paternelle ‘Mére’ qui s’était éteinte dans son sommeil à Port Louis, pendant la nuit. Janine, la sœur de Maxime,, qui était célibataire et vivait avec elle avait cru bon de la réprimander gentiment, car, la croyant encore endormie, elle lui aurait dit « Mère, vous faites la grasse matinée ce matin » Elle était plus tard consternée quand le docteur Laurent lui a révélé que sa mère ne dormait pas, mais s’était éteinte discrètement.
Maxime était très proche de sa sœur et de son frère. Il allait souvent les samedis chez Janine, qui habitait la rue Madame à coté de la famille Georges.
Il emmenait parfois un enfant .
Il rencontrait son frère Ben au marché de Port Louis et ils allaient ensemble chez Janine, après avoir bu quelques verres dans un petit bistrot.
Le jour des courses il emmenait sa famille et ils circulaient sur les rues pavées de Port Louis en carriole .
Janine les accompagnait parfois pour aller à Ste Croix sur la tombe du ¨Père Laval. Puis elle revenait à la Rue Madame et la famille repartait vers le champ de Mars.
Maxime jouait surtout les loteries Poupart et Merven. Il a plusieurs fois gagné de petits lots mais les prix étaient alors dérisoires.
C’était lé temps du fameux cheval Chica qui remportait beaucoup de courses.
Il allait aussi parfois en famille à l’autre hippodrome Mangalkan, qui se trouvait près de Floreal. par le train. Janine était institutrice très connue car elle était une des rares fille a avoir réussi la School Certificate de Cambridge. Très intelligente, elle a aussi fréquenté des jeunes comme Raoul Rivet avec qui elle se rendait au théâtre de Port Louis.
Elle avait une santé assez fragile ce qui ne l’a pas empêché de vivre jusqu’a l’age étonnant de 99 ans.
Maxime aimait aussi beaucoup son demi frère Léon et ils semblaient inséparables.
Léon s’est ensuite établi en France ou il a passé plus de 20 ans. Il travaillait pour son propre magasin d’antiquaire à Saint Cloud près de Versailles. Il avait lui aussi épousé une Ithier, Isabelle, la sœur de Fleurange.
Léon et Isabelle revenaient parfois à Maurice en vacances et sont revenu habiter à Maurice vers 1934.
Léon avait alors un commerce de vente de meubles à Rose Hill et il était aussi antiquaire.
A la rue Sir Napier Broome, Beau Bassin vivait la mère de Fleurange . Toujours vêtue de couleurs sombres, surtout le noir, elle avait un visage austère et sévère. Elle devait avoir l’habitude de dissimuler ses sentiments. Elle est morte le 20 juin 1932.
Elle s’appelait Claire Isabelle Emilia et était née Thomas. Son époux Henri Léopold Ithier devait mourir très jeune à 42 ans.
Fleurange, l’épouse de Maxime a alors hérité d’une certaine somme d’argent, et ils ont décidé de faire construire leur propre maison. Maxime enthousiasmé s’est occupé de réaliser le projetavec l’aide de Willy Larcher qui habitait le No 2 dans la même rue. La maison i était située à 30 rue Sir Napier Broome à Beau Bassin. C’était une assez grande demeure coloniale. Une varangue ouverte avait de gros poteaux carrées Maxime connaissait bien un artiste peintre et l’avait demandé de peindre l’intérieur de la salle à manger Ils avaient opté pour des bord représentant des bambous d’un vert délicat à hauteur d’homme autour de la salle. Cette peinture est demeurée longtemps presque intacte.


« je me souviens des dizaines d’années après, quand je suis venu habiter cette même maison avec ma propre famille, on pouvait revoir quelques fragments de bandes de bambous, plus ou moins mutilés par les ravages du temps. «

La maison est devenue la maison familiale où les enfants ont grandi. C’est dans sa chambre que Maxime s’est éteint. Les voisins étaient la famille Auguste et presque vis à vis le couple Dantier, Frank et Andrina

La maison toute neuve avait fière allure. Il y avait quatre chambres assez spacieuses. La salle de séjour était assez vaste, ayant au milieu un tapis persan au bord duquel était exposé la chienne Marphise, que Fleurange avait adoré et avait fait embaumer. Un autre chien chien Porto, le fidèle compagnon de Marphise, érait mort auparavant. Pour orner cette salle de séjour qui comprenait aussi le piano, Fleurange avait une belle table de milieu qu’elle avait commandé de France aux soins de Léon Félix. Il s’agissait d’une table polygonale, dont le bois avait été ciselé en dentelle. Cette table est encore dans la famille.Elle a été confiée à Sténio après la mort de Fleurange,
Maxime était était le maître d’école à Beau Bassin et le matin, avant 9 heures, il se rendait à pied à la rue Gustave Collin, accompagné par trois bambins Max, Lily et Sténio. Il devait plus tard les laisser se rendre seuls à l’école. Il n’avait pas de voiture, d’ailleurs, peu de gens avaient alors les moyens de se payer une voiture. Il ne savait pas conduire, et il est mort sans avoir pu acheter une voiture.
Comme presque tous les mauriciens de son âge, il n’avait jamais quitté le pays pour voyager.
Les deux filles ainées, Jenny et Maud avaient déjà abandonné les études, probablement pour se préparer au mariage, comme c’était de coutume en ces temps lointains.
Il y avait avait à cette époque une curieuse habitude de prendre un déjeuner complet avant de partir, vers huit heures ou huit heures trente, très souvent une assiette de riz et un plat d’accompagnement, qui pouvait consister en viandes, poisson, légumes et grains secs. C’était ensuite, d’un commun accord, le moment propice pour les enfants de quémander des pièces d’argent pour s’acheter une banane ou des gâteaux pendant la récréation. Le fils aîné de Maxime, Max, était volontaire :« Papa, sous » !

Quand il était de bonne humeur, Maxime disait d’un ton faussement définitif « Si vous êtes saoul mon garçon vous pouvez aller dormir ». Pour en finir Max recevait dans ses paumes reconnaissantes un petit sou. Dotation semblable pour Lily et Sténio. Un sou, c’était presque la fortune pour un enfant en ces temps de disette. Maxime semblait avoir une tendance à préférer Tono, le dernier fils qui avait des fossettes et qui lui ressemblait un peu. Il lui donnait parfois deux sous.

