06 août, 2009

Léoville l' Homme

Léoville l’Homme.
Léoville l’Homme.1857-1928. Père de la poésie mauricienne.

Cet écrivain mauricien est né le 7 avril 1857 à Port-Louis.
Son père Pierre L'Homme était imprimeur et journaliste, faisait campagne dans La Sentinelle de Maurice pour la population de couleur.
Léoville L'Homme) est justement considéré comme le grand poète de l'île Maurice et le père de la Poésie mauricienne..
Le duc de Bauffremont lui a consacré une petite monographie ( Un poète de l'île Maurice, Léoville L'Homme, Paris, 1913).
« Je ne soupçonnais guère quelle riche nature s’épanouissait dans l’ancienne île de France. »
Léoville L'Homme avait une vaste culture et a été très prolifique comme écrivain à une période ou les créoles luttaient contre l'exclusion raciste Les blancs ou Franco-Mauriciens monopolisé alors le pouvoir culturel et dédaignaient la valeur des créoles. .
En 1872 Léoville L’Homme est apprenti typographe au journal de son père
Wasley Ithier a écrit de lui : « Il a chanté la beauté de nos sites, la douceur de notre climat le teint chaud et exquis de la créole. C’était un passionné de notre passé ; il avait fouillé tous les recoins de l’histoire ;ses sentiments se manifestaient loyalement et sans équivoque dès qu’il touchait à un de ces épisodes de notre histoire coloniale ou la dévotion à la France devient une religion. Protestant et grand philosophe, il savait que la véritable religion zst dans le cœur et non dans les formules plus ou moins artificielles. » « IL n’a pas connu les joies de la fortune. Mais sobre et résigné, il a supporté avec patience toutes ses épreuves. A sa mort il a laissé à sa famille que le renom d’un honnète homme.
Voici son poème Hommage de Maurice à la Reine Victoria.
Veuille que je te parle en un autre langage
Que le tien, et clémente O Reine sois aussi
Souriante à ma lèvre, ou sonne tendre et fière
La larme du pur cristal de la France, ma mère.
En 1881, publie des articles dans La Sentinelle de Maurice.
En 1883 il devient en chef de La Sentinelle de Maurice et lutte pour des changements constitutionnels.
Une pièce de théâtre Le Dernier Tribut, est jouée le au théâtre de Port-Louis. C’est un drame en vers avec des personnages de l’île de France à la période de la bataille du Vieux Grand Port.
« O folles vanités
De l’homme. Avoir lutté toute une vie
Contre le mal, déconcerté l’envie
Et fait son nom plus beau q’un astre dans la nuit
Pour aboutir au point ou me voila réduit !
De mes bonheurs passés rien de moi ne subsiste
C’est fini de l’orgueil. Désormais tout est triste. »
A la fin de la pièce »
Nous nous consolerons l’un à l’autre appuyé
Je serai le pardon. Je seras le pitié !
En 1885 il fonde e son propre journal, Le Droit (1885-1887), et écrit des éditoriaux politiques
Il revendique pour la population de couleur le droit de participer à la gestion des affaires publiques, Comme beaucoup de ses compatriotes de la population de couleur il s’inquiète de la montée des descendants des laboureurs indiens introduits en grand nombre dans le pays.
En 1887 il publie Les Poèmes païens et bibliques, Port-Louis, Nouvelle Imprimerie Dupuy. Ecrit dans son style très coloré, On y voit alors la tendresse du poète ?
Un extrait :
Des prophètes.
Ils étaient les voyants redoutables et sombres
Du ciel profond et calme, ils déchiffraient les nombres
Leurs voix faisaient frémir les monts silencieux
Farouches, ils vivaient loin des rires et des fêtes
Loin des gommes impurs. Ils étaient les Prophètes
Et les soleils futurs se levaient dans leurs yeux.
Quelque fois, dans la nuit orageuse et sinistre

Sous les nuages lourds d’une couleur de bistre
Un nimbe ardent errait sur le profil des monts
Et l’in disait tout bas « Ezekiel ! Osée !
Amos. Et dans la plaine immense et reposée
Les lions retenaient leurs cis dans leurs poumons.
En 1902 il est nommé bibliothécaire à la Municipalité de Port-Louis, IL va participer activement, à la campagne de Rétrocession de Maurice à la France.
En 1908, il fonde la revue Mauritiana (1908-1911).et publie aussi dans L'Essor, revue du Cercle littéraire de Port-Louis, sous le pseudonyme de Léon Lauret.
Ses poésies ont publiés en France à la fin de sa carrière. Parmi ses ouvrages les plus connus : Pages en vers (1881), Poèmes païens et bibliques (1887), Poèmes épars (1921) et Poésies et poèmes (1926). Dans Les poèmes éparses une belle page A Leconte de Lisle ; le Réunionnais qu’il aimait beaucoup. « Entre apaisé dans ce triomphe oui rien ne meurt »
Sur son île Maurice
« Port Luis bourdonnant dans sa baie ; et là haut
Le Pieter Both, géant dont la robe se dore
Au cône altier du pouce, un rayon brille encore »
Il a aussi écrit Zozeph Zan poème inédit en créole mauricien (1917), et un poème Sita qu’il a publié dans l’Essor et où il chante la beauté inaltérable de l’Inde
La nature dans l’Inde a su rester la même
Celle des purs Vedas et du divin poème
Ganga, le bengali, le santal tout est là !
La fleur qui l’embaumait dans l’éclat de naguère s
Parle encore de ta gorge au sein des bayadères
Epouse de Rama, sœur de Sacoutala.
Il est mort le 26 mai 1828 à Rose Hill. Il a eu droit à des funérailles imposantes. Il voulait que dans sa tombe soit placée un peu de terre française.
« Je saurai que sa terre à ma cendre mêlée
Faisait comme une étreinte autour de mon cercueil
J’aurai, pour m »endormir dans son ombre étoilée
Un maternel linceul de filial orgueil »
Un buste de l’écrivain a été placée dans le Jardin de la Compagnie de Port-Louis.

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