Biographie de Lily Poisson, pour ses 90 ans
Beau
Bassin, 29 Novembre 2013.
« Aujourd’hui j’ai 90 ans. »
C’est
le titre de mon livre que je dédie affectueusement à ma grande et complexe
famille.
D’abord
mes enfants et petits enfants, ensuite
ma propre famille, les Félix et enfin aux autres parents, s’il en reste.
C’est
mon premier livre. Je l’ai écrit à l’aide de l’ordinateur. Il faut vivre avec
son temps. Si vous n’en êtes pas capable
je vous conseille ferment de vous y mettre. O dear ; I am computer
friendly !
Vous
constaterez que mon bouquin ne renferme que des vérités. En effet le grand âge
permet de parler en toute sincérité à propos de tout Inutile de ne rien
dissimuler. La vérité rien que la vérité ! Sortez enfin de la caverne
Sincérité, Sincérité !
-
j’ai encore l’aspect de la femme ayant bien vieillie et d’excellent gabarit, et
si mon teint n’est plus de pêche il est pelure banane.
Je
connais des vieilles qui font plutôt citron galeux. Mais ne médisons pas.
Passons
plutôt à ma propre famille.
Je
suis donc née le 29 Novembre 1923 à Beau Basin. Mon père était Pierre Barnabé
Maxime Félix et ma mère Marie : Jessie Fleurange née Ithier.
Le
premier se repose au cimetière de St Jean depuis le 30 mars 1937 J’ai aujourd’hui le double de son âge quand
il nous a quitté.
Ma
mère été inhumée au cimetière de Port Louis depuis le 7 Janvier 1973.
Pourquoi
sont ils si éloignés ? Je ne saurais vous le dire avec certitude mais mon jeune
frère a toute une théorie à ce sujet et se ferait mielleusement plaisir de vous
l’exposer.
Mon
père et ma mère s’aimaient raisonnablement je le suppose car ils ont malgré
tout engendré pas moins de sept enfants.
Cinq filles et deux garçons.
Je
n’ai pas l’intention de vous raconter mon adolescence et ma jeunesse. Vous
verrez par les photos que j’était quand même une adorable petite fille qui s’était développée en une femme tout à
fait bien faite ayant des charmes ‘spécifiques’ comme on dit.
Chaque
année, je me souviens que l’on allait chez mon oncle Wasley qui me toisait de
loin et pensait que j’étais de la classe de libellules. Il était le patriarche
et maître suprême de la famille Ithier. On disait qu’il avait de l’humour, je
l’ai connu pourtant plutôt macabre.
Tous
les ans pour le premier janvier on allait en famille chez l’oncle Wasley et
tante Itha.
On
prenait la soupe dans la soirée car les Ithier tenaient à nous recevoir pour les
deux repas. On ne voit plus cela de nos jours.
Wasley
émettait le son caractéristique qu’il
faisait en tortillant ses lèvres et fit un geste du doigt vers Mimiche., alors
jeune premier. Il allait prendre la limousine pour nous ramener à Beau Bassin.
Pour
les autres fêtes : Assomption Toussaint on se rendait chez tonton Léon Félix et
Isabelle.
Léon
le demi frère de mon père avait épousé la sœur de maman. Il avait longtemps
vécu en France et revenu à Maurice il s’est mis dans une affaire de vente de
vieux meubles. Je me souviens qu’il nous toisait avec amusement, la nichée de
Maxime. Il attachait sa serviette autour du cou comme on le fait avec la
bavette de gosses. Isabelle le lui reprochait.
«Léon enlève cette serviette » Il faisait semblant de ne rien entendre,
têtu comme tous les Félix, et tendait plutôt la carafe de rhum è son frère.
Ils
se reposent au cimetière de saint Jean.
J’étais
devenue orpheline de père à l’âge de 14 ans Ma mère a donc élevé ses sept
enfants à sa guise selon les principes de sa propre famille Ithier. .
Tous
nous avons eu notre bonne part de gifles et de coups de rotin. Le fameux rotin
bazar que l’on ne trouve plus dans les maisons de nos jours. Les parents ont
sans doute peur de se voir dénoncer par leurs propres gosses à la police.
La
méthode éducative de Mère Fleurange a eu de bénéfiques effets car nous sommes
devenus des gens plus ou moins bien élevés. Certains plus doués sembles l’avoir
été plus que les autres. N’allez pas penser que c’est en relation avec la
puissance et la durée des raclées. On
peut être naturellement doué pour la civilité.
J’ai
souvent cru que ma mère comme toutes les mères affichait des préférences pour
les garçons surtout son aîné. Elle répétait souvent devant ses invités qu’elle
aimait sans distinction tous ses enfants. Il se trouve que nous avons toujours
eu la nette impression que ses préférences allaient à Jenny, l’aînée des filles
et Max le premier garçon. Pour ma part, je crois qu’elle avait un petit air
attendrissant quand me voyant si menue avec ma tenue de fille sage malgré une frimousse d’entêtée.
En
1930 au fort d’un cyclone, j’avais été récolter dans ma large jupe
des fruits de pamplemousses qui
étaient tombés .Je pensais rendre service car depuis mon tout jeune âge je n’ai
pas aimé le gaspillage. J’ai été accueillie par ma mère qui m’a octroyé une
fameuse raclée au rotin pour la grande
satisfaction pour ne pas dire l’évidente
joie des autres enfants. Ma grande soeur Maud et mon frère Max m’on donné
depuis ce temps le sobriquet ‘Miss Ponc ramasseuse de Pamplemousses dans le
cyclone.’
Bien
entendu cela ne me fait pas plaisir de me rappeler cet incident mais mon jeune
frère y revient insidieusement, le couard qui n’a pas eu le courage d’affronter
les éléments pour récupérer des fruits tombées de l’arbre. Il a d’ailleurs été
toujours malade souffrant en permanence de bronchite et avait même eu une septicémie par une
infection à la cheville. Il a eu récemment une autre septicémie. Quand on le
voit, on a tendance à penser au cercueil.
Je
disais que je n’aimait pas gaspiller. J’ai été copieusement servie plus tard,
quand j’ai épousé un homme plutôt avare, et j’ai eu l’avantage pendant toute
une vie d’être conseillé avec ferveur par mon homme, pour surveiller mes
dépenses.
Mon
jeune frère ricaneur a quand à lui passé
toute sa vie à jeter et gaspiller
son argent à tel point que je suspecte qu’il n’a pas grand-chose dans ce
monde. Il n’en a jamais eu.
Mais
revenons à ma mère. Elle m’a bien sur prodigué bien de l’affection et a été
fière quand j’ai chanté dans les églises et même dans une opérette. Je crois
qu’elle a été très fière de ses filles Lily et Gladys qui étaient adulées par
le public pour leur voix d’or.
Ma
mère était jalouse de ses prérogatives et n’hésitait pas à faire comprendre à
son frère Wasley et ses sœurs Isabelle et Julie qu’elle gardait son contrôle
complet sur sa manière d’élever les enfants. Fière et orgueilleuse elle refusait
de l’aide.
Ma
grande sœur Jenny, nom prédestiné car ma mère a du penser à génie.