En 1936, pour célébrer le couronnement du roi Georges VI, il y avait une fête à l’école et Maxime prononça le discours patriotique de circonstance . Il y eut ensuite distributions des gâteaux et les élèves ont eu droit à une médaille en Kaolin, un métal léger contenant de l’aluminium.
Comme il était maître d’école, il avait apporté chez lui des dizaines de ces médailles qu’il redistribuait selon sa fantaisie.

Comme distraction, il se rendait au cinéma Eden, une bâtisse délabrée en tôle qui passait des films muets. Eden se trouvait à l’emplacement actuel de Roxy à Beau Bassin. L’écran était fixé aux trois quarts de la longueur de la salle, et on avait placé des bancs de chaque côté. Les enfants s’entassaient du côté le plus court, à l’arrière de l’écran et tout en voyant normalement les images ne pouvaient lire les explications qui s’affichaient à l’envers. Maxime a eu l’occasion de voir la projection du premier film parlant, « La tendresse » au Pathé Palace. Il allait le plus souvent au Cinéma Hall à Rose Hill. Il se faisait accompagner par un enfant ou deux selon ses caprices. C’était le plus souvent en séance nocturne. Il prenait des billets de troisième qu’il payait 50 sous et 25 sous pour enfants. Il fallait grimper un escalier extérieur en colimaçon pour accéder à l’étage des troisièmes, surnommé ‘Poulailler’ qui était alors fréquenté par des personnes dites de bonne famille.
On projetait des films de Louis Jouvet ou de Raimu/
Il fallait ensuite revenir à pied de Rose Hill à Beau Bassin.

Le rotin qu’on appelait rotin bazar était un jonc importé qui servait à la fabrication de chaises de varangue. Maxime et Fleurange s’en servaient pour punir les jeunes enfants . C’ est étonnant que de nos jours les parents ne peuvent frapper un enfant, sous peine de poursuites.
Maxime de son côté punissait des élèves rapportés par leur maître. Parmi les instituteurs se trouvaient des amis de Maxime, Jass Sévrement qui devait devenir plus tard maître d’école , André Legallant le poète écrivain, Le Bon et Ton Morvan.
Le coût de la vie n’était pas élevé, et ses salaires, en sa qualité de maître d’école au service du gouvernement, ne dépassaient guère les 400 roupies. Maxime aimait les samedis se trouver en compagnie de ses enfants. Il avait un mot sarcastique pour tous. Il appelait pourtant affectueusement la fille cadette Maud, Modo, ou Moucheté . Elle était la brunette à l’air décidée qui avait la réputation de prendre toutes les initiatives. Max un dégingandé de 14 ans, avait déjà l’apparence d’un adolescent et il était presque en classe terminale au primaire. Il devait d’ailleurs obtenir la grande bourse, arrivant quatrième en rang à la grande joie de la famille.

Maxime , tout fier, ne se faisait pas prier pour l’exhiber chez parents et amis et s’arrêtait même en route pour faire part aux personnes de sa connaissance qu’il rencontrait, des bonnes performances scolaires de son fils aîné. Il emmenait aussi le fils cadet, qu’il avait nommé Tono, le maigrelet qu’il présentait avec une étonnante candeur comme une grande intelligence …. ayant la grande intelligence de son père !
C’est aussi le samedi q’il se mettait à frire son bifteck. Il se vantait d’en faire de très spéciales. Assis devant le réchaud de charbon, il faisait pétiller la flamme avec un éventail. Puis il piquait avec habileté ses tranches et les faisait passer sur l’huile. Sa viande de filet était à peine cuite, avec une abondante végétation de persil et d’oignons
Au crépuscule, quand il avait pris ses ‘ grogs ’, le rhum blanc de qualité douteuse, il se mettait sur son vaste fauteuil en rotin, un pied sur un des bras, et on lui demandait de raconter une de ses histoires qui faisaient peur.

La famille de Maxime participait régulièrement à des pique-niques à Pointe aux Sables, se déplaçant en taxi. Il louait souvent un campement au bord de l’eau à Pointe aux Sables C’était l’occasion de prendre plusieurs rhums avec les convives. IL y avait aussi mais moins fréquemment les pique-nique, par autobus, en compagnie de plusieurs autres familles. Il existait alors à Choisy de plus grandes étendues de filaos et d’autres grands arabes que de nos jours. La route du nord de l’île qui n’était pas asphaltée était étroite et poussiéreuse, et on était chahuté pendant presque deux heures pour s’y rendre au nord.
C’est en 1933 que la première liaison aérienne avait eu lieu entre Réunion et la piste d’atterrissage de Choisy à Maurice. Jean Hily, pilote franco mauricien effectua cette première traversée Réunion-Maurice. Il est revenu plus tard avec deux autres appareils. Les mauriciens ont pu première fois pu voir trois avions à Maurice.
Le 4 octobre 1934, Jean Hily, a disparu en mer, après avoir décollé de Choisy. C’était dans les famille créoles une grande émotion produite par une seconde tragédie, celle de la disparition en mer, cette fois du pilote réunionnais Louis Lemerle, aprés avoir quitté la Réunion à destination de Choisy pour jeter une gerbe de fleurs. Le troisième pilote Samat est rentré sain et sauf en France.