Il
faut admettre que Jenny a été sans nul doute le génie de la famille. Tout ce
qu’elle faisait était bien. Elle jouait même du piano- passablement bien selon mon jeune frère qui décidément aime dénigrer lui qui n’a jamais pu jouer un
instrument de musique et se targue d’être mélomane. Faiseur de musique en boite
il n’est rien sans les hauts parleurs.
Jenny
s’est marié un beau jour à un petit chauve.
On admettait unanimement que c’était un homme bon, mais pour moi je le
prenait toujours dans mon intimité pour le petit chauve. Je ne savais pas alors
que j’allais être punie et allait épouser
moi-même unElle a eu deux filles. La première
Lysel, l’unique Lysel a étrenné à
ce jour pas moins de trois maris. Un énigmatique beau parleur, un toubib
désabusé qui se dit atteint d’un cancer, et un mauvais garçon raciste. Elle a un charme sans doute
irrésistible à certains hommes. Figurez vous qu’elle a été follement amoureuse
d’un quelconque cousin qui est mort
véritablement d’un cancer. Elle a eu plusieurs enfants et a aussi de petits
enfants. L’autre fille, Rosemay, plus sage n’a qu’un mari, un sportif connu et
ils ont émigré vers l’Australie. Ils ont plusieurs enfants.
Maud.
Ma
grande sœur Maud, dont le nom est aussi prédisposé ma mère songeait à mode, a
fait carrière dans la mode. Elle cousait bien et aimait aussi porter ses
propres robes car elle avait une coquetterie inhérente. Elle été toujours été
genre boute en train et aimait les fêtes et la danse. Elle a épousé un bon
garçon très porté pour l’alcool et a sans doute aidé tant soi peu à donner le
goût des boissons fortes à Maud. Il a certainement contribué à l’entraînement
de mon jeune frère qui a depuis pris des galons dans le cercle des buveurs de
whisky
Ils ont divorcé un beau matin, le bonhomme
ayant pris goût de l’alcool et aussi une habitude déplorable et malsaine selon
ma mère, d’administerer à sa femme des raclées quand il avait trop bu. Il s’en
excusait le lendemain et recommençait à la première beuverie. Histoire classique !
Je
crois sans me tromper que c’est la seule da la famille qui a été dans la triste
catégorie de fille battue.
Devenue
veuve elle a optée pour le genre veuve joyeuse et s’est pris dans un tourbillon
de fêtes plus ou moins bien arrosés. Elle aimait la bonne cuisine et je sur que
c’est l’effet combiné des deux qui l’on perdu. Elle est morte en Nouvelle
Zélande ou elle avait émigré dans ses plus vieux jours.
Je
ne crois pas qu’elle aurait comme moi fêté ses 80 ans, car coquette, elle a
toujours refusé de donner son âge véritable.
Elle
aurait peut être comme moi écrit un livre car il est évident que dans sa vie
elle a accumulé bien des aventures et des expériences.
Max.
Mon
grand frère Max, ‘cette fois ma mère a du penser à maximum’ avait un caractère
qui m’a toujours rendu perplexe. Vous le votez à 12 ans. Il a l’air d’un ange
mais c’est alors que très turbulent, il organisait des activées de jeux dals la
cour et on devait y participer qu’on le veuille ou nom
J’étais
brutalement embauché n mais j’avais quand même plus de chance que petit frère
qu’il embobelinais joliment à sa manière.
Parfois
trop sérieux parfois tout en balivernes. Je ne saurais le situer. Je sis que
c’était un fameux grognon .Le fait est que comme Jenny, il avait son propre génie. Je suis convaincu
que les deux aînés fille et garçons étaient les plus intelligents de la
famille. Il a d’ailleurs réussi à tous
ses examens et avait de nombreux admirateurs dans la gent féminine depuis son
jeune âge.
Il
s’est enrôlé dans l’armée britannique pendant la guerre malgré son penchant
pour le Pétainisme et s’est d’abord établi à Madagascar puis en France. Il a
épousé une fille française du sud ayant
le tempérament des filles du sud ce qui lui a valu en peu ce temps pas mal de
cheveux blancs.
Je
me souviens que l’ors d’une visite à Maurice avec sa femme, on l’avait
raccompagné à l’aéroport en famille. Ils sont revenus à Maurice et on a
passé du bon temps ensemble très souvent
on aller en pique nique.
Il
a eu trois garçons, le premier toubib qui adore son métier et aussi les femmes
s’étant marié trois fois pour ne pas être en reste avec Lysel. Ilest décédé
assez jeune en revenant de Nouvelle
Caledonie
Le
second garçon instituteur qui n’aime que moyennement les filles a quitté sa
femme pour aller vivre à la Réunion.
Le
troisième, excellent garçon semble ne pas aimer du tout les filles. Ce n’est
pas mon affaire ! Retourné en France après avoir vécu et fait fortune à
Madagascar, Max se mit en tête d’une entreprise de travaux publiques. Il avait
eu le contrat de nettoyage du es canaux à Marseille. Il était donc propriétaire
de tout un arsenal de gros camions.
Trop
confiant dans l’amitié de son partenaire français il s’est laissé rouler pour
parler le langage de Marcel et s’est trouvé ruiné en peu de temps.
Il
a mis de côté ces déboires et a mener une autre vie plus sobre. Malade et
affaibli quand il avait dépassé 70 ans, il a tenu à venir nous revoir à Maurice.
Il s’était installé dans le campement de Flic en Flac occupé par la famille de
Sténio. Il semblait bien attaché à son jeune frère . Il m’avait semblé
l’entendre dire un jour »Il s’est développé tardivement mais le principal est
qu’il s’est développé.
Max s’est
éteint à Grenoble après une longue maladie des poumons provoqué par l’abus de
tabac.
Mon
jeune frère a eu l’étonnante idée de déposer des parcelles de ses cendres dans
la tombe de mon père à St Jean et lui a octroyé une plaque.
Sténio.
J’arrive
à mon jeune frère Sténio. (ma mère songeait indubitablement à bien niais ou zéro.’ Il prétend ne pas aimer
son nom, moi je trouve que ce nom convient admirablement à une tête d’imbécile.
Jeune,
c’était le chouchou de papa qui rêvait un avenir fabuleux ! Il est écrivain et
curieusement, des biographies sensées produites par des membres de la
famille sont des œuvres qu’il écrit pour se moquer des autres. Il a l’air
de s’ amuser follement avec ses biographies falsifiées.
Plus
de papa le bougre a repris sa vraie place.
Sténio dans les premières années des on adolescence Il ne parlait presque pas. Muet comme une carpe.
Sténio
un peu plus tard. Il ne parlait toujours que parcimonieusement. Il s’astiquait
alors les cheveux avec du Brylcream. Une vraie colle !
Il
parle maintenant sans arrêt.
Il
partage avec Maud des goûts pour les festins et les boissons fortes. Il en a
tellement abusé qu’il a subi de graves maladies mais s’en est curieusement
toujours tiré.
Il
a d’ailleurs un gros risque de se noyer à Flic en Flac où il passe son temps à
se jeter dans l’eau de mer.
Il
a épousé Denise qui a déniché l’étrange potion pour le supporter.
Ils
ont eu trois filles et un garçon.
Il
semble que le bon Dieu aime parfois les sots et les mécréants, car il est devenu grand père et
même arrière grand père. Il n’a pourtant
aucune personnalité et encore moins de conversation.
La
fille aînée Marie France, une
grassouillette, vit en France dans une banlieue de Paris. Elle a épousé un militaire qui a appris
militairement comment gueuler à tout moment. Ils ont eu trois filles. Elle est
maintenant divorcée et grand-mère.
La
cadette Jacqueline est une bonne fille qui vient souvent me voir et m’invite
volontiers à toutes les fêtes. Elle a un caractère agréable qui tranche sur
celui de son père.
Elle
travaille en ce moment au laboratoire Microlab à Bel Etang dans un coin retiré
de l’île . Quelle idée.
La
pauvre ! Avec un tel père et un frère qui l’exploite
Le
garçon, Jean, fils unique, semble avoir
aussi un bon caractère mais a un petit air qui fait penser à ‘Méfiez vous de
l’eau qui dort.
Il
est devenu directeur de son laboratoire de biologie, ayant mieux fait que son
père qui a toujours été q’un simple assistant.
Jean
est marié à Patricia que vous verrez dans ma collection a en sus de Laurent une
fille Christine que vous pouvez classer dans la catégorie de phénomènes.
Jean
est plutôt sportif fait du tennis et de la bécane. Il paraît qu’il peut rouler
80 kilomètres ou plus par semaine. Pourquoi s’éreinter autant ? Comme son fils
et le père ils sont des fada de foot anglais et de l’équipe d’Arsenal. Voyez
plutôt. Trois générations en pleine folie.
Jacqueline
travaille sous sa tutelle et on ne peut s’empêcher de penser qu’il l’exploite un peu
à sa manière.
Jean
possède deux maisons, ce qui est unique chez la gent Félix depuis Léon Félix
.Il faut ajouter qu’il est sportif et ne boit pas comme son père. Ils ont
toutefois le même virus pour le football et l’équipe d’Arsenal.
La
dernière fille, Nicole a toujours été de petite taille. Menue elle ne deviendra
jamais grosse comme
sa
grande sœur. C’est paraît il un bon
‘coco’ comme on dit qui semble chouchouté par le père. Elle a épousé étrangement un Corse, un véritable, et ils
vivent à Bastia. Ils ont eu deux enfants une fille Laura et un fils Michael.
L’ayant vue que rarement ces derniers temps je ne connaît pas beaucoup ses
réflexes mais a voir ses yeux pénétrants c’est indubitablement le type Félix
souche Sténio avec le caractère Félix, souche Sténio.
Mazy.
Mazy
ma jeune sœur (je n’ose pas dire à qui ma mère pensait) est la fille qui s’est
toujours accoutumée à tout.
On
s’accorde à dire qu’elle a bon caractère et qu’elle plait à tous. Elle a
cependant eu dès son jeune âge la berlue des déplacements. Elle a ce qu’on
appelle la bougeotte. Elle adore voyager et se déplace dans tous les continents
? Elle voyage souvent, le plus souvent
seule. Elle a vu tout le monde et cela ne m’étonnerai guère si on me disait u
matin qu’elle se trouve au Tibet ou chez les esquimaux de Laponie. Elle a
épousé un Bancilhon , arborant fièrement un caractère d’authentique Bancilhon et je n’ai été que passablement
surprise quand ils se sont séparés un beau jour pour jouir de leur liberté
respective.
Mazy
a eu trois enfants, une fille, Pascale
et deux garçons. Tous vivent en Nouvelle Zélande. Le garçon aîné Dominique nous
a toujours visité au bras d’une nouvelle femme.
Comme
Lysel et bien d’autres dans notre
famille il s’y connaît en mariages successifs et séparations.
Le
dernier fils est un philosophe du clan Bancilhon qui se demande si dans ce
monde cela vaut la peine de bosser. Il cherche donc sa voie.
Gladys.
Ma
dernière sœur Gladys ( Au bout du rouleau,ma mère ne songeait vraiment
plus à rien ? Peut être l’opéra ?) est née à la rue Lavoquer à Beau
Bassin.
C’était
notre dernière demeure comme locataires avant que mes parents se construisent
leur propre maison à la rue Téléphone. J’ai un bon souvenir de la grande cour
et la superbe pelouse mais aussi le souvenir moins bon de a raclée reçue pour
l’histoire de pamplemousses.
Mon
père était maître d’école et conduisait volontiers ses enfants le matin à
l’école. Les garçons avec lui et les filles dans l’école voisine des filles.
Comme les autres j’avais droit à un sou pour mon ‘tiffin’, car nous avions déjà
déjeuné à la maison -grosse assiette de riz daubes et rougailles- avant de
partir.
N’ayant
pas le genre de mémoire se nourrissant de savoureux et cruels détails de mon jeune frère, je ne
saurais vous raconter les grandes épisodes de ces années 30. Toutefois je me
souviens bien avoir tourné la manivelle du phonographe à grand cornet de mon
père avant qu’il ne se prépare à jouer son air de Ramona.
‘Ramona…
J’ai fait un rêve merveilleux. Nous étions partis tous les deux . Nous allions
lentement loin de tous les regards jaloux. ‘Ramona .Ramona.
Ma
mère se tenant raide comme à l’habitue avait alors un air presque. attendri.
Mon père profitait pour se faufiler proprement comme il le faisait toujours,
afin d’ aller jouer au tennis ou au bridge ou simplement rencontrer ses copains
dans son club.
N’ayant
pas le disque il sifflotait en partant
«
Adieu Paris je me retire à la campagne. J’en ai assez d’aller coucher avec des
vaches »
Revenons
à Gladys. Elle a eu une adolescence sans histoire étant chouchouté par le reste
de la famille. La dernière petite !
Ma
mère a tenu a lui faire étudier le solfège et jouer au piano. Elle avait une
jolie voix , plus ou moins comme la mienne et chantonnait à tout bout de champ.
Elle
faisait penser à un oiseau dans sa cage. Un beau matin l’oiseau s’est envolé
vers la France. Elle épousa un notaire français épris de musique comme elle et
pendant des années ils ont ainsi roucoulé soit à l église Saint Eustache ou
dans leur salle de bain.
Ils
sont venus plusieurs fois nous voir à Maurice et quand Ludo me voyait avec mes
gosses autour de ma jupe il avait l‘air de nous prendre pour des insectes.
Trop
inquiet pour sa santé, se croyant souvent malade, il est tombé finalement
vraiment malade et a disparu silencieusement dans un coin de Paris.
Gladys
a eu un fils unique. Je crois que pendant des années il a été sous le charme
d’une fille. Le charme vient d’être rompu selon des dires et beau gars, il a
été bien vitemettre sans doute sous le charme d’une autre fille. Ils ont eu
deux filles.
Voilà,
vous connaissez à peu près toute ma propre famille. Comme je l’avais promis je
n’ai fait que vous relater la simple vérité.
Vous
vous attendez cependant que je parle de moi-même. Pourquoi pas ?