Le dimanche était bien entendu le jour le plus important dans la famille de Maxime. Le matin, c’était le moment privilégié. La messe de huit heures à l’église du Sacré Coeur avait une animation de salle de concert.
Le maestro Frédéric, l’idole des mélomanes ne se gênait guère pour présenter des oeuvres tapageuses, pas nécessairement appropriées à la liturgie de l’église catholique. On chantait fort et haut, les choristes, les solistes, surtout les ténors, donnaient bien sur libre cours à leurs talents respectifs. ‘Panis Angelicus’ était chanté presque en sourdine et en solo par le chanteur Betsy ou par Mercier et c’était très émouvant quand le choeur reprenait le thème dans un admirable mouvement d’ensemble.
Maxime appréciait en connaisseur ce concert dominical, car il avait joué de la trompette quand il était plus jeune, et aimait beaucoup la voix d’Arthur Martial.
Le Curé était le père Frésia, ‘ Frésia di Belbo ’ Ce bon prélat était de l’école du Curé de Cucugnan, d’Alphonse Daudet. Plus à l’aise en latin que d’autres prélats, il expédiait sa messe en 20 minutes. Il aimait sans doute parler, car il avait l’habitude de prêcher longtemps. On le comprenait difficilement, en raison de son accent, et quand il endormait ses ouailles il élevait brusquement la voix. Maxime qui ne donnait pourtant pas l’impression de lui accorder toute son attention, disait pourtant à ses enfants que le père Frésia était un vrai érudit. Après la messe, Maxime et des amis se retrouvaient dans la cour de l’église pour bavarder parfois pendant longtemps.
Chez lui, sa felle Fleurange, donnait ses instructions culinaires à Germaine la servante pour préparer le repas dominical, et se mettait souvent au piano pour jouer du Chopin.
Pendant ce temps, Maxime rendait généralement visite à ses amis qui habitaent la même rue. De l’église à sa maison , au bas de la rue ‘Téléphone’, il aurait vraisemblablement pu visiter huit familles, ce qui lui valait le plaisir d’accepter l’offre conventionnelle d’un ou deux petits verres de rhum dans chaque demeure. Le rhum se buvait alors dans de minuscules verres qu’on aurait pu enfermer dans la paume de ses mains. Maxime était donc passablement éméché quand il reprenait le chemin de la maison. Il était alors euphorique, et prenait les remontrances avec désinvolture.
Cela lui arrivait parfois pour des raisons difficile à cerner de se facher. Il avait la colère terrible et purement vocale si on peut le dire.
Après avoir bu son vin rouge qu’il partageait avec toute la famille, même les enfants, il s’appliquait à triturer des rondelles d’ananas avec un peu de vin rouge, dans une soucoupe. C’est quand il voulait boire le reste du vin à même la soucoupe que Fleuranfe se révoltait et parlait de mauvaises manières.
Il consommait un vin corsé de Bordeaux, importé de Armand Dejean .

Maxime a été dès le début un fervent partisan du mouvement de Rétrocession du pays à la France.
Anatole de Boucherville dans le journal ‘La Croix’ et Edouard Laurent dans le journal ‘La Patrie’ furent les premiers initiateurs. A Maurice comme en France les journalistes en ont fait état dans de nombreux articles sur le sujet qui passionnait les milieux créoles particulièrement de Beau Bassin ou vivait alors les familles intellectuels créoles.

Dans le journal de l’Université des Annales paru le 1 septembre 1919, un article du Dr Rivière ‘L’ile Maurice demande à redevenir française’. On peut lire ‘Annexant Maurice à l’Angleterre furent une maldonne’.

En 1920, le mouvement de Rétrocessions prit de l’ampleur à Maurice.
Les créoles les plus instruits pour la plupart des fonctionnaires ne pouvaient ouvertement faire entendre leur voix, étant employés par le colonisateur britannique, mais des écrivains et les employés d’entreprises ont adhéré au mouvement
Léoville l’Homme, Philippe Galea, Lois d’Abaddie, le Dr Maurice Curé, le Dr Rohan, le Dr E. Laurent, le Dr A. Ménage, August Esnouf, Armand Esnouf, et autres ont mené la campagne pendant l’année qui précéda les élections législatives.
Apparemment la plate forme électorale était basée sur la Rétrocession. Les Docteur Laurent et Maurice Curé partisans de la Rétrocession furent battus.
La cause était perdue et les créoles comme Maxime ont vécu avec amertume ces évènements

Quelques années plus tard, Maxime et ses amis se sont réunis dans la mansarde d’une demeure située à l’angle des rues Desforges et de l’Eglise à Port Louis et ont créée « Le Cercle littéraire de Port Louis’. Parmi les membres fondateurs et partisans on trouve avec Maxime Félix, Raoul Rivet, Dr Maurice Curé, Jean Urutty, Arthur Martial, Lelio Michel. Raymond Philogene, Maurice Comty, Felix Laventure, André Decotter, Paul Henri, Dieudonnée Dumazel, Orphée Terrière, Marcel Terrière, Lois D’Abbadie, Selmour Annie, Barthelmy Oshan, Samuel Barbé.
Ils ne dédaignaient pas les plaisirs de la table et se réunissaient surtout pour des causeries littéraires, des lectures et des conférences.
Encouragés par les meilleurs auteurs contemporains, Léoville L'Homme, Edgar Janson, Evenor Mamet, Robert-Edward Hart, les membres de ce Cercle ont crée la revue L’Essor en 1919,

Ce journal devait être lu par tous les intellectuels de l’ile. La plupart des écrivains de l’ile et même ceux de Réunion de France et de Madagascar ont contribué des articles ou des poèmes. L’Essor devait devenir la vraie pépinière des jeunes écrivains mauriciens. Le Cercle littéraire va organiser des réceptions pour recevoir des personnalités du pays et de l’étranger. Ces Conférences après les banquets ou les membres venaient en couple, raffermissent les liens qui unissent les intellectuels de langue française avec de nombreux discours. Maxime, avait apporté une touche humoristique dans ses interventions.

Les membres du Cercle littéraire de Port Louis se réunissaient souvent dans le petit kiosque du club de tennis de Port Louis. C’était parfois l’occasion d’organiser des cocktails.

Les membres du cercle littéraire de Port Louis devaient avec d’autres notables de Port Louis, Beau Bassin Rose Hill et Quatre Bornes créer le Cercle de Rose Hill en y adjoignant un club de tennis. Ce cercle et le Court de Tennis existe encore de nos jours. Le bâtiment a été démoli et reconstruit en 2009.
Une ou deux fois par semaine, Maxime allait jouer au tennis au cercle de Rose Hill. Ses fils étaient ses invités, non pas pour être témoins de ses prouesses mais pour ramasser les balles perdues. S’il perdait contre son ami Jean Urutty, c’était uniquement parce que celui-ci était le champion de Maurice !.

Sa femme, Fleurange ne l’accompagnait que rarement au cercle de Rose Hill, c’était surtout à l’occasion des banquets de fin d’année. C’était elle qui prenait soin de réviser le texte des discours de Maxime. Elle lui recommandait surtout de ne pas faire mention de la contribution qu'elle avait faite à l’élaboration du discours. Maxime prenait souvent plaisir de faire rire les invités en introduisant sans ambages une parenthèse qui concernait sa femme. Faisant mine de se baisser pour chuchoter quelque chose, il annonçait à tous : « Ma femme vient de me pincer pour souffler des mots qu’elle voudrait placer ! » Et il déballait ensuite la partie juteuse du discours.