Mon
nom Lily ‘ma mère songeait-elle à … lit pendant cette période sans doute
romanesque de son existence’ m’a toujours plu. C’est court, c’est gai, c’est
volatil. C’est mieux que Ciboulette.
Ce
nom incrusté dans ma personnalité m’a donné dès le jeune âge le goût du sensible,
du romanesque. J’ai d’emblée aimé Clark Gable, Errol Flynn, Franchot Tone,
Robert Taylor ou Tino Rossi.
Eprise
de lectures j’ai dévoré des chapitres entiers de bouquins du genre ‘Autant en
emporte le Vent’ Il y avait dans les journaux féminins des pages séries
illustrés de récits d’amours fulgurants licites ou illicites. Je m’en
gavais.
Je
n’ai jamais pu supporter les histoires de tueurs et de grosses bagarres que mon
jeune frère affectionne.
J’allais
au cinéma pour voir mes idoles. Avec la télévision, j’ai eu sur place le
plaisir de voir les hommes beaux et les belles filles. Dallas ! comme tu m’a
tenu et tu me teins encore. Mes chers feuilletons. Amour gloire et beauté et
autres.
Certains
trouveront que je n’ai pas été gâtée en qualité de romance pour mon mariage.
D’accord ! Marcel n’avait guère l’allure de Tino Rossi, mais nous avons eu
notre heure de romance bien à nous vous pouvez me croire.
N’allez
pas penser que c’est tout ce que j’avais dans ma vie. Je suis une femme active,
qui aime le travail. J’ai fait beaucoup de cuisine, j’adore confectionner des
pâtés. D’ailleurs vous allez en goûter encore en ce jour mémorable.
J’ai
marché et je marche encore beaucoup et vite. J’ai fait également beaucoup de
jardinage, même si mon frère si envieux de mes activités prétend que j’ai le
record de remplir des vieilles boites de lait de toutes sortes de boutures.
Agreed
!. C’est mon passe temps. Je ne vois
nulle nécessité d’acheter des pots luxueux pour planter, comme le fait certains
qui n’ont rien. ‘La peau fesse’ sans être grossière.
C’est
dans la maison à la rue Téléphone que
j’ai grandi. Mes deux sœurs aînés étant plus âgées, j’ai eu à me contenter de
m’associer avec les deux garçons. A part les séances de cerf volant, j’étais
dans toutes les activités et j’étais particulièrement douée pour les courses à
pied . Mon frère Max était fier de mes performances et m’encourageait de
surpasser le petit frère.
J’avais
aussi de bonnes dispositions pour grimper sur les arbres, manguiers et letchis
et j’ai même participé à des opérations
commando la nuit, pour aller voler les letchis de Frank Dantier un
voisin qui nous semblait méchant.
Ne
croyez pas que pour cela, je faisais garçon manqué. J’avais mes heures privées
pour jouer à la poupée, même si par manque d’argent dans la famille, je me
contentait de poupées en chiffon confection maison. Œuvres grotesques de ma
grande soeur Jenny.
Je
crois qu’a cette époque mes grandes sœurs n’avaient qu’une piètre opinion de
moi. Mon frère aîné m’aimait bien et le cadet savait qu’il fallait me
respecter.
Pourtant
sans qu’elle ne le sachent, je connaissais tout de leurs activités. Je me
faufilait insidieusement partout, observant et espionnant. Je voyait bien qu’il
y avait un autre qui comme moi observait tout. Le petit malingre avec sa grosse
tête et ses yeux perçants. Il ne parlait pas beaucoup, à tel point que ma mère
lui disait parfois « On t’a coupé ta
langue ? » Il était comme muet, se dissimulant parfois dans les rideaux qu’il
entrouvrait pour espionner.
J’avais
donc acquis une connaissance intéressante des
occupations de grandes filles et aussi de jeunes garçons.
Je
savais tout ce qui les attiraient. Ce qu’ils faisaient et surtout ce qu’ils
cachaient.
Malgré
ma minceur , je me sentais très compétente et ne craignait nullement de
m’aventurer dans la vie. Je prenais certes quelques risques, mais cela valait
la peine.
J’allais
en classe comme toutes les filles de mon âge sans grand enthousiasme. Avec un
minimum d’effort on peut prétendre réussir tout juste aux examens et a faire
plaisir aux parents.
C’était
un peu la corde raide, mais j’étais bon acrobate. Par contre je me suis bien
tôt mis à dénicher les feuilletons de mes sœurs aînés. C’était plein de belles
choses, des histoires de beau garçon , des princes, des gens huppés.
Ayant
une voix aigué et assez claire, je me suis évertuée à me lancer dans des
chansons à la mode. Comme mes sœurs aînées n’avait pas de voix, et chantaient
vraiment fort mal, j’eus vite fait, avec l’encouragement de ma mère et la
complicité de mon grand frère, de me donner une petite réputation de divette.
Le petit jaloux un peu lâche, tirait alors sa langue quand ma mère n’était pas
là.
J’ai
participé à ma manière aux danses données par ma mère pour les anniversaires
des filles aînées. Le but inavoué était, je l’ai vite compris, d’attirer de
jeunes prétendants. C’est ainsi qu’un
jeune homme nommé Manel, aurait été remarqué par ma sœur Jenny. Comme il était chanteur et avait une belle
voix, ma mère a été plus séduite que sa fille et faisait secrètement des
projets. Il se trouve q’après quelques
roucoulements le Manel se faufila pour épouser une fille laide dont le père avait
une somptueuse maison et de gros sous.
Je
crois comprendre que Jenny s’essuya les yeux prit son parti et chercha
ailleurs.
Elle
dénicha bien des soupirants que ma mère jugea trop vieux pour elle.
Un
beau jour le petit chauve qui devait l’épouser se mit à faire sa cour. Cela se
faisait alors en famille avec la participation de tous. Ma mère présidait les
entretiens.
Toute
la famille trouvait Léon fort bien. Tout à fait convenable pour Jenny. Jenny
elle-même avait raisonnablement décidé de l’épouser, l’ayant parfaitement
évalué comme un homme paisible qu’elle allait mener à sa guise.
Cela
convenait à son caractère nettement dominateur.
Le
bon Léon facilement agrée, devait être élu l’homme de la maison au grand
étonnement de mon grand frère. Il devenait conseiller et protecteur de la
famille.
Il
me paraissait évident que le petit chauve
si choyé par ma mère s’était irrémédiablement faufilé dans notre
famille.
Il
me regardait parfois en poussant son rire gargouillant particulier. Pour lui je
n’étais qu’un canari. Je l’amusait. Il avait l’air de n’avoir jamais eu
l’occasion de s’amuser dans la vie. Prudent avec les garçons de la famille, il
regardait Max avec bonté et feignait de le trouver exceptionnellement
intelligent. Quand au petit frère il le regardait avec stupeur, perdu dans ses
conjectures. Il était perplexe.
Mon
adolescence s’est achevée sans que rien ne se passe. Le moment était venu de se
mettre en bataille pour dénicher un partenaire pour la vie.
J’avais
maintenant des copains masculins que je trouvais plutôt godiches.