Il recevait régulièrement le magazine de l’association, l’Essor et avait une collection des exemplaires du Câble, réputée pour ses dessins satiriques.
Le Cercle littéraire et le journal , l’Essor devait survivre encore quinze ans après le décès de Maxime Félix.

Le 19 Août 1935, pour les fêtes du bicentenaire de la ville de Port Louis, toute la famille s’était rendue au Champ de Mars pour les festivités.

Vers la fin de 1935, Maxime tomba malade, c’était malheureusement un problème cardiaque, probablement lié à une valve mitrale défectueuse. On ne soignait guère ces défectuosités cardiaques à cette période et c’était la condamnation pratiquement certaine du malade.
Il s'est fait admettre à l’hôpital civil à Port louis ou il était soigné par les docteurs Célestin, Cantin et Madge.
La famille le rendait visite dans sa chambre particulière qu’on réservait alors pour des fonctionnaires. Il s’adaptait mal à la cuisine de l’hôpital et tout en donnant des instructions d’ordre financier à sa femme, il tripotait la main et les bras des enfants. Le jour de sa décharge, il a trouvé moyen de se faufiler avant l’arrivée de Fleurange et avait été tout bonnement dans un bon restaurant. Il admettra plus tard à la consternation de tous qu’il n’avait pu résister à la tentation de se faire servir un bon bifteck.
Il devait ensuite prendre un long repos à la maison et recevait la visite de ses amis.
Malheureusement, ceux-ci lui promettaient, sans aucune chance de réussite, d’intervenir pour qu’on ne lui mette pas à la pension, car il lui était interdit par les médecins de reprendre le travail avant plusieurs mois.
Un après midi, son frère Léon et Isabelle sont venus l’ inviter pour faire une promenade en voiture. C’était pour étrenner la Ford Canada, une horrible voiture noire, très haute sur ses roues étroites, et dotée d’un nez proéminent. Maxime avait emmené son fils Sténio. Ils étaient en route vers Port Louis, Léon conduisant son véhicule cahin-caha, quand Maxime s'était senti mal, ayant contracté une de ses pénibles périodes d’essoufflement.
Revenus d’urgence chez lui, il devait de plus en plus s’aliter, car ses pieds et sa cheville s’étaient enflés, et il avait souvent des difficultés pour respirer.
Il devait boentôt garder le lit en permanence . Son fils cadet lui lisait les journaux.
Dans la soirée du 20 Mars 1937, ayant ressenti un malaise, il fait l’effort de s’asseoir au bord de son lit.
Il s'est penché en avant, a fait une chute et avait perdu connaissance quand on l'a remis au lit.
L’infirmier Cimiotti, un voisin, qui s'était rendu à son chevet, a constaté qu’il était mort.
Ses funérailles ont eu lieu le dimanche des Rameaux.
Le deuil a été conduit par ses deux fils , ainsi que par Wasley Ithier et son frèrs Léon, car les femmes suivaient alors rarement le cortège.
Il y avait alors la coutume de placer quatre personnalités aux coins du cercueil. On dit chez nous « tenir les cordons du poële »
En l’occurrence, Raoul Rivet, député de Port Louis , Pierre Hugnin, député de Plaines Wilhelms, Paul Henri Surintendant des Ecoles, Wasley Ithier, et Osias Maurice, un ami et un voisin. La cérémonie à l’église du Sacré Coeur é été conduite par le père Frésia.
Une foule considérable s’était rassemblée pour rendre un dernier hommage à Maxime , témoignant sa grande popularité dans toutes les sections de la population.
Le lendemain le grand journaliste du Mauricien, son ami Raoul Rivet, a rendu hommage à Maxime dans son éditorial en première page « Mon ami Maxime Félix est mort. il n’avait que 45 ans. Le deuil a été conduit par ses deux jeunes fils. Il laisse une veuve et 7 enfants. S’il n’a point écrit, il égayait les agapes du Cercle littéraire de Port Louis et du Cercle de Rose Hill, dont il était avec nous, membre fondateur. »
Maxime Félix.

Pierre Barnabé Maxime Félix est né le 11 juin 1891. Il est mort le 30 Mars 1937. Il n’avait que 45 ans.
Son grand père Jean Pierre Félix avait eu 8 enfants.
Le père de Maxime, Julius, était le quatrième et avait trois frères.
Il épouse en 4e noces Lauricia Philogène (fille de Pierre Philogène et de Ophelia Berry). Ils ont 3 enfants.
I. Janine Félix. (célibataire 11.06.1891-20.08.1985) Institutrice. Morte à 99 ans.
II. Pierre Barnabé Maxime Félix (11.06.1891-20.03.1937). Maître d'école, épouse le 23.6.1915 Marie Jessy Fleurange Ithier, Institutrice.
III Benjamin Félix dit Ben. Décédé en 1938.

Maxime et Fleurange ont eu 7 enfants.
Il travaille en premier lieu comme musicien de la force policière ou il jouait de la trompette. Il se recycla ensuite dans l’enseignement .
Il épousa Fleurange Ithier à 24 ans et quelques années plus tard a été nommé Maître d’école, vers 1924. Cette même année il perd sa mère paternelle, Lauretia dite Mérette.
Il travaille alors à Bambous. Ne voulant pas habiter ce village, ils prennent une maison à La Louise Quatre Bornes au site qui se trouve en face de la police actuelle de Quatre Bornes, ou le deuxième fils , Sténio devait naitre, le 27 Décembre 1925.

En 1927 ils quittent Quatre Bornes pour Beau Bassin et se logent à la rue Henri Lemaire, Beau Bassin. Mazy, la troisième fille devait naître dans cette maison.
Deux ans plus tard c’est un nouveau déplacement vers la rue Lavoquer ou ils vont louer une vaste campagne avec une très grande cour. Cette maison avait une vue sur la route Lavoquer et l’autre sur la voie ferrée. Les enfants de Maxime et Fleurange pouvaient donc suivre le passage de tous les trains. Dans le verger, se trouvait de grands arbres fruitiers : manguiers, pamplemousses, letchi, avocatier , corossol, carambole et autres goyaviers. A l’avant de la grande varangue créole se trouvait une vaste pelouse avec des arbustes ornementales au bord. Il existait une allée bordée de Crotons, aux couleurs rutilantes et des touffes impénétrables de gros bambous où les enfants pouvait se cacher pour les jeux.
Le cyclone de triste mémoire de 1930, reconnu de nos jours pour avoir été d’une durée exceptionnelle, n’a pas fait de dégats à la maison.
Maxime n(habitait donc pas loin de l’école de la rue Gustave Colin ou il était maître d’école.
C’était un long bâtiment à une étage. Maxime avait son bureau en haut à l’extrême gauche. Les deux garçons de Maxime ainsi que les filles l’accompagnaient le matin. L’école des filles qui se trouvait alors à côté de l’école des garçons. Maxime aimait toujours la musique et avait son phonographe à cornet.
C’était un massif appareil, ayant un cornet très évasé. Il demandait à un enfant de tourner parfois la manivelle pour mettre en route le système d’horlogerie, mais les deux grandes filles, J enny et Maud étaient seules autorisées de remplacer l’aiguille à chaque fois qu’on changeait de disque. Il aimait particulièrement une version romantique de la chanson ‘Ramona’ ainsi que des disques de Jazz.
C’est dans cette maison qu’il a appris appris plus tard la mort de sa grande tante paternelle ‘Mére’ qui s’était éteinte dans son sommeil à Port Louis, pendant la nuit. Janine, la sœur de Maxime,, qui était célibataire et vivait avec elle avait cru bon de la réprimander gentiment, car, la croyant encore endormie, elle lui aurait dit « Mère, vous faites la grasse matinée ce matin » Elle était plus tard consternée quand le docteur Laurent lui a révélé que sa mère ne dormait pas, mais s’était éteinte discrètement.
Maxime était très proche de sa sœur et de son frère. Il allait souvent les samedis chez Janine, qui habitait la rue Madame à coté de la famille Georges.
Il emmenait parfois un enfant .
Il rencontrait son frère Ben au marché de Port Louis et ils allaient ensemble chez Janine, après avoir bu quelques verres dans un petit bistrot.
Le jour des courses il emmenait sa famille et ils circulaient sur les rues pavées de Port Louis en carriole .
Janine les accompagnait parfois pour aller à Ste Croix sur la tombe du ¨Père Laval. Puis elle revenait à la Rue Madame et la famille repartait vers le champ de Mars.
Maxime jouait surtout les loteries Poupart et Merven. Il a plusieurs fois gagné de petits lots mais les prix étaient alors dérisoires.
C’était lé temps du fameux cheval Chica qui remportait beaucoup de courses.
Il allait aussi parfois en famille à l’autre hippodrome Mangalkan, qui se trouvait près de Floreal. par le train. Janine était institutrice très connue car elle était une des rares fille a avoir réussi la School Certificate de Cambridge. Très intelligente, elle a aussi fréquenté des jeunes comme Raoul Rivet avec qui elle se rendait au théâtre de Port Louis.
Elle avait une santé assez fragile ce qui ne l’a pas empêché de vivre jusqu’a l’age étonnant de 99 ans.
Maxime aimait aussi beaucoup son demi frère Léon et ils semblaient inséparables.
Léon s’est ensuite établi en France ou il a passé plus de 20 ans. Il travaillait pour son propre magasin d’antiquaire à Saint Cloud près de Versailles. Il avait lui aussi épousé une Ithier, Isabelle, la sœur de Fleurange.
Léon et Isabelle revenaient parfois à Maurice en vacances et sont revenu habiter à Maurice vers 1934.
Léon avait alors un commerce de vente de meubles à Rose Hill et il était aussi antiquaire.
A la rue Sir Napier Broome, Beau Bassin vivait la mère de Fleurange . Toujours vêtue de couleurs sombres, surtout le noir, elle avait un visage austère et sévère. Elle devait avoir l’habitude de dissimuler ses sentiments. Elle est morte le 20 juin 1932.
Elle s’appelait Claire Isabelle Emilia et était née Thomas. Son époux Henri Léopold Ithier devait mourir très jeune à 42 ans.
Fleurange, l’épouse de Maxime a alors hérité d’une certaine somme d’argent, et ils ont décidé de faire construire leur propre maison. Maxime enthousiasmé s’est occupé de réaliser le projetavec l’aide de Willy Larcher qui habitait le No 2 dans la même rue. La maison i était située à 30 rue Sir Napier Broome à Beau Bassin. C’était une assez grande demeure coloniale. Une varangue ouverte avait de gros poteaux carrées Maxime connaissait bien un artiste peintre et l’avait demandé de peindre l’intérieur de la salle à manger Ils avaient opté pour des bord représentant des bambous d’un vert délicat à hauteur d’homme autour de la salle. Cette peinture est demeurée longtemps presque intacte.

« je me souviens des dizaines d’années après, quand je suis venu habiter cette même maison avec ma propre famille, on pouvait revoir quelques fragments de bandes de bambous, plus ou moins mutilés par les ravages du temps. «

La maison est devenue la maison familiale où les enfants ont grandi. C’est dans sa chambre que Maxime s’est éteint. Les voisins étaient la famille Auguste et presque vis à vis le couple Dantier, Frank et Andrina

La maison toute neuve avait fière allure. Il y avait quatre chambres assez spacieuses. La salle de séjour était assez vaste, ayant au milieu un tapis persan au bord duquel était exposé la chienne Marphise, que Fleurange avait adoré et avait fait embaumer. Un autre chien chien Porto, le fidèle compagnon de Marphise, érait mort auparavant. Pour orner cette salle de séjour qui comprenait aussi le piano, Fleurange avait une belle table de milieu qu’elle avait commandé de France aux soins de Léon Félix. Il s’agissait d’une table polygonale, dont le bois avait été ciselé en dentelle. Cette table est encore dans la famille.Elle a été confiée à Sténio après la mort de Fleurange,
Maxime était était le maître d’école à Beau Bassin et le matin, avant 9 heures, il se rendait à pied à la rue Gustave Collin, accompagné par trois bambins Max, Lily et Sténio. Il devait plus tard les laisser se rendre seuls à l’école. Il n’avait pas de voiture, d’ailleurs, peu de gens avaient alors les moyens de se payer une voiture. Il ne savait pas conduire, et il est mort sans avoir pu acheter une voiture.
Comme presque tous les mauriciens de son âge, il n’avait jamais quitté le pays pour voyager.
Les deux filles ainées, Jenny et Maud avaient déjà abandonné les études, probablement pour se préparer au mariage, comme c’était de coutume en ces temps lointains.
Il y avait avait à cette époque une curieuse habitude de prendre un déjeuner complet avant de partir, vers huit heures ou huit heures trente, très souvent une assiette de riz et un plat d’accompagnement, qui pouvait consister en viandes, poisson, légumes et grains secs. C’était ensuite, d’un commun accord, le moment propice pour les enfants de quémander des pièces d’argent pour s’acheter une banane ou des gâteaux pendant la récréation. Le fils aîné de Maxime, Max, était volontaire :« Papa, sous » !