Comme
je le disais, j’avais l’esprit avec les héros du cinéma.
Mes
séances de chant avec la famille Pouzet ont aidé considérablement à me donner «
du poids’ comme on dit.
J’étais
devenue une personnalités, et seul mon statut d’orpheline plutôt pauvre m’a
empêcher d’accéder à des sommets.
Après
quelques amourettes sans coloration, j’ai tapé dans l’œil d’un fils à papa,
beau gars, mais court de cervelle. Il se mit à genoux, me promit le mariage. Ma
mère, étonnamment crédule dans la circonstance, organisa des fiançailles, et le
jour arrivé, mon prétendant se défila honteusement et prit ensuite la poudre
d’escampette.
Je
suis restée triste un jour ou deux et me lança plus vigoureusement que jamais
dans la conquête du monde en fréquentant les danses et autre réunions
mondaines.
C’est
durant cette période que j’ai participé à des pièces théâtrales d’Opera Comique
sous l’égide de Baby Pouzet.
Il
avait une compagnie assez relevé de musiciens et de chanteurs et jouais les
pièces de Gilbert et Sullivan. C’est ainsi que j’ai chanté Le Mikado
au Plaza.
J’avais
la plus belle voix de la famille. Jenny n’avait pas de voix et entonnait
modestement des romances dans la salle de bain. Quand à Maud, peu douée pour la
musique, elle se contentait de Marinella et pensait mieux faire avec ‘Oh
Catarina bella Tchi Tchi de Tino Rossi.
Elle affectionnait les airs gais, rapides, du genre
‘Cela vaut mieux que se sucer la naphtaline’
Max
ne chantait pas. Il avait la voix rauque. Quand à Sténio, il croyait pouvoir
chanter les airs du grand ténor Jan Keepura, alors à la mode. Il braillait
fortement et s’arrêtait a milieu de l’effort. Max, beau joueur semblait
l’encourager, mais personne n’était vraiment épaté de ses performances.
Quand
à Mazy, personne ne semblait s’intéresser vraiment si elle avait la voix ou
pas. Elle jouait du piano ‘à sa manière’, selon le jeune frère et chantonnait
ce qui lui plaisait. On savait cependant qu’elle n’allait pas faire carrière
dans la chanson.
Comme
Sténio, elle est devenue plutôt CD et hauts parleurs, mais dans un moindre
degré.
Je
chantais aussi des airs de Mireille.
Je
pouvais aussi chanter du Tino Rossi et des chansons plus légères de Rita Zarai
ou de Lucienne Boyer.
J’ai
chanté à l’église pendant la grande messe avec de grands mélomanes. et aussi
pour les mariages. Les Ave Maria de Gounod et de Schubert étaient dans mes
cordes.
Je
chantais parfois solo, parfois avec un partenaire masculin.
Ma
mère ravie et bonne mélomane m’écoutait avec plaisir.
Dans
les années 60 et 70, Il fallait bien se tenir pour chanter en public. On
s’habillait sobrement et on ne bougeait que la bouche.
Je
suis interloquée, de nos jours, de voir se tortiller, fesse exhibée, les soi
disant vedettes du genre Alisée !
Plus
tard, Gladys est venue chanter à son tour et elle avait son propre répertoire.
Elle
chantait je le pense, un peu comme moi.
Comme
elle s’est établie en France, elle a eu plus d’occasions pour se perfectionner
et était arrivé à chanter tout à fait comme moi.
Marcel
aimait bien partager tant soit peu une parcelle de ma gloire, mais je sentais
qu’il trouvait tout cela superflu.
Une
activité qu’il se refusait d’importer dans son monde.
Ma
mère guettait cependant, et voulait des résultats. Elle voulait un homme
sérieux. Elle trouva l’homme sérieux sous l’apparence d’un autre petit chauve
.J’avais été croché par Marcel mon futur mari.
Nous
avons recommencé les mêmes séances ‘d’apprivoisement’ que tu temps de Jenny.
Parallèlement,
mon jeune frère qui avait réussi à se faufiler dans une famille du coin, avait
affiché des prétentions d’épouser une des filles, jeune , trop jeune pour lui,
et jolie, trop jolie pour lui. Il le fit si promptement avant qu’elle ne change
d’idée selon moi, que son mariage eut lieu avant le nôtre.
Quelques
mois plus tard j’étais devenue Madame Poisson. J’avais épousé un fonctionnaire.
Il
travaillait dans les bureaux à Port Louis mais était fort mécontent de son sort
car on n’avait pas reconnu ses diplômes. Il avait selon lui des salaires au
dessous de ce que ses compétences réclamaient.
Plein
de ressources , il se mit bien vite à compléter ses revenus en faisant ce qu’il
a toujours appelé ‘Un business’.
Son
business consistait alors à acheter des vielles voitures plus ou moins
esquintés à petit prix, de faire passer une bonne couche de peinture, de bien
cirer et de vendre à quelque nigaud aimant les carrosseries rutilantes.
Il
n’y avait rien de mal à cela, mais des collègues envieux ont pondu la nouvelle
aux chefs de Marcel et l’ont depuis surveillé et pris en grippe. Il allait passer
par une mauvaise période et allait se sentir persécuté.
Après
quelques années de cette vie pénible pour lui, il trouva une excellente sortie
en mimant le personnage en pleine dépression qui se comportait bizarrement.
Il
confiait à ses proches que c’est par un bon calcul et qu’il faisait le dingue pour un noble
motif. Se faire renvoyer sans perdre sa pension.
Il
obtint enfin ce qu’il recherchait quand on lui demanda officiellement d’aller
consulter des médecins psychiatres du
gouvernement. L’un deux, complaisant, lui octroya une fameuse faveur en lui
remettant un certificat ou il soulignait qu’il était fatigué et était victime
d’un excès de travail.
Il
lui faillait donc un très long repos et il recommanda la pension immédiate. Il
était donc devenu un très jeune pensionnaire en un clin d’œil.
Une
fois libre, le sourire lui est revenu. Si vous n’avez pas vu Marcel sourire et
même rire,vous avez beaucoup manqué. Il s’adapta parfaitement à sa nouvelle
vie.
Dans
un premier temps il continua son
business de voitures cabossées. Des
mésaventures avec un client grossier, selon lui, à qui il avait refilé un tacot
irrécupérable, lui ont donné une certaine peur. Il avait été menacé de sévices
corporelles . Dans sa sagesse, il changea d’orientation, je veux dire de
business, car il avait plusieurs cordes à son arc. Cette fois c’était du
solide.
Il
achetait des terrains peu coûteux qu’il faisait découper en petits morceaux par
un ami arpenteur. Il appelait cela morceler.
La
parcelle de terrain de son morcellement allait bien sur se vendre à peu près au prix du terrain original. Cela
engendrait des bénéfices. De profits en profits, il s’achemina graduellement
vers son premier million. Notre avenir était en construction.
Il
y avait, je dois le souligner, un terrain qu’il n’avait pas morcelé. Le terrain
de la maison familiale vendu par Maud qui l’avait acheté de ma mère depuis
quelques années déjà.
Maud
accepta un prix que Léon et Jenny avaient jugé raisonnable.