Quand il était de bonne humeur, Maxime disait d’un ton faussement définitif « Si vous êtes saoul mon garçon vous pouvez aller dormir ». Pour en finir Max recevait dans ses paumes reconnaissantes un petit sou. Dotation semblable pour Lily et Sténio. Un sou, c’était presque la fortune pour un enfant en ces temps de disette. Maxime semblait avoir une tendance à préférer Tono, le dernier fils qui avait des fossettes et qui lui ressemblait un peu. Il lui donnait parfois deux sous.

En 1936, pour célébrer le couronnement du roi Georges VI, il y avait une fête à l’école et Maxime prononça le discours patriotique de circonstance . Il y eut ensuite distributions des gâteaux et les élèves ont eu droit à une médaille en Kaolin, un métal léger contenant de l’aluminium.
Comme il était maître d’école, il avait apporté chez lui des dizaines de ces médailles qu’il redistribuait selon sa fantaisie.

Comme distraction, il se rendait au cinéma Eden, une bâtisse délabrée en tôle qui passait des films muets. Eden se trouvait à l’emplacement actuel de Roxy à Beau Bassin. L’écran était fixé aux trois quarts de la longueur de la salle, et on avait placé des bancs de chaque côté. Les enfants s’entassaient du côté le plus court, à l’arrière de l’écran et tout en voyant normalement les images ne pouvaient lire les explications qui s’affichaient à l’envers. Maxime a eu l’occasion de voir la projection du premier film parlant, « La tendresse » au Pathé Palace. Il allait le plus souvent au Cinéma Hall à Rose Hill. Il se faisait accompagner par un enfant ou deux selon ses caprices. C’était le plus souvent en séance nocturne. Il prenait des billets de troisième qu’il payait 50 sous et 25 sous pour enfants. Il fallait grimper un escalier extérieur en colimaçon pour accéder à l’étage des troisièmes, surnommé ‘Poulailler’ qui était alors fréquenté par des personnes dites de bonne famille.
On projetait des films de Louis Jouvet ou de Raimu/
Il fallait ensuite revenir à pied de Rose Hill à Beau Bassin.

Le rotin qu’on appelait rotin bazar était un jonc importé qui servait à la fabrication de chaises de varangue. Maxime et Fleurange s’en servaient pour punir les jeunes enfants . C’ est étonnant que de nos jours les parents ne peuvent frapper un enfant, sous peine de poursuites.
Maxime de son côté punissait des élèves rapportés par leur maître. Parmi les instituteurs se trouvaient des amis de Maxime, Jass Sévrement qui devait devenir plus tard maître d’école , André Legallant le poète écrivain, Le Bon et Ton Morvan.
Le coût de la vie n’était pas élevé, et ses salaires, en sa qualité de maître d’école au service du gouvernement, ne dépassaient guère les 400 roupies. Maxime aimait les samedis se trouver en compagnie de ses enfants. Il avait un mot sarcastique pour tous. Il appelait pourtant affectueusement la fille cadette Maud, Modo, ou Moucheté . Elle était la brunette à l’air décidée qui avait la réputation de prendre toutes les initiatives. Max un dégingandé de 14 ans, avait déjà l’apparence d’un adolescent et il était presque en classe terminale au primaire. Il devait d’ailleurs obtenir la grande bourse, arrivant quatrième en rang à la grande joie de la famille.

Maxime , tout fier, ne se faisait pas prier pour l’exhiber chez parents et amis et s’arrêtait même en route pour faire part aux personnes de sa connaissance qu’il rencontrait, des bonnes performances scolaires de son fils aîné. Il emmenait aussi le fils cadet, qu’il avait nommé Tono, le maigrelet qu’il présentait avec une étonnante candeur comme une grande intelligence …. ayant la grande intelligence de son père !
C’est aussi le samedi q’il se mettait à frire son bifteck. Il se vantait d’en faire de très spéciales. Assis devant le réchaud de charbon, il faisait pétiller la flamme avec un éventail. Puis il piquait avec habileté ses tranches et les faisait passer sur l’huile. Sa viande de filet était à peine cuite, avec une abondante végétation de persil et d’oignons
Au crépuscule, quand il avait pris ses ‘ grogs ’, le rhum blanc de qualité douteuse, il se mettait sur son vaste fauteuil en rotin, un pied sur un des bras, et on lui demandait de raconter une de ses histoires qui faisaient peur.

La famille de Maxime participait régulièrement à des pique-niques à Pointe aux Sables, se déplaçant en taxi. Il louait souvent un campement au bord de l’eau à Pointe aux Sables C’était l’occasion de prendre plusieurs rhums avec les convives. IL y avait aussi mais moins fréquemment les pique-nique, par autobus, en compagnie de plusieurs autres familles. Il existait alors à Choisy de plus grandes étendues de filaos et d’autres grands arabes que de nos jours. La route du nord de l’île qui n’était pas asphaltée était étroite et poussiéreuse, et on était chahuté pendant presque deux heures pour s’y rendre au nord.
C’est en 1933 que la première liaison aérienne avait eu lieu entre Réunion et la piste d’atterrissage de Choisy à Maurice. Jean Hily, pilote franco mauricien effectua cette première traversée Réunion-Maurice. Il est revenu plus tard avec deux autres appareils. Les mauriciens ont pu première fois pu voir trois avions à Maurice.
Le 4 octobre 1934, Jean Hily, a disparu en mer, après avoir décollé de Choisy. C’était dans les famille créoles une grande émotion produite par une seconde tragédie, celle de la disparition en mer, cette fois du pilote réunionnais Louis Lemerle, aprés avoir quitté la Réunion à destination de Choisy pour jeter une gerbe de fleurs. Le troisième pilote Samat est rentré sain et sauf en France.