Je
me souviens de cette acquisition, car Marcel semblait content de sa
transaction. Pendant que Jenny se réjouissait que la maison ‘allait rester dans
la famille’ Marcel avait ses projets et trouva un acquéreur à qui il revendit
la maison avec un bon profit. Du bon business ! Même Léon trouva que c’était
génial.
Ce
qui était vraiment génial, c’est que, bien inspiré, Marcel trouva délicatement
qu’une partie de l’argent issu d’une
bonne vente de ma maison familiale devait servir à aller visiter la famille
établie ailleurs.
Il
embarqua toute la famille pour visiter la France.
Le
pauvre Ludo, tapi dans son coin à Fontenay Sous Bois, nous vit donc apparaître
un beau matin, la famille au grand complet.
Ma
soeur Gladys ravie de cette visite se déclara volontaire pour nous faire
visiter Paris.
Je
me souviens avec attendrissement avoir vu le pauvre Ludo s’éclater en un rire de joie quand il nous avait vu partir
en expédition, en bon rangs. Marcel Lily et moi même en tête, se dirigeant
militairement vers le Métro à la
conquête de Paris.
Marcel
n’aimait pas des dépenses inutiles et à part un multitude de journaux du pays,
qu’il se procurait sans compter, il savait économiser.
Chez
nous, on n’achetait pas une nouvelle chaise, on réparait la chaise cassée. Pour
le matelas on faisait venir le matelassier du coin de la rue, près du marché de
Rose Hill.
Pour
la cuisine, on mangeait très bien sans ortolans. Pas de gaspillage en achetant
du homard. On pouvait même recevoir Jenny et Léon avec des pâtes et du poisson
la Perle.
Pour
les boissons on avait la chance d’avoir toute une catégorie de vins français du
genre Baron D’Arignac.
Jenny
ne vivait pas mieux, malgré ses airs de duchesse.
Maintenant
qu’il a disparu, nous sommes émus en pensant à sa sollicitude pour les siens.
Son caractère économe nous a valu à chacun une somme rondelette à sa mort.
A
ses fils il donne la possibilité de se trouver des conjoints pour remplacer
celles qui s’en vont.
A
chacun sa petite parcelle de morcellement.
A
moi-même une rente viagère qui me rend la vie facile sans avoir à m’inquiète de
l’avenir.
J’ai
les moyens de continuer à bien vivre comme nous l’avons toujours fait, sans
avoir besoin d’acheter au prix fort des poudres et des parfums.
J’ai
la possibilité de donner des cadeaux à tout un chacun pour les anniversaires.
Grâce
à Marcel, mon jeune frère qui ne donnait pas l’impression de l’aimer
démesurément, aura sa paire de chaussettes à la fin de l’année pour son
anniversaire.
Malade
depuis quelques année d’emphysème aux poumons, il avait fait déposer dans sa
chambre une bonbonne d’oxygène pour le permettre de mieux respirer. Le même
genre de bonbonne à gaz qui servait à son mécanicien pour repeindre ses
voitures.
Il
est mort tranquillement à l’hôpital, au moment ou s’en attendait le moins.
J’étais subitement devenue veuve.
Nous
l’avons mis dans la coquette tombe de tante Julie, qui demeurée seule depuis
plus de cinquante an à du l’accueillir avec un ‘My’
Mon
jeune frère me dit que je semble aimer aller aux enterrements. Q’elle idée
saugrenue.
J’aime
les vieux, non pas la vieillesse. J’aime aller les voir et les remonter leur
moral. J’aime aussi me rendre au chevet des grands malades. Voir une figure
longtemps connue et appréciée. Les visages qui ont changé tellement avec le
temps, les visages aimés.
Pour
les funérailles, je trouve plus convenable d’aller voir par moi même mes morts.
Il
n’y a rien de répréhensible de s’asseoir et contempler un corps que l’on a
connu et aimé.
Je
me rends si possible à l’église et même au cimetière. C’est ainsi que j’ai
conduit à leur dernière demeure, parents et connaissances.
Comme
c’est triste par un temps pluvieux de voir descendre un cercueil entouré de
gens blottis sous de gros parapluies noirs.
Malade
depuis quelques année d’emphysème aux poumons, il avait fait déposer dans sa
chambre une bonbonne d’oxygène pour le permettre de mieux respirer. Le même
genre de bonbonne à gaz qui servait à son mécanicien pour repeindre ses
voitures.Il est mort tranquillement à l’hôpital, au moment ou s’en attendait le
moins. J’étais subitement devenue veuve.
Nous
l’avons mis dans la coquette tombe de tante Julie, qui demeurée seule depuis
plus de cinquante an à du l’accueillir avec un ‘My’
Mon
jeune frère me dit que je semble aimer aller aux enterrements. Q’elle idée
saugrenue.
J’aime
les vieux, non pas la vieillesse. J’aime aller les voir et les remonter leur
moral. J’aime aussi me rendre au chevet des grands malades. Voir une figure
longtemps connue et appréciée. Les visages qui ont changé tellement avec le
temps, les visages aimés.
Pour
les funérailles, je trouve plus convenable d’aller voir par moi même mes morts.
Il
n’y a rien de répréhensible de s’asseoir et contempler un corps que l’on a
connu et aimé.
Je
me rends si possible à l’église et même au cimetière. C’est ainsi que j’ai
conduit à leur dernière demeure, parents et connaissances.Comme c’est triste
par un temps pluvieux de voir descendre un cercueil entouré de gens blottis
sous de gros parapluies noirs.
=
C’est
ici que je dois vous présenter mes enfants et petits enfants. Ne perdez pas de
vue, que je voulais commémorer mes 90 ans mais également écrire un livre de famille.
Courte
généalogie. Famille Félix.
Julius
Félix. Epouse en 4e noces Lauricia Philogène. (fille de Pierre Philogène et de
Ophelia Berr
Enfants
:
Janine
Félix.(célibataire 11.06.1891-20.08.1985) .
Pierre
Barnabé Maxime Félix (11.06.1891-20.03.1937). Maïtre d'école, épouse le
23.6.1915 Marie Jessy Fleurange Ithier
Institutrice.
Benjamin
Félix, épouse Sapet.
Enfants
de Maxime et Fleurange.
a.Jenny
Félix. Epouse Léon Julien. (Chef des
coopératives).
b.
Maud Félix. Epouse Max Melotte. (douanier)
c.
Max Félix. Epouse M.Guimber.
d. Lily Félix. Epouse Marcel Poisson.
(Fonctionnaire, ingénieur, commerçant.)
e.
Sténio Félix, Phytopathologiste. Epouse Denise Crouche.
f.
Mazy Félix. Epouse Clair Bancilhon. (établi en Nouvelle Zélande)
g.
Gladys Félix épouse Louis Collet (Notaire)
Famille
Poisson.
Albert
Poisson. Mort à 92 ans en 1960. .
épouse
Suzanne , morte à 90 an en 1981.
Plusieurs
fils dont René Marcel Poisson né en 1919 et
une fille.
Les
détails de la famille Poisson avec son
statut actuel.
Lily
Félix épouse Marcel Poisson.
Enfants
Gilbert 25.10.
53
Danielle 8.4.58
Michèle 9.2.60
Jean
Marc 27.9.61
Petits
enfants
Olivier 15.2.81
Thierry
23.4.83
Alyssa
Emily 23.8.93
Dominique 10.3.83
Laurent
16.8.87
Jean
Michel 29.4.94
Anaïs
4.9.95
Anne
Laure 4.11.93
Dimitri 27.2.97
Guillaume
19.4.93
Gilbert
et sa famille.
Gilbert
est né le 25 octobre 1953. Il a eu ses 60 ans. Elles s’envollent les années !.
Il
avait épousé en première noces, Marie Anne Bellouard. Ils ont eu deux enfants
Olivier et Dominique.
La
deuxième femme Dorine Marchal, lui a donné un autre fils Guillaume.
Gilbert
a fait des études de comptabilité en Europe est a eu le diplôme de Chartered
Accountant. Il était directeur dans une compagnie d’assurance avnt de prendre
sa retraite.
Danielle.
Danielle,
c’est le sourire fait femme. Elle a toujours était compréhensive et
attentionnée. Il lui arrive cependant de penser à autre chose et semble se
cantonner dans son rêve personnel inaccessible aux autres. Elle a eu une
jeunesse sans problèmes et de rire en rire, elle a atteint d’abord
l’adolescence puis la maturité.
J’étais
contente de la voir s’acheminer vers le mariage. Son amoureux, fils de bonne
famille, bien élevé, modérément réservé, et en apparence très respectueux des
futurs beaux parents. Il n’avait pas la le charisme de Clarence qui mettait les
gens dans sa poche, mais il évoluait pas à pas et on ne tarda pas de
l’apprécier.
Dans
ma vie conjugale avec Marcel, nous avons navigué sans heurts. Il n’y avait pas
de gros nuages, jamais de bourrasques.
Danielle
qui sait observer, a tout compris et fait de même dans son ménage, avec son
Gilbert.
Comme
moi elle range ses petites idées dans son coffre personnel.
C’est
Gilbert qui pense , cela lui donne - tout comme Marcel - la sensation de
l’homme fort, l’homme raisonnable, prenant ses responsabilités.
Comme
il est bon père et fort poli, je ne trouve rien à redire, et je laisse filtrer
que je l’aime bien. Même si je ne manque pas de surprendre son regard qu’il
promène subtilement sur moi d’un air douteux. Je suspecte qu’il a un sens de
l’humour banal selon mes normes et croit que j’ai une corde fêlée.
Danielle
semble d’entre très bien avec ses beaux parents, ce qui est une denrée plutôt
rare.
En
somme elle a eu un mariage heureux, qui a tout pour durer.
Danielle
aime bien danser le séga. Elle a un
style amusant et si vous préférez ce style plus classique,
Michelle.
Michelle,
la cadette des filles a toujours était menue et de petite taille. Elle était la
préférée de Marcel.
Parlant
peu réservée et même renfermée, je n’ai jamais été tout à fait certaine de lire
ses pensées. J’ai été assez étonnée de la voir sortir avec un garçon et avec
l’assentiment de Marcel, elle s’achemina vers le mariage.
Clarence
Boribon était au début très populaire. Il avait acquis l’approbation et
l’affection de la famille. Une petite
fille, Alyssa, naitra de ces
épousailles.
Mais,
cachant son jeu, Clarence voulait se constituer un deuxième lit et se payer une
jolie maîtresse. Il fit un autre enfant sans que nous le sachions.
Il
a fallu des mois pour obtenir un divorce en cour. Je crois que mon nom a été
prononcé devant le juge comme la marâtre aigrie, jalouse et agressive.
Il
vient chercher ses enfants de temps en temps pour les emmener chez la deuxième
femme en regroupant ses marmailles.
Je
le vois assis dans sa voiture dans l’attente des deux gosses. Il ne manque pas
de se pencher et de me jeter son sourire narquois. Ce n’est pas l’envie qui me
manque de lui arracher les moustaches.
Michelle
aime se tenir droite comme in I. C’est
d’ailleurs dans la famille Mon oncle Wasley ne se tenait pas autrement.
Jean
Marc.
Jean
Marc est né le 27 septembre 1961. Comme
Danielle, il a eu une jeunesse sans problèmes. Son père ne pensait pas qu’il avait
les capacités intellectuelles de Gilbert. Il poussait son rire secret quand il
voyait son deuxième fils s’affairant dans ses études. Il avait tort, car Jean
Marc ne tarda pas a faire ses peuvent en réussissant parfaitement à ses
examens.
Après
ses études, il prit de l’emploi à la Banque Commerciale et tout en travaillant
il bouquina avec acharnement et réussit à faire aussi bien que Gilbert. Doué
pour les chiffres, il gravit rapidement les échelons et est en ce moment bien
ancré dans la hiérarchie des managers. Cela ne m’étonnera pas s’il grimpe
jusqu’au sommet et devient un jour le grand patron de la banque.
Personne
ne lui a paticulièrement encourgé pour épouser la première femme. Une fille de
bonne famille. Je connaissais bien sa mère depuis ma jeunesse.
Il
se sépara de sa femme, pour ce que les jeunes appellent ‘incompatibilité’
La
petite amie, qui semble remplacer la première femme. Enfin, je le présume. Elle
est à l’essai.Plus tard s’étant stabilisé , il a épousé Marie Philippe le
Barbu et a eu un fils.
Ce
que je fais dans la vie ?
Je
vous ai composé une présentation bien vivante de mes activités. Voyons cela en
bon ordre.
1.
J’enseigne la bonne humeur et les plaisanteries intelligentes à la future
génération. .
Zenfant
aussi comprend mo jokes.
2.Je
forme la jeunesse avec des conseils de morale.
3.
Je visite les vieux et vieilles pour remonter leur moral.
4.
Je fais du jardinage et aime la nature et les fleurs.5. Bonne fourchette. J’ai
grand plaisir à consommer les crevettes des nigauds qui en achètent. Avant une
opération de la vésicule , j’avais eu une infection qui m’avait coupé
l’appétit. De nos jours tout et fixé et je mange de tout. Même le Quatre Quatre
manioc.
Je
peux me permettre de boire un peu d’alcool et un peu de vin,
mais
je n’ai pas le verre en permanence dans la main comme certains.
5.
Je participe avec joie à toutes le fêtes.
Plein
d’humour, pour ceux qui comprennent, j’étonne mon audience. Il semble que quand
je ris on se fige.
6.
Je suis spécialiste des anniversaires.
J’ai
décidé de continuer mon occupation d’écrivain. Je vais me taper d’autres
bouquins.
J’ai
en chantier un ‘Histoire à faire pouffer de rire.’ Et un superbe. ‘Pensées de
Marcel.’
Si
Dieu avait voulu que l'on prit la Vie sérieusement, il ne nous aurait pas donné
le sens de l'humour.
Les
commentaires de Mazy et Gladys.
A
la demande de Lily qui par privilège nous a fait lire son livre en avant
première avant la reliure, en sollicitant nos commentaires, nous avons le
plaisir de la féliciter pour son travail. Nous allons lui dire à l’unisson que
nous pensons avec sincérité qu’elle a écrit un bon livre.
Nous
avons bien sur reconnu sa gentillesse et
son humour particulier qui a fait le bonheur de la famille.
Ce
bouquin c’est du Lily tout cru.
En
terminant nous recommandons chaudement à tous, de lire ce livre si intéressant
d’un membre exceptionnel et adulée de la famille, qui a longtemps fait
l’admiration de sa famille, et qui malgré son âge assez avancé, a eu la force
de caractère et le courage de se mettre à l’évidence, parler en son propre nom,
en proclamant hautement qu’elle a dit
sans ambages toute la vérité sur ce qu’elle pense des personnages de son
entourage, les vieux, les jeunes, les
morts et les vivants.
Longue
vie à Lily.
Mazy et Gladys.
De
Gladys.
Bravo
Lily. Il fallait bien écrire ce livre et que tu l’ait fait magistralement à 90 ans me comble d’admiration.. Quelle
vivacité, quel humour !
Je
te remercie donc pour ton effort, tes anecdotes
sur la famille dont beaucoup d’épisodes me sont inconnus vu mon âge.
Merci
pour tout. Et félicitations pour ta
mémoire admirable.
Gladys.
PS.
J’hésite pour te faire une petite remarque qui pourrait paraître indélicate
dans le contexte particulier de cet
exercice de commentaires. J’ai bien entendu la conviction qu’il ne faut s’en
tenir qu’aux généralités et éviter tout désaveu de tes commentaires.
Le
pauvre Ludo a peut être eu cette pensée qu’entourée de ton essaim de gosses, il
aurait tendance de penser à un
rassemblement d’ insectes. Tu peux me croire qu’il n’a pas eu l’intention de
dénigrer. Il a d’ailleurs toujours admiré les insectes. Tu peux même avoir
confirmation de Sténio, car Ludo lui a
remis un livre unique sur la vie des insectes, avec des anecdotes
étonnantes sur les fourmis, les abeilles et même les cafards. Il pourrait te
passer le livre.
Par
ailleurs, Je ne pense pas qu’il va être enthousiaste du contenu te ton livre à
chaque fois que tu le mentionne.
Encore
Bravo pour ton livre remarquable.
Gladys
De
Mazy.
Je suis écrasée. Je n’aurais jamais imaginé que
tu avais ce talent d’écrivain. Pourtant j’ai parfaitement reconnu tes pensées,
ton langage, ton humour et toutes tes pensées originales dans chaque page de
ton bouquin.
Pardonne-moi
toutefois de souligner que la pauvre Maud, malgré son penchant pour les fêtes,
les cocktails et les repas plantureux bien arrosés, nous a semblé loin de la catégorie de gens
dépravés.
Nous
avons eu le temps qu’il fallait en Nouvelle Zélande pour apprécier sa
gentillesse et son désir de rendre service à tous. On peut dire qu’elle n’a
fait que des amis.
Je
dirai aussi, avec ta permission, que tes remarques assez désobligeantes sur
Sténio me semblent quelque peu exagérées. D’accord, je n’a l’ai pas eu
tellement en odeur de sainteté quand il se mettait à me pincer les fesses à
tout moment, surtout à table quand on était jeune. Il me semble bien qu’il ait sensiblement évolué
et se tient bien mieux de nos jours. On croirait même qu’avec l’âge il s’est
assagi.
Tu
pourrais aussi réviser tant soit peu ton
opinion sur son intelligence. J’avoue qu’il n’est pas quelqu’un que l’on pourrait prendre pour une
lumière, mais donnons lui la chance de
n’être qu’un peu sot, non pas un
demeuré.
Il
a paraît-il quelques atouts. Il lave la vaisselle sale et Denise l’a mis en
permanence dans le repassage. Ce n’est pas si mal si tu prend en compte qu’il
fait aussi les lits.
Je
suis par ailleurs inquiète de ton classement de la famille par ordre d
intelligence. Tu désigne Max et Jenny en première place. Je suis d’accord bien
entendu. On ne discute pas quand il s’agit des morts.
Gladys
qui a travaillé dans les Nations Unis si j’en crois certains, va revendiquer
avec justesse la troisième place.
Avec
la découverte inopinée de ton talent d’écrivain, tu mérites au moins la
quatrième place. Qui pourra te le contester ?
Je
n’aurais donc que l’ultime perspective de ‘compete’ avec Maud pour la
cinquième.
A
la réflexion, cela m’arrangerait d’être ex æquo.
Pour
la septième, tu as donné clairement une puissante indication de ton choix. Je
reste neutre.
Encore
félicitations et merci pour avoir daigné demandé mon avis,
Ta
sœur co-cinquième
Mazie. .
. . . . .
De
Gladys et Mazie.
Nous
avons révélé à Sténio, sans lui donner des détails, que Lily avait écrit un
livre autobiographique, pour voir sa réaction.
Il
a paru faussement consterné et a dit « Lily ? Un livre ! Je pensais qu’elle
n’allait écrire que des épitaphes.
Voyez
vous ça. Un livre écrit par Lily ! Lily si douce si compatissante, si modeste.
»
Il
nous a tapoté sur l’épaule et a ajouté en se sauvant « Enfin, c’est reconnu
que la modestie est la forme la moins
désagréable de l’orgueil. »
Nous
savions qu’il avait été déboussolé !
Lily
va fêter son anniversaire au cercle de R Hill. Il y aura un déjeuner de
famille. Danielle aurait voulu que Sténio fasse le discours . Elle a
souligné : Sois bref.
Le
vieux Sténio âge de 87 ans, si malmené dans le livre, n’est pas le genre de
prendre sa revanché. Nous le laisserons donc cogiter . Il pourrait déposer son
verre, se contenter de dire simplement :
1 commentaire:
Bonjour, je suis ici pour répandre cette bonne nouvelle dans le monde entier sur la façon dont j'ai récupéré mon ex amour. Je devenais fou quand mon amour m'a quitté pour une autre fille le mois dernier, mais quand je rencontre un ami qui me présente DR Ayo le grand messager de l'oracle qu'il sert, j'ai raconté mon problème au DR Ayo sur la façon dont mon ex amour m'a quitté et aussi comment j'avais besoin de trouver un emploi dans une très grande entreprise. Il m'a seulement dit que j'étais venu au bon endroit où je recevrais le désir de mon cœur sans aucun effet secondaire. Il m'a dit quoi faire, après que cela ait été fait, dans les 2 jours suivants, mon amour m'a appelé au téléphone et m'a dit désolé d'avoir passé par moi avant maintenant et aussi dans la semaine suivante après que mon amour m'ait appelé pour me demander pardon, je a été appelé pour un entretien dans l'entreprise que je souhaitais si je devais travailler en tant que directeur général. Je suis tellement heureux et bouleversé que je dois dire au monde entier de contacter DR Ayo et de résoudre tous vos problèmes. Aucun problème n'est trop gros pour lui. Contactez-le directement sur son WhatsApp: +2347055691377 ou Email: drayo47373@gmail.com
Enregistrer un commentaire