Le dimanche était bien entendu le jour le plus important dans la famille de Maxime. Le matin, c’était le moment privilégié. La messe de huit heures à l’église du Sacré Coeur avait une animation de salle de concert.
Le maestro Frédéric, l’idole des mélomanes ne se gênait guère pour présenter des oeuvres tapageuses, pas nécessairement appropriées à la liturgie de l’église catholique. On chantait fort et haut, les choristes, les solistes, surtout les ténors, donnaient bien sur libre cours à leurs talents respectifs. ‘Panis Angelicus’ était chanté presque en sourdine et en solo par le chanteur Betsy ou par Mercier et c’était très émouvant quand le choeur reprenait le thème dans un admirable mouvement d’ensemble.
Maxime appréciait en connaisseur ce concert dominical, car il avait joué de la trompette quand il était plus jeune, et aimait beaucoup la voix d’Arthur Martial.
Le Curé était le père Frésia, ‘ Frésia di Belbo ’ Ce bon prélat était de l’école du Curé de Cucugnan, d’Alphonse Daudet. Plus à l’aise en latin que d’autres prélats, il expédiait sa messe en 20 minutes. Il aimait sans doute parler, car il avait l’habitude de prêcher longtemps. On le comprenait difficilement, en raison de son accent, et quand il endormait ses ouailles il élevait brusquement la voix. Maxime qui ne donnait pourtant pas l’impression de lui accorder toute son attention, disait pourtant à ses enfants que le père Frésia était un vrai érudit. Après la messe, Maxime et des amis se retrouvaient dans la cour de l’église pour bavarder parfois pendant longtemps.
Chez lui, sa felle Fleurange, donnait ses instructions culinaires à Germaine la servante pour préparer le repas dominical, et se mettait souvent au piano pour jouer du Chopin.
Pendant ce temps, Maxime rendait généralement visite à ses amis qui habitaent la même rue. De l’église à sa maison , au bas de la rue ‘Téléphone’, il aurait vraisemblablement pu visiter huit familles, ce qui lui valait le plaisir d’accepter l’offre conventionnelle d’un ou deux petits verres de rhum dans chaque demeure. Le rhum se buvait alors dans de minuscules verres qu’on aurait pu enfermer dans la paume de ses mains. Maxime était donc passablement éméché quand il reprenait le chemin de la maison. Il était alors euphorique, et prenait les remontrances avec désinvolture.
Cela lui arrivait parfois pour des raisons difficile à cerner de se facher. Il avait la colère terrible et purement vocale si on peut le dire.
Après avoir bu son vin rouge qu’il partageait avec toute la famille, même les enfants, il s’appliquait à triturer des rondelles d’ananas avec un peu de vin rouge, dans une soucoupe. C’est quand il voulait boire le reste du vin à même la soucoupe que Fleuranfe se révoltait et parlait de mauvaises manières.
Il consommait un vin corsé de Bordeaux, importé de Armand Dejean ,

Maxime a été dès le début un fervent partisan du mouvement de Rétrocession du pays à la France.
Anatole de Boucherville dans le journal ‘La Croix’ et Edouard Laurent dans le journal ‘La Patrie’ furent les premiers initiateurs. A Maurice comme en France les journalistes en ont fait état dans de nombreux articles sur le sujet qui passionnait les milieux créoles particulièrement de Beau Bassin ou vivait alors les familles intellectuels créoles.

Dans le journal de l’Université des Annales paru le 1 septembre 1919, un article du Dr Rivière ‘L’ile Maurice demande à redevenir française’. On peut lire ‘Annexant Maurice à l’Angleterre furent une maldonne’.

En 1920, le mouvement de Rétrocessions prit de l’ampleur à Maurice.
Les créoles les plus instruits pour la plupart des fonctionnaires ne pouvaient ouvertement faire entendre leur voix, étant employés par le colonisateur britannique, mais des écrivains et les employés d’entreprises ont adhéré au mouvement
Léoville l’Homme, Philippe Galea, Lois d’Abaddie, le Dr Maurice Curé, le Dr Rohan, le Dr E. Laurent, le Dr A. Ménage, August Esnouf, Armand Esnouf, et autres ont mené la campagne pendant l’année qui précéda les élections législatives.
Apparemment la plate forme électorale était basée sur la Rétrocession. Les Docteur Laurent et Maurice Curé partisans de la Rétrocession furent battus.
La cause était perdue et les créoles comme Maxime ont vécu avec amertume ces évènements

Quelques années plus tard, Maxime et ses amis se sont réunis dans la mansarde d’une demeure située à l’angle des rues Desforges et de l’Eglise à Port Louis et ont créée « Le Cercle littéraire de Port Louis’. Parmi les membres fondateurs et partisans on trouve avec Maxime Félix, Raoul Rivet, Dr Maurice Curé, Jean Urutty, Arthur Martial, Lelio Michel. Raymond Philogene, Maurice Comty, Felix Laventure, André Decotter, Paul Henri, Dieudonnée Dumazel, Orphée Terrière, Marcel Terrière, Lois D’Abbadie, Selmour Annie, Barthelmy Oshan, Samuel Barbé.
Ils ne dédaignaient pas les plaisirs de la table et se réunissaient surtout pour des causeries littéraires, des lectures et des conférences.
Encouragés par les meilleurs auteurs contemporains, Léoville L'Homme, Edgar Janson, Evenor Mamet, Robert-Edward Hart, les membres de ce Cercle ont crée la revue L’Essor en 1919,

Ce journal devait être lu par tous les intellectuels de l’ile. La plupart des écrivains de l’ile et même ceux de Réunion de France et de Madagascar ont contribué des articles ou des poèmes. L’Essor devait devenir la vraie pépinière des jeunes écrivains mauriciens. Le Cercle littéraire va organiser des réceptions pour recevoir des personnalités du pays et de l’étranger. Ces Conférences après les banquets ou les membres venaient en couple, raffermissent les liens qui unissent les intellectuels de langue française avec de nombreux discours. Maxime, avait apporté une touche humoristique dans ses interventions.

Les membres du Cercle littéraire de Port Louis se réunissaient souvent dans le petit kiosque du club de tennis de Port Louis. C’était parfois l’occasion d’organiser des cocktails.

Les membres du cercle littéraire de Port Louis devaient avec d’autres notables de Port Louis, Beau Bassin Rose Hill et Quatre Bornes créer le Cercle de Rose Hill en y adjoignant un club de tennis. Ce cercle et le Court de Tennis existe encore de nos jours. Le bâtiment a été démoli et reconstruit en 2009.
Une ou deux fois par semaine, Maxime allait jouer au tennis au cercle de Rose Hill. Ses fils étaient ses invités, non pas pour être témoins de ses prouesses mais pour ramasser les balles perdues. S’il perdait contre son ami Jean Urutty, c’était uniquement parce que celui-ci était le champion de Maurice !.

Sa femme, Fleurange ne l’accompagnait que rarement au cercle de Rose Hill, c’était surtout à l’occasion des banquets de fin d’année. C’était elle qui prenait soin de réviser le texte des discours de Maxime. Elle lui recommandait surtout de ne pas faire mention de la contribution qu'elle avait faite à l’élaboration du discours. Maxime prenait souvent plaisir de faire rire les invités en introduisant sans ambages une parenthèse qui concernait sa femme. Faisant mine de se baisser pour chuchoter quelque chose, il annonçait à tous : « Ma femme vient de me pincer pour souffler des mots qu’elle voudrait placer ! » Et il déballait ensuite la partie juteuse du discours.

Il recevait régulièrement le magazine de l’association, l’Essor et avait une collection des exemplaires du Câble, réputée pour ses dessins satiriques.
Le Cercle littéraire et le journal , l’Essor devait survivre encore quinze ans après le décès de Maxime Félix.


Le 19 Août 1935, pour les fêtes du bicentenaire de la ville de Port Louis, toute la famille s’était rendue au Champ de Mars pour les festivités.

Vers la fin de 1935, Maxime tomba malade, c’était malheureusement un problème cardiaque, probablement lié à une valve mitrale défectueuse. On ne soignait guère ces défectuosités cardiaques à cette période et c’était la condamnation pratiquement certaine du malade.
Il s'est fait admettre à l’hôpital civil à Port louis ou il était soigné par les docteurs Célestin, Cantin et Madge.
Sa La famille le rendait visite dans sa chambre particulière qu’on réservait alors pour des fonctionnaires. Il s’adaptait mal à la cuisine de l’hôpital et tout en donnant des instructions d’ordre financier à sa femme, il tripotait la main et les bras des enfants. Le jour de sa décharge, il a trouvé moyen de se faufiler avant l’arrivée de Fleurange et avait été tout bonnement dans un bon restaurant. Il admettra plus tard à la consternation de tous qu’il n’avait pu résister à la tentation de se faire servir un bon bifteck.
Il devait ensuite prendre un long repos à la maison et recevait la visite de ses amis.
Malheureusement, ceux-ci lui promettaient, sans aucune chance de réussite, d’intervenir pour qu’on ne lui mette pas à la pension, car il lui était interdit par les médecins de reprendre le travail avant plusieurs mois.
Un après midi, son frère Léon et Isabelle sont venus l’ inviter pour faire une promenade en voiture. C’était pour étrenner la Ford Canada, une horrible voiture noire, très haute sur ses roues étroites, et dotée d’un nez proéminent. Maxime avait emmené son fils Sténio. Ils étaient en route vers Port Louis, Léon conduisant son véhicule cahin-caha, quand Maxime s'était senti mal, ayant contracté une de ses pénibles périodes d’essoufflement.
Revenus d’urgence chez lui, il devait de plus en plus s’aliter, car ses pieds et sa cheville s’étaient enflés, et il avait souvent des difficultés pour respirer.
Il devait boentôt garder le lit en permanence . Son fils cadet lui lisait les journaux.
Dans la soirée du 20 Mars 1937, ayant ressenti un malaise, il fait l’effort de s’asseoir au bord de son lit.
Il s'est penché en avant, a fait une chute et avait perdu connaissance quand on l'a remis au lit.
L’infirmier Cimiotti, un voisin, qui s'était rendu à son chevet, a constaté qu’il était mort.
Ses funérailles ont eu lieu le dimanche des Rameaux.
Le deuil a été conduit par ses deux fils , ainsi que par Wasley Ithier et son frèrs Léon, car les femmes suivaient alors rarement le cortège.
Il y avait alors la coutume de placer quatre personnalités aux coins du cercueil. On dit chez nous « tenir les cordons du poële »
En l’occurrence, Raoul Rivet, député de Port Louis , Pierre Hugnin, député de Plaines Wilhelms, Paul Henri Surintendant des Ecoles, Wasley Ithier, et Osias Maurice, un ami et un voisin. La cérémonie à l’église du Sacré Coeur é été conduite par le père Frésia.
Une foule considérable s’était rassemblée pour rendre un dernier hommage à Maxime , témoignant sa grande popularité dans toutes les sections de la population.
Le lendemain le grand journaliste du Mauricien, son ami Raoul Rivet, a rendu hommage à Maxime dans son éditorial en première page « Mon ami Maxime Félix est mort. il n’avait que 45 ans. Le deuil a été conduit par ses deux jeunes fils. Il laisse une veuve et 7 enfants. S’il n’a point écrit, il égayait les agapes du Cercle littéraire de Port Louis et du Cercle de Rose Hill, dont il était avec nous, membre fondateur. »

Sa femme Fleurange a relevé le défi de prendre charge les enfants orphelins. Née le 6 août 1892, elle est morte le 7 Janvier 1973 à 81 ans
Max né lé 11 Novembre 1921 est mort le 29 Novembre 1999 à Grenoble. en France
Maud née le 26 décembre 1918 est morte le 10 janvier 1993 en Nouvelle Zélande.
Mazy est née le 30 avril 1930. Elle vit en Nouvelle Zélande.
Gladys est née le 4 janvier 1933. Elle vit en France.
Jenny née en 30 avil 1916 est morte le15 avril 1995 en Australie
Lily née le 29 Novembre 1934 et Sténio né le 27 décembre 1925 vivent encore à Maurice.

Tombe de Maxime Félix au cimetière de St Jean. Quatre Bornes